Pression positive continue : indications, appareil, effets 

La Pression positive continue (PPC) est un traitement du syndrome d'apnée du sommeil sévère. Comment cela fonctionne exactement ? Existe-t-il des contre-indications à ce traitement ? Les réponses avec le Dr Pascale Ogrizek, médecin du sommeil à Paris. 

Pression positive continue : indications, appareil, effets 
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Définition : qu'est-ce qu'une pression positive continue (PPC) ? 

"La ventilation à pression positive continue est le traitement de référence du syndrome d'apnée du sommeil sévère", indique Le Dr Pascale Ogrizek, médecin du sommeil. Il nécessite l'installation à domicile d'un appareil qui détecte les apnées du patient pendant la nuit. Pendant ces apnées, la machine envoie alors de l'air sous pression afin d'empêcher les voies respiratoires hautes de s'obstruer.

Quelles sont les indications de la PPC ? 

La PPC est indiquée en cas de syndrome d'apnée du sommeil sévère. "L'apnée du sommeil est définie comme un arrêt de la respiration qui dure plus de 10 secondes", explique le Dr Pascale Ogrizek. "Quant au syndrome d'apnée du sommeil sévère, il correspond à plus de 30 apnées par heure", précise-t-elle. "L'apnée provoque une sorte de réflexe qui réveille le cerveau et qui fait que l'on reprend sa respiration", explique le médecin du sommeil. "Mais chaque reprise de respiration représente un stress pour le cœur et les vaisseaux", ajoute-t-elle. C'est pourquoi l'apnée du sommeil non traitée favorise les maladies cardiovasculaires. Les micro-réveils qui caractérisent ce trouble vont aussi perturber la qualité du sommeil et ainsi le rendre moins réparateur. 

Comment choisir son appareil de PPC ? 

Le médecin qui prescrit la ventilation PPC travaille avec des prestataires en charge des matériels. En général, le médecin donne au prestataire le nom du patient avec des indications et des recommandations. Le médecin ou le prestataire choisissent ensuite le type d'appareil qui convient le mieux au profil du patient. "Il faut également choisir le masque le plus adapté à la forme de son visage ainsi qu'à sa façon de respirer", précise le Dr Pascale Ogrizek. Le prestataire vient ensuite chez le patient pour lui installer la machine et reste à sa disposition en cas de problèmes ou d'inconfort. Enfin, le médecin revoit le patient dans les 2 ou 3 mois suivant la mise en route de la machine, avant de fixer un rendez-vous de suivi annuel.  

Comment fonctionne la pression positive continue ? 

L'appareil se compose d'un logiciel rectangulaire à poser sur la table de nuit qui vient détecter les apnées pendant le sommeil. "Il est relié par un tuyau flexible à un masque que le patient porte sur la bouche et le nez ou simplement sur le nez pendant son sommeil", détaille le Dr Pascale Ogrizek. A chaque fois que l'appareil détecte cette apnée, il envoie de l'air de la pièce sous pression afin d'empêcher les voies respiratoires hautes de s'obstruer. 

En règle générale, il s'agit d'un traitement à vie, et il est nécessaire de porter l'appareil toutes les nuits.

En règle générale, il s'agit d'un traitement à vie, et il est nécessaire de porter l'appareil toutes les nuits. "On estime qu'il faut le porter au moins 4 heures par nuit pour que son efficacité soit significative", indique le Dr Pascale Ogrizek. "Les patients qui l'utilisent régulièrement constatent généralement une nette amélioration de leur sommeil qui est plus réparateur, ils ne ronflent plus, se réveillent en meilleure forme, sans maux de tête et n'ont plus de somnolence dans la journée", ajoute-t-elle. 

Quels sont les effets secondaires de la pression positive continue ? 

Certains patients peuvent être gênés par la machine et avoir besoin d'un temps d'adaptation. "Il peut aussi y avoir des cas d'aérophagie ou de rhinite", explique le médecin du sommeil. Mais il n'y a pas d'effets secondaires à proprement parler.

Quelles sont les contre-indications de la pression positive continue ? 

Certaines maladies du tissu conjonctif peuvent être considérées comme des contre-indications. Des patients claustrophobes peuvent aussi éprouver des difficultés à porter l'appareil sur la bouche et le nez pendant toute la nuit. "Beaucoup de progrès ont été faits ces dernières années pour ces appareils", note toutefois le Dr Pascale Ogrizek. Ainsi, il existe par exemple des masques narinaires composés d'un petit embout au niveau du nez qui permettent d'améliorer l'expérience du malade. 

Quel prix et remboursement de la PPC ?

Le traitement par PPC est pris en charge. Il est remboursé à hauteur de 60% par l'assurance maladie. Selon le type de contrat d'assurance maladie complémentaire souscrit par le patient, les 40% restants pourront être pris en charge par la mutuelle. Pour ce faire, "le médecin prescripteur doit en faire la demande et établir une entente préalable, lors de la première prescription et à chaque renouvellement", précise l'Assurance maladie sur son site à propos de la prise en charge. Par la suite, elle est renouvelée chaque année à condition que deux critères soient respectés. "L'appareil doit être utilisé 3 heures minimum chaque nuit, sur une période de 24 heures ", indique tout d'abord l'Assurance maladie. "Une efficacité du traitement par ventilation nocturne PPC doit être constatée", ajoute l'organisme de santé. 

Merci au Dr Pascale Ogrizek, médecin du sommeil.

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