Le début d'un tsunami : comment une vague presque invisible devient un mur d'eau gigantesque
Un tsunami est un phénomène géologique principalement généré par des ruptures sismiques ou des glissements de terrain sous-marins, liés à la tectonique des plaques.
Les tsunamis font partie des phénomènes naturels les plus étudiés pour comprendre la façon dont la Terre libère son énergie. Sous nos pieds, le sol bouge en permanence même si nous ne le sentons pas. Parfois, cela commence sous la mer. Le mot "tsunami" vient du japonais "tsu" qui signifie "port" et "nami" qui veut dire "vague". Il définit ainsi une "vague de port". Le terme a été inventé par des pêcheurs japonais. Au retour de la pêche, ils auraient observé d'importants dégâts au port alors que la mer était calme au large. Ils ont ainsi nommé ces vagues destructrices d'après l'endroit où leurs effets se voyaient le plus : le port. Le terme "tsunami" s'est imposé dans le vocabulaire scientifique dans les années 1960-1970. Il a longtemps été confondu avec celui de "raz-de-marée" mais il n'a aucun lien avec les marées et les conditions météorologiques. Mais avec quoi alors ?
Un tsunami est le résultat d'un événement géologique soudain qui vient perturber l'océan au repos. Le plus souvent, il s'agit d'un séisme sous-marin, parfois d'un glissement de terrain sous-marin, plus rarement d'une éruption volcanique voire d'une météorite. Prenons le cas le plus fréquent du séisme. La croûte terrestre qui enveloppe la Terre est composée de plaques tectoniques, emboîtées les unes dans les autres, qui bougent. Certaines glissent les unes contre les autres ; d'autres s'écartent ou se chevauchent. Dans les zones dites de "subduction", il peut arriver qu'une plaque glisse sous une autre. La croûte s'échauffe, se déforme, se casse. L'énergie emmagasinée par les plaques est libérée tout d'un coup entraînant les secousses caractéristiques du séisme. L'eau entre en mouvement : des ondes d'abord puis des vagues.
Au départ, les vagues ne font que quelques centimètres mais plus elles se rapprochent des côtes (la vitesse des ondes peut atteindre près de 800 km/h), moins il y a de profondeur et plus la vague se soulève et gagne en hauteur. Une vague de moins d'un mètre de hauteur dans l'océan peut dépasser plusieurs dizaines de mètres au rivage. C'est là que le tsunami fait déborder la mer et provoque des inondations parfois loin à l'intérieur des terres.
Selon le Commissariat à l'Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA), pour qu'un séisme sous-marin entraîne un tsunami, il doit se produire à faible profondeur (moins de 50 ou 100 km) et présenter une force ou "magnitude" d'au moins 6,5. À partir de la magnitude 8, un séisme peut générer un tsunami potentiellement dévastateur au niveau d'un océan. Au quotidien, les scientifiques observent les mouvements terrestres pour repérer les tsunamis et avertir les pays en danger. Des stations mesurent en temps réel le niveau de la mer ("marégraphes" en bord de côtes, "tsunamimètres" au large) et peuvent identifier rapidement un tsunami. Au sol, des sismomètres sont utilisés pour mesurer les vibrations et calculer la magnitude des tremblements de terre.
La zone du Pacifique est la plus exposée aux tsunamis car elle possède de nombreuses zones de subduction, mais il peut aussi y en avoir en Méditerranée. En France, le risque existe, surtout dans le Sud. Si cela arrivait, les experts recommandent de s'éloigner immédiatement de la mer. Un tsunami n'est pas toujours visible avant l'impact : des secousses du sol et/ou un retrait soudain de la mer sont des signes d'alerte. Dans ce cas, il faut fuir sans retourner chercher quoi que ce soit, car la première vague n'est pas toujours la plus forte. Il faut ensuite se réfugier sur les hauteurs de la ville, au moins 10 mètres au-dessus du niveau de la mer.