Coït : définition, interrompu, risques

Terme utilisé pour définir la pénétration vaginale dans un but reproductif, le coït ne représente pas le rapport sexuel au sens large, incluant plusieurs étapes. Quelques précisions avec Nathalie Giraud-Desforges, sexothérapeute et thérapeute de couples.

Coït : définition, interrompu, risques
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Définition : c'est quoi un coït ? 

Le terme coït, du latin coïtus, signifie le fait de s'unir. Il s'agit ainsi de l'accouplement du mâle avec la femelle dans les genres humains mais aussi animaux. Bien qu'aujourd'hui on puisse trouver sur les sites internet, une définition du coït incluant les phases de séduction, d'excitation et de préliminaires, "le terme désigne en réalité uniquement l'action du pénis pénétrant le vagin dans le but de procréer et concerne donc principalement les rapports sexuels hétérosexuels", assure Nathalie Giraud-Desforges, sexothérapeute. On peut en effet imaginer qu'à l'époque où le terme coïtus a été défini, le rapport sexuel considéré comme une "norme" devait être réduit à l'acte de procréation au sein d'un couple. Selon Google Books Ngram Viewer, qui permet d'observer l'évolution et l'utilisation d'un mot à travers le temps, le mot coït revient dans les écrits publiés en langue française ou anglaise principalement autour des années 1600-1700, soit bien avant le rapport "Human sexual responses" des sexologues américains William Masters et Virginia Johnson, qui, dans les années 1960-1970, décrivent pour la première fois quatre différentes phases physiologiques dans le rapport sexuel.

Leurs études seront suivies des recherches d'Hélène Kaplan, sexothérapeute austro-américaine, qui fera davantage le lien entre sexualité et psychologie et décrira à ce moment-là trois phases autre que la pénétration : le désir, l'éveil et l'orgasme. Avant cela, la littérature médicale était basée sur une norme sexuelle qui s'articulait autour d'une pulsion sexuelle normale devant être "hétérosexuelle, conjugale, reproductive, adulte et monogame. Masculine, la pulsion sexuelle est active ; féminine, elle est passive. Ces postulats reviennent à dire que la pulsion sexuelle ne mérite pas qu'on s'y attarde longuement tant qu'elle ne dévie pas de la norme", écrivent Ivan Crozier et Oristelle Bonis dans leur ouvrage "Cahiers du genre". La notion de plaisir et ainsi les préliminaires, caresses ou encore la masturbation ne faisaient donc pas partie d'un coït. "En effet, on ne parlait pas, par exemple, de coït buccal pour parler d'une fellation." 

C'est quoi un coït vaginal ? 

Le coït vaginal consiste donc en l'introduction du pénis de l'homme dans le vagin de la femme, puis à un mouvement de va-et-vient adapté aux envies des deux personnes. L'acte, selon la définition du coït, est destiné à la reproduction et nécessite pour cela une éjaculation masculine. Mais il peut bien sûr conduire au plaisir sexuel du couple : pour l'homme, grâce au contact et frottement avec les parois vaginales, pour la femme grâce à la stimulation interne du clitoris. 

C'est quoi un coït anal ? 

"A l'époque où le terme coïtus a été défini, la pénétration anale n'était pas autorisée", rappelle Nathalie Giraud-Desforges. Au fur et à mesure des siècles et décennies, les rapports homosexuels se sont démocratisés. On comprend donc par coït anal, l'acte de la sodomie : insertion du pénis dans l'anus de l'autre partenaire, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme. 

C'est quoi un coït multiple ? 

Le coït multiple désigne la pénétration vaginale au cours d'un rapport sexuel entre plus de deux partenaires. A priori, on s'éloigne ici du coït lié à la reproduction pour mettre en avant le plaisir. Le libertinage en est un exemple. Courant de pensée né en Italie au cours du XVIème siècle, il fut porté par des théoriciens tels que Machiavel dans le but de s'opposer aux mœurs des autorités religieuses. Le plus connu des libertins est le Marquis de Sade, enfermé dans les années 1780 après avoir été accusé de débauche et de sodomie. 

C'est quoi un coït interrompu ? 

"On parle de coït interrompu lorsque l'homme s'arrête dans sa phase finale d'éjaculation et se retire car il n'y a pas vocation à procréer", explique la sexothérapeute. Cette technique de retrait est pratiquée comme une méthode contraceptive mais attention, elle n'est pas certaine. C'est le cas si l'homme ne se retire pas à temps ou ne se rend pas compte qu'il a déjà éjaculé. De plus, si une éjaculation a eu lieu récemment, le liquide pré-séminal (qui n'est normalement pas composé de spermatozoïdes) peut alors emporter avec lui les spermatozoïdes toujours présents dans le canal de l'urètre. 

Quels sont les risques d'un coït ? 

Le coït entraîne un "risque" de grossesse mais également d'infections sexuellement transmissibles dont voici les plus fréquentes : 

Outre cela, "le risque d'un coït est qu'il ne soit pas voulu, qu'il n'y ait pas de consentement mutuel", met en garde la sexothérapeute. Il s'agit alors d'un viol. "Si la personne se force pour faire plaisir à son partenaire, le corps, lui, ne parviendra pas à se forcer et bloquera la pénétration. En insistant, des saignements peuvent apparaître et le corps peut intensifier les douleurs." Il est important de rappeler que le coït ne constitue pas à lui seul un rapport sexuel. Les actes durant un rapport sexuel varient selon les partenaires et la pénétration n'est donc pas une obligation. Nathalie Giraud-Desforges souligne aussi qu' "au-delà de la procréation, il est essentiel d'aller chercher le plaisir en ayant une connaissance personnelle de soi grâce à l'exploration de son corps en solitaire également."

Merci à Nathalie Giraud-Desforges, sexothérapeute et thérapeute de couples.

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