Cystocèle (descente de la vessie) : symptômes et conséquences
La cystocèle, ou descente de la vessie, est une pathologie courante chez la femme, plus encore après plusieurs grossesses ou un accouchement difficile. Quels sont les symptômes ? Les conséquences ? Comment la traiter ? Réponses du Dr Adam Vardi, urologue à Neuilly sur Seine.
Définition : qu'est-ce qu'une cystocèle ?
La cystocèle est un déplacement de la vessie hors de son emplacement naturel, à savoir le bassin. Il s'agit donc d'une hernie de la vessie. "Elle est un symptôme du prolapsus pelvien, communément appelé descente d'organes, correspondant à la protrusion de la paroi postérieure de la vessie qui vient alors bomber à la face antérieure du vagin. Elle peut s'associer à un rectocèle - descente du rectum - et/ou à une hystéroptose - descente de l'utérus - à des degrés divers", explique le Dr Adam Vardi, urologue à Neuilly sur Seine.
Quelles sont les causes d'une cystocèle ?
Comme le décrit le spécialiste, la cystocèle est liée à un dépassement des capacités de résistance du plancher périnéal. Ce phénomène peut être la conséquence d'un relâchement des muscles du périnée, favorisé par :
- l'âge,
- les grossesses répétées,
- les accouchements difficiles,
- certaines pathologies du tissu conjonctif tel que le syndrome de Marfan.
- trop grande pression intra abdominale par poussées répétées en cas de constipation ou de toux chronique.
Schéma d'une cystocèle (descente de la vessie)
Quels sont les symptômes ?
Les principaux symptômes de la cystocèle sont :
- Une sensation de pesanteur pelvienne, de masse ou de boule dans le vagin.
- Une sensation d'irritation dans le vagin,
- Une difficulté à uriner se traduisant par des infections urinaires récidivantes,
- Inversement, une incontinence urinaire,
- Une gêne lors des rapports sexuels
Quelles conséquences ?
Les conséquences de la cystocèle sont essentiellement de l'ordre de la gêne et de l'inconfort : la sensation de boule dans le vagin peut gêner la marche, la station debout et les rapports sexuels. Aller à la selle ou uriner peuvent également devenir pénible. Il ne faut pas non plus négliger les conséquences psychiques de la descente d'organe qui touche à la sphère intime et peut provoquer un vrai mal-être. "La cystocèle n'a cependant généralement aucune conséquence organique sérieuse" tient à rassurer l'urologue.
Quand et quel spécialiste consulter ?
La cystocèle peut être prise en charge par un gynécologue ou un urologue. "Une consultation s'impose en cas de symptômes invalidants, pour confirmer le diagnostic et orienter la prise en charge" insiste le Dr Vardi.
Diagnostic et examens
Le diagnostic de la cystocèle passe par l'interrogatoire de la patiente qui décrit ses symptômes : fréquence de ses mictions, incontinence, réveils nocturnes, douleurs et gênes … et évoque ses éventuelles grossesses ou ses accouchements difficiles. "Le diagnostic repose ensuite sur son examen clinique gynécologique qui permet d'apprécier l'importance du prolapsus" ajoute l'urologue. Des examens complémentaires peuvent être nécessaires avant de proposer un traitement :
- Frottis vaginal,
- Échographie pelvienne,
- IRM pelvienne
- Tests de fonctionnement urinaire
Quels sont les traitements d'une cystocèle ?
Le traitement de la cystocèle devrait avant tout être préventif et passer par des mesures simples d'hygiène de vie :
- limiter le surpoids,
- adopter un régime riche en fibre
- vider régulièrement sa vessie.
Puis, la rééducation périnéale après chaque accouchement est indispensable pour renforcer les muscles pelviens. Une rééducation pelvi-périnéale est toujours bénéfique dès le début des symptômes. "Dans certains cas, un pessaire, dispositif intra vaginal temporaire s'apparentant à un diaphragme peut suffire à corriger les symptômes" ajoute le spécialiste.
Quand opérer ?
Un traitement chirurgical est indiqué en cas d'échec ou de prolapsus important et invalidant. "Il consiste à réduire le prolapsus et à renforcer les structures de soutènement des organes pelviens, au besoin au moyen de bandelettes synthétiques" précise le Dr Vardi.
Merci au Dr Adam Vardi, urologue à Neuilly sur Seine.