Canicule 2003 : date, durée, quelles températures ?

La canicule d'août 2003 reste à ce jour la plus intense et l'une des plus longues qu'ait connu la France. Elle avait durement marqué les esprits avec près de 15 000 morts en deux semaines.

Canicule 2003 : date, durée, quelles températures ?
© Paris Plage, 5 août 2003 / LYDIE/SIPA (publiée le 18/07/2023)

La canicule est définie comme un niveau de très fortes chaleurs le jour et la nuit pendant au moins trois jours consécutifs, rappelle le gouvernement. La définition de la canicule repose ainsi sur deux paramètres : la chaleur et la durée.

Quelle était la date de la canicule en 2003 ? 

En août 2003, la situation météo est "classique" pour un été "avec des hautes pressions sur l'Europe de l'Ouest", souligne Météo France, mais… "sa durée est inhabituelle et elle amène de l'air très chaud et très sec en provenance du sud de la Méditerranée. Les hautes pressions forment un obstacle au passage des perturbations orageuses." Les températures ont commencé à monter entre le 1er et le 5 août. À partir du 4 août, des températures supérieures à 35°C ont été observées dans les deux tiers des stations météorologiques, réparties sur l'ensemble des régions françaises. "Des températures supérieures à 40°C ont été relevées dans 15 % des stations, y compris en Bretagne ce qui n'était encore jamais arrivé depuis le début des mesures de température", écrit Météo France.

Combien de temps a duré la canicule 2003 ?

La canicule d'août 2003 a été exceptionnelle par sa durée (deux semaines) entre le 1er et le 15 août, rappelle Météo France. La vague de chaleur d'août 2003 s'est accompagnée d'une pollution à l'ozone marquée, tant en durée qu'en intensité.

Quelle était la température maximale en France ? 

Les records absolus de température maximale ont été battus au cours des douze premiers jours d'août 2003 sur plus de 70 stations météorologiques (d'un ensemble de 180 stations, échantillon représentatif des villes françaises), analyse Météo France. Le record absolu de température en France a été enregistré aux stations de Saint-Christol-les-Alès et à Conqueyrac dans le Gard, avec 44,1 °C, battant le record détenu par Toulouse-Francazal (44,0 °C le 8 août 1923, valeur égalée plusieurs fois, notamment à Vallon-Pont-d'Arc dans l'Ardèche, les 6 juillet 1982 et le 30 juillet 1983). Il aura fallu attendre 16 ans pour que ce nouveau record soit battu : le 28 juin 2019, il a fait jusqu'à 46°C à Vérargues (Hérault).

Quelle était la température maximale à Paris ?

À Paris, du 4 au 12 août, la température maximale avait dépassé les 36 degrés, soit pendant 9 jours consécutifs. Du 3 au 14 août, les températures durant la nuit ne sont jamais descendues sous les 20 degrés dans la capitale, rappelle Le Parisien. 39,5 C a été la température maximale atteinte à Paris, le 11 août 2003. 19 ans plus tard, c'est toujours un record absolu pour un mois d'août dans la capitale.

Combien de morts ont été enregistrés en 2003 ? 

Le nombre cumulé des décès en excès d'environ 14 800 entre le 1er et le 20 août, soit une augmentation de 60% par rapport à la mortalité attendue, précise Santé Publique France, d'après une enquête de l'Inserm. Une surmortalité :
► Particulièrement élevée, +70%, chez les sujets âgés de 75 ans et plus, 
► Très importante aussi, +30%, dans toutes les classes d'âges comprises entre 45 et 74 ans.
► Une augmentation de la mortalité de 40 % chez les hommes et de 60 % chez les femmes.
La surmortalité a touché l'ensemble de la France, même dans les départements où le nombre de jours caniculaires était faible. Elle a été très prononcée dans la région Centre : + 100 %, et en Ile-de-France : +130 %. La région Ile-de-France a totalisé à elle seule près du tiers de l'ensemble de la surmortalité observée en métropole. A Paris, elle s'élève à + 127 %. Les nombres de décès qui ont eu lieu à domicile et en maisons de retraite ont été multipliés environ par deux par rapport à leur valeur habituelle et les décès en excès sont survenus pour :

  • 42 % dans les hôpitaux, 
  • 35 % à domicile,
  • 19 % dans des maisons de retraite.

Dans les cas de surmortalité observé en 2003, les causes directement liées à la chaleur (coups de chaleur, déshydratations, hyperthermies) représentent 28,9 % des décès, les maladies cardio-vasculaires 20,6 % et les maladies de l'appareil respiratoire 7,7 %. 
Les informations recensées auprès des autres pays européens accréditent un impact sanitaire de différentes vagues de chaleur survenues à des périodes et avec des intensités diverses en Europe occidentale durant l'été 2003. Il semble bien que la France soit le pays européen qui a été le plus touché par la vague de chaleur, reconnait Santé Publique France.

Quelles mesures sanitaires sont nées de la canicule 2003 ? 

Devant l'ampleur de l'impact sanitaire de la vague de chaleur d'août 2003 en France, des études ou actions dans le champ de la surveillance et de l'alerte ont été mises en place, précise Santé Publique France. Un partenariat a été développé avec Météo France afin d'élaborer un système d'alerte opérationnel, partie intégrante d'un plan national d'actions mis en place par les autorités sanitaires pour faire face à de futures vagues de chaleur. Depuis cet événement dramatique, un système d'alertes lié à la chaleur, basé sur la prévention, a été mis en place. C'est le plan caniculeDans les années qui suivent, de nombreuses mesures sont prises : chaque établissement qui héberge des personnes âgées se dote d'au moins une pièce climatisée. Les personnes isolées sont recensées et visitées. Enfin, les messages de prévention sont massivement diffusés à la télévision. 

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