D'où vient la sensation de tomber dans le vide quand on s'endort ?

Tout le monde ou presque a déjà vécu cette sensation associée souvent à un sursaut, au moment de l'endormissement.

D'où vient la sensation de tomber dans le vide quand on s'endort ?
© Journal des Femmes

Au moment de l'endormissement, lorsque l'on s'apprête à tomber dans un sommeil lent profond, il n'est pas rare d'avoir l'impression de tomber dans le vide et de se réveiller en sursaut. Cette sensation se caractérise par une contracture musculaire involontaire d'une partie du corps, suivie d'un sursaut, entraînant le plus souvent un réveil. Ce phénomène fréquent reste peu étudié par les spécialistes du sommeil qui le considèrent comme physiologique et par conséquent, tout à fait banal. Pour le Dr Marc Rey, neurologue spécialiste du sommeil, président de l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), c'est plutôt un signal annonciateur de l'endormissement. "Quand on s'endort on a des secousses hypniques qui peuvent être plus ou moins fortes selon qu'elles touchent un bras, une jambe, auquel cas on peut avoir l'impression de se détendre, mais si elles sont plus violentes et qu'elles intéressent l'ensemble du corps, on peut ressentir une sensation de se rattraper suite à une chute", développe le spécialiste.

Un lâcher prise qui fait du bien

Dans la mesure où l'on est en train de s'endormir, on n'est pas du tout conscient de ce qui se passe. Ce phénomène physiologique est ce que l'on appelle une myoclonie d'endormissement. "C'est un phénomène absolument banal et non pathologique, rassure le Dr Marc Rey.

Plusieurs hypothèses expliqueraient ce phénomène. La plus probable pour expliquer cette sensation de tomber dans le vide en s'endormant résiderait essentiellement dans une mauvaise interprétation par le cerveau de cette contraction musculaire brutale. Le cerveau endormi interprète ce mouvement comme une tentative d'éviter une chute. "Les myoclonies d'endormissement n'ont aucune incidence sur la qualité du sommeil puisqu'elles ne durent que quelques secondes. En général, on se rendort très facilement", rassure le neurologue spécialiste du sommeil. Il semblerait que certains facteurs tendent à augmenter la fréquence des myoclonies. C'est notamment le cas du stress, de la consommation excessive d'excitants (thé, café, alcool, tabac) ou encore de la pratique d'une activité physique quelques heures avant le coucher. De la même manière, un coucher trop tardif peut favoriser la survenue de ce phénomène. "Certaines personnes peuvent être gênées lorsque ces myoclonies d'endormissement se produisent de manière trop fréquente mais en principe, le fait de savoir ce dont il s'agit diminue le stress induit par le fait de ne pas avoir compris ce qui se passait et favorise le lâcher prise au moment de l'endormissement". Si ce n'est pas le cas, il peut toujours être intéressant de consulter son médecin traitant.

Merci au Dr Marc Rey, neurologue spécialiste du sommeil, président de l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV)

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