Particules fines : carte, pollution, symptômes, c'est quoi ?
Chaque année près de 40 000 décès recensés chez les personnes de 30 ans et plus seraient attribuables à une exposition aux particules fines. Qu'est-ce que c'est ? Quelles sont les causes de cette pollution ? Que faire pour se protéger ?
Les particules fines sont des polluants physiques de l'air. On les distingue des polluants chimiques comme l'ozone et des polluants biologiques comme les pollens ou moisissures. Etre exposé à ces particules augmente le risque de cancers, de maladies pulmonaires, cardiovasculaires...
Où trouver la carte de la pollution aux particules fines ?
Pour connaître le niveau de pollution dans sa ville, il faut consulter le site Recosante. Dans chaque région, c'est l'AASQA qui informe en temps réel de la qualité de l'air et des épisodes de pollution. L'indice ATMO (de 1 à 10) indique lui par un code couleur quel est le niveau de pollution de l'air observé. Au niveau national, les cartes d'observation et de prévision de la qualité de l'air sont disponibles sur Prev'air.
C'est quoi les particules fines ?
"Les particules fines sont de la poussière qui proviennent de combustions. Elles génèrent des imbrûlés. Il y a des particules d'origine humaine (chauffage à bois, centrales thermiques, activités) et d'autres d'origine naturelle (volcan, incendies)", explique Tony Renucci, directeur de l'association Respire.
C'est quoi des particules fines en suspension ?
Les particules fines en suspension sont des particules solides et liquides qui sont suspendues dans l'air.
Que veut dire PM10 et PM 2,5 ?
Pour mesurer la pollution des particules fines, on parle de concentrations moyennes journalières ou annuelles de matières particulaires (PM) par mètre cube d'air. Ces concentrations sont exprimées en microgrammes par mètre cube (μg/m3). Il existe deux types de particules :
► celles ayant un diamètre inférieur ou égal à 10 micromètres (les PM10) : elles sont retenues au niveau du nez et des voies aériennes supérieures ;
► celles dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 micromètres (les PM2,5) : elles pénètrent profondément dans l'appareil respiratoire jusqu'aux alvéoles pulmonaires et peuvent passer dans la circulation sanguine.
Quels sont les symptômes liés à l'exposition aux particules fines ?
La pollution de l'air peut entraîner :
- des irritations des yeux,
- des irritations de la gorge
- des irritations du nez
- des irritations des voies respiratoires,
- de la toux,
- une hypersécrétion nasale,
- des difficultés à respirer (essoufflement),
- des crises d'asthme
Causes et origines des particules fines
Les particules fines sont issues, d'après le ministère de la transition écologique de "toutes les combustions incomplètes liées aux activités industrielles ou domestiques, ainsi qu'aux transports. Elles sont aussi émises par l'agriculture (épandage, travail du sol, etc). Elles peuvent également être d'origine naturelle (érosion des sols, pollens, feux de biomasse, etc.)".
Quelles sont les dangers des particules fines pour la santé ?
"Les particules fines pénètrent en profondeur dans les poumons et sont donc à l'origine d'inflammations. Elles peuvent également aggraver l'état de santé des personnes souffrant déjà de problèmes cardiaques ou pulmonaires", alerte Tony Renucci. Les PM2,5, encore plus fines, sont les plus dangereuses car elles peuvent passer la barrière pulmonaire et s'infiltrer dans les veines. Une exposition régulière augmente donc le risque de développer des maladies respiratoires, cardiovasculaires, des cancers pulmonaires, jusqu'à entrainer la mort. Santé Publique France estime que chaque année près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines (PM2,5). Les particules fines :
- augmentent la pression artérielle
- favorisent l'athérosclérose
- majorent les risques d'infarctus du myocarde et d'AVC
- réduisent la capacité respiratoire
- favorisent le développement de la bronchopneumopathie chronique obstructive
- favorisent l'asthme
- favorisent le cancer du poumon
Des études démontrent aussi que la pollution atmosphérique a un rôle important sur "les troubles de la reproduction, les troubles du développement de l'enfant, les affections neurologiques et le diabète de type 2", explique Santé Publique France.
Quels sont les seuils limites de particules fines ?
D'après l'OMS, "même à faibles concentrations, les particules polluantes ont des répercussions sur la santé ; aucun seuil n'a été identifié au-dessous duquel elles n'affectent pas la santé". Voici les normes française et européennes de la qualité de l'air, selon le ministère de l'Ecologie :
PM10 | PM 2,5 | |
Objectif de qualité | 30 µg/m³ (FR, en moyenne annuelle) | 10 µg/m³ (FR, en moyenne annuelle) |
Valeurs limites pour la protection de la santé humaine | 50 µg/m³ (UE, en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) 40 µg/m³ (UE, en moyenne annuelle) | 25 µg/m³ (UE, en moyenne annuelle) |
Seuil d'information et de recommandation | 50 µg/m³ (FR, en moyenne sur 24 heures) | |
Seuil d'alerte | 80 µg/m³ (FR, en moyenne sur 24 heures) | |
Valeur cible pour la protection de la santé humaine | 20 µg/m³ (FR, en moyenne annuelle) |
Quelles sont les sources de particules fines à la maison ?
"Dès qu'il y a de la combustion, cela entraine l'apparition de particules fines", assure Tony Renucci. La cuisson, les bougies, la fumée de cigarette et le chauffage, particulièrement le chauffage à bois, sont des sources de combustion internes.
Comment se protéger des particules fines ?
Pour améliorer la qualité de l'air extérieur, "nous même, individuellement, ne pouvons pas modifier les choses profondément. Ce sont les politiques mises en place qui doivent changer concernant notamment le trafic routier et l'activité des industries et qui rejailliront sur la population". En intérieur, Tony Renucci conseille d'éviter les bougies, d'aérer le plus possible après avoir cuisiné, utiliser un purificateur d'air, ne pas utiliser la cheminée les jours de pic de pollution.
Merci à Tony Renucci, directeur de l'association Respire. Propos recueillis en 2022.
Sources :
- Tableau des normes de la qualité de l'air du ministère de la transition écologique
- Article du ministère de la transition écologique sur la pollution de l'air
- Données de l'OMS
- Atmo France
- Santé publique France