Rythme biologique : sommeil, exemple, c'est quoi ?
Il y a déjà bien longtemps que les scientifiques ont compris que notre organisme obéissait à différents cycles. On distingue plusieurs types de rythmes biologiques selon leur durée.
Définition : qu'appelle-t-on un rythme biologique ?
"Un rythme biologique est une variation cyclique d'une fonction physiologique. Celle-ci se répète de façon identique selon un rythme. C'est le cas du rythme cardiaque ou du rythme veille/sommeil par exemple" enseigne le Dr Marie-Françoise Vecchierini neuropsychiatre et spécialiste du sommeil. Un certain nombre de rythmes biologiques sont liés entre eux. C'est par exemple le cas du rythme de la température interne de notre corps qui est liée au rythme veille/sommeil : Le sommeil va survenir au moment de la baisse de la température interne et le réveil se produit lors de la remontée de la température.
Est-ce la même chose que l'horloge biologique ?
Le rythme biologique et l'horloge biologique sont deux notions très différentes. "L'horloge biologique est un ensemble de neurones qui ensemble forment un groupe cellulaire au niveau de l'hypothalamus et commandent les rythmes biologiques" informe le Dr Marie-Françoise Vecchierini. Elle précise qu'en plus de cette horloge biologique centrale chaque organe a sa propre horloge biologique plus ou moins autonome par rapport à l'horloge biologique centrale mais l'horloge centrale synchronise ces rythmes biologiques.
Qu'est-ce qui caractérise un rythme biologique ?
Un rythme biologique se caractérise par sa période, son pic et son amplitude. Il peut être caractériser selon des méthodes mathématiques. Le rythme ultradien (cycle inférieur à 24h), le rythme circadien (sur 24h) et le rythme infradien (cycle supérieur à 24h) représentent les trois types de rythmes biologiques. Le cycle circadien est le plus fréquent chez les êtres humains. La chronobiologie est l'étude de ces rythmes dans l'organisme. On peut donner l'exemple du rythme veille- sommeil sur 24h. L'éveil et le sommeil se font physiologiquement avec avec le jour/la nuit.
Quel est le rythme biologique du sommeil ?
Sous l'effet de l'horloge biologique, le rythme circadien sur 24h régit l'état de vigilance : l'organisme est physiologiquement "réveillé" le jour et "endormi" la nuit. Le matin, la lumière du jour fait cesser la production de mélatonine, également connue sous le nom d'hormone de l'obscurité L'individu se réveille alors progressivement. Le soir, l'obscurité fait sécréter à notre organisme de la mélatonine ce qui contribue à l'endormissement. La mélatonine indique à l'organisme qu'il fait nuit et est un synchroniseur endogène de nos rythmes.
Comment trouver son rythme biologique ?
"Nous avons tous un chronotype" informe le Dr Marie-Françoise Vecchierini. Il y a des couche- tôt-lève tôt et des couche-tard-lève tard mais beaucoup de sujets sont de type intermédiaire. Ce chronotype évolue au cours de la vie. Le chronotype couche-tard-lève tard est bien connu chez les adolescents. Avec le vieillissement, les personnes ont plutôt tendance à être en avance de phase : elles se couchent plus tôt et se lèvent plus tôt. "Chacun peut trouver son rythme biologique en essayant de déterminer à quel moment on a envie de dormir" indique la spécialiste. Le début de notre sommeil de nuit aide à déterminer notre chronotype.
Que faire si on a des rythmes biologiques déréglés ?
Il est possible d'être en avance de phase ou en retard de phase. Le retard de phase est plus fréquent que l'avance de phase. "Les personnes adultes en retard de phase ont besoin de se coucher très tard, entre 1 et 2 h du matin, par exemple et de se lever très tard. Ce rythme qui est physiologique chez les adolescents ne l'est pas chez l'adulte" indique le Dr Vecchierini. La solution ? Se servir de la lumière pour avancer ou retarder le rythme, selon son moment d'application. "La mélatonine exogène peut également aider à déplacer le rythme veille-sommeil selon l'heure à laquelle elle est prise et peut être indiquée en cas de rythme biologique déréglé notamment en cas de retard de phase" ajoute le Dr Vecchierini.
Merci au Dr Marie-Françoise Vecchierini Neuropsychiatre, Spécialiste du sommeil au Centre du Sommeil et de la Vigilance l'Hôpital Hôtel Dieu Paris (APHP) et membre du bureau de l'INVS.