Siphonnage d'essence avec la bouche : un risque de pneumopathie

Pendant la période de pénurie de carburant (qui concernait aussi bien l'essence que le gasoil) en octobre 2022, le nombre d'intoxications par siphonnage a été multiplié par 5, selon un communiqué du 28 octobre 2022 de l'Anses et des Centres Antipoison. Ces intoxications ont principalement eu lieu entre les 9 et 18 octobre, au moment où près d'un tiers des stations-services en France étaient à court de carburant pétrolier. Le siphonnage est une pratique fortement déconseillée. Liste des risques et recommandations pour éviter les accidents. 

Quel est le principe d'un siphonnage ?

La pratique du siphonnage consiste à vider le réservoir d'un véhicule (voiture, camionnette, engin agricole ou matériel de jardinage comme une tondeuse) en créant une aspiration du carburant par la bouche à l'aide d'un tuyau. Le contenu du réservoir peut ainsi être transvasé dans un autre récipient comme un jerrican, et servir à remplir un autre véhicule par exemple.

Quels sont les dangers du siphonage ?

Danger : quand on aspire dans le tuyau, il y a un risque d'ingérer du carburant. Et même si on en ingère une petite quantité de carburant (essence ou gasoil), cela peut provoquer une intoxication. En effet, les carburants pétroliers ont pour caractéristiques d'être très fluides, irritants et volatils, ce qui favorise les fausses routes. Et cela "peut avoir de graves conséquences sur les bronches" et entraîner "l'apparition de fièvre ou de toux prolongée quelques heures après l'ingestion, qui sont les premiers signes d'une éventuelle pneumopathie d'inhalation", rappelle l'Anses. Certains patients, ayant fait un siphonnage, ont présenté des troubles respiratoires nécessitant une consultation aux urgences, voire une hospitalisation. 

Quels sont les symptômes d'une intoxication au carburant ?

Les personnes intoxiquées présentent généralement :

• Des troubles respiratoires
• Des reflux gastriques
• Des douleurs abdominales
• Des nausées
• Des vomissements
• Des maux de tête
• Une somnolence
• Des vertiges

Que faire en cas d'ingestion de carburant ?

L'Anses et les Centres antipoison déconseillent fortement la pratique du siphonnage de carburant avec la bouche. Toutefois, si ça arrive, en cas d'ingestion de carburant :

→ Ne pas se faire vomir pour éviter le passage de carburant dans les bronches puis les poumons 

→ Ne pas boire pour ne pas entraîner un risque de vomissement 

→ Rincer la bouche à l'eau 

→ Ne pas exercer une activité à risque, comme la conduite automobile ou l'utilisation de machines-outils, car la vigilance peut être altérée 

→ Surveiller les symptômes respiratoires (toux, fièvre, essoufflement) qui peuvent être retardés 

→ En cas de contact cutané, se laver les mains avec du savon et rincer la peau.

En cas d'urgence vitale (détresse respiratoire, perte de connaissance…) : appeler le 15 ou le 112 ou le 114 pour les personnes sourdes et malentendantes. Hors urgence vitale, pour tout avis médical après ingestion de carburants : appeler un centre antipoison ou consulter un médecin.

Source : Siphonnage de carburant : attention au risque d'intoxication, communiqué de l'ANSES, 28 octobre 2022