Douleur de hanche gauche : pourquoi, que faire ?

Le plus souvent, la douleur de hanche se situe au niveau du pli inguinal (aine) et elle va irradier au niveau de la face antérieure de la jambe. Elle peut aussi se manifester par une douleur dans la fesse qui irradie derrière la cuisse. "Localisées à droite ou à gauche, les causes d'une douleur de hanche sont les mêmes" nous explique d'emblée le Pr Aleth Perdriger, rhumatologue. 

Une douleur articulaire, tendineuse, osseuse ?

"Si la hanche fait mal et qu'elle est enraidie, il s'agit d'une douleur de l'articulation. S'il s'agit d'une douleur tendineuse au niveau d'un tendon de la fesse ou de la cuisse, une douleur va être ressentie à la palpation et à la mobilisation contre résistance", informe le Pr Aleth Perdriger. Concrètement, retenez qu'une douleur à la hanche peut être liée à :

► Un problème articulaire : la douleur est liée à une atteinte de l'articulation elle-même, la coxofémorale. Elle se manifeste généralement par une douleur inguinale, qui irradie au niveau de la face antérieure de la cuisse. Cette douleur articulaire peut être due à de l'arthrose, secondaire à un traumatisme, à une sursollicitation de la hanche, ou être liée à une dysplasie (malformation bénigne de l'articulation à la naissance qui limite la mobilité). En cas d'arthrose, la douleur augmente à l'effort et à la marche. Le matin, au réveil, une raideur peut être ressentie au niveau de l'articulation. Celle-ci s'estompe généralement en quelques minutes.  

► Une tendinite ou une bursite. La douleur est alors localisée autour de la hanche, au niveau de la fesse ou de la face externe de la cuisse. "Ces douleurs sont secondaires à une façon inadéquate de travailler les muscles de la fesse ou du dos qui peuvent créer des déséquilibres des muscles", informe la rhumatologue.

► Une arthrite. Plus rarement, la douleur articulaire peut être d'origine inflammatoire, traduisant une maladie plus générale, comme une infection ou un rhumatisme inflammatoire. 

► Une cruralgie : la douleur de hanche et de face antérieure de la cuisse peut provenir d'une atteinte du nerf crural, un nerf situé au-dessus des deux nerfs sciatiques. On parle alors de cruralgie. En cas de cruralgie, un examen du dos et des nerfs est réalisé. Un examen d'imagerie (échographie, radiographie, scanner ou IRM) permet de confirmer le diagnostic.  

► L'ostéonécrose : il s'agit d'une atteinte osseuse située au niveau de la tête fémorale où la vascularisation se fait de façon moindre, entraînant une fragilité de l'os. Dans un premier temps, l'architecture est conservée, puis dans un second temps, un effondrement de l'os va se produire.

► Des douleurs projetées : une pathologie viscérale au niveau d'un ovaire, du testicule, du tube digestif, de la vessie ou une hernie inguinale peuvent être responsables d'une douleur qui va irradier au niveau de l'aine ou et sembler au niveau de la hanche. 

Le traitement dépendra de la cause. En cas d'arthrose, plusieurs réflexes peuvent permettre de ralentir l'évolution de l'arthrose et soulager le travail de la hanche : protéger l'articulation quand la douleur est trop intense, éviter de rester debout trop longtemps, s'appuyer sur une canne ou bâton à la marche. En revanche, il est primordial de rester en mouvement pour limiter la douleur. La pratique régulière d'étirements de la hanche permet de conserver longtemps une bonne mobilité. Il est également essentiel de perdre du poids et de préserver son capital musculaire pour minimiser l'impact sur les articulations. "Si la douleur de hanche est liée à une tendinopathie, le traitement repose sur la kinésithérapie. Une infiltration locale de la hanche peut également être proposée mais ce geste doit être réalisé par un spécialiste car l'articulation de la hanche est assez profonde, ce qui expose à un risque infectieux. En cas de douleur située au niveau du dos, une infiltration locale et/ou de la kinésithérapie pourront être proposées. Le traitement de la douleur projetée mettra fin à la douleur ressentie à la hanche", précise la rhumatologue. 

Merci au Pr Aleth Perdriger, rhumatologue.