Syndrome du canal lombaire étroit : symptômes, causes et traitements
Le rétrécissement du canal lombaire (ou syndrome du canal lombaire étroit) se définit par une diminution du calibre du canal lombaire, entraînant une compression des racines nerveuses telles que le nerf sciatique ou le nerf crural. Cette affection peut entrainer des douleurs dorsales et des troubles neurologiques. Un point sur les causes et traitements avec le Dr Laurent Grange, rhumatologue.
Définition : qu'est-ce que le syndrome du canal lombaire étroit ?
"Le canal lombaire étroit se situe en arrière des vertèbres lombaires, explique le Dr Laurent Grange, rhumatologue. Il contient la moelle épinière et les racines nerveuses lombaires et sacrées, qui prennent naissance le long de cette moelle". En cas de rétrécissement du canal lombaire, ces racines nerveuses sont comprimées ce qui peut entrainer des douleurs sciatiques et lombaires sévères. En France, une personne sur 1000 est touchée par le syndrome du canal lombaire étroit. La maladie survient plus souvent après 60 ans.
Quels sont les symptômes ?
Cette compression est principalement responsable d'épisodes de lombalgies et de sciatiques à répétition, associés à des douleurs au niveau des jambes et des fesses pendant la marche apparaissant au bout de quelques mètres : on parle de "périmètre de marche". "Il peut s'y associer des fourmillements ou douleurs dans les membres inférieurs, souvent bilatérales, le long du trajet de la racine nerveuse. Ces symptômes s'estompent ou disparaissent au repos ou allongé", précise le Dr. Grange. A un stade plus avancé, la compression peut entrainer une anesthésie passagère d'un membre inférieur. Dans les cas les plus graves, le syndrome du canal lombaire étroit peut aller jusqu'à la paralysie. "Des troubles neurologiques peuvent être décrits : baisse de sensibilité dans un territoire nerveux, sensation de marcher dans du coton, fatigabilité des membres inférieurs, troubles génitosphinctériens avec perte d'urine ou de selle parfois", ajoute le Dr. Grange.
Quelle est la cause ?
Il existe plusieurs causes à cette compression :
- Une spondylolisthésis est la principale : il s'agit du glissement d'une vertèbre lombaire sur une autre.
- L'arthrose.
- Une hernie discale.
- Une hyperlordose : une exagération de la cambrure lombaire.
Quand et quel médecin consulter ?
Lorsque les symptômes deviennent gênants, un bilan s'impose pour valider le diagnostic et débuter une prise en charge. Au besoin votre médecin traitant vous orientera vers un rhumatologue dans un premier temps, puis un chirurgien si nécessaire.
Quel est le diagnostic ?
Des examens d'imageries comme une IRM ou un scanner permettent de déterminer l'étendue de la compression, et la part de la composante discale ou arthrosique dans cette affection.
Quels sont les traitements ?
Le traitement de premier choix est médical et a pour but de calmer les douleurs (antalgiques, anti-inflammatoires et/ou corticoïdes). "Il doit être combiné au repos et des séances de kinésithérapie antalgique et posturale. Des infiltrations de corticoïdes sont aussi envisagées", recommande le Dr Grange.
Quand envisager l'opération ?
La chirurgie est envisagée en cas d'échec de ces traitements et d'invalidité importante. "Le traitement chirurgical comporte une libération des structures nerveuses et vasculaires par laminectomie et réalésage du canal rachidien, explique le rhumatologue. L'importance du geste est fonction du type anatomique et de l'étendue de la sténose. Une stabilisation par vis et plaques, associée à une greffe osseuse est parfois nécessaire sur les gestes extensifs. Globalement, selon les études, 2 ans après l'intervention, la satisfaction postopératoire des malades était : guérison complète dans 11,1 % des cas ; amélioration majeure dans 48,1 % ; amélioration modérée pour 30,9 % ; inchangée pour 2,5 % ; un peu moins bien pour 3,7 % et bien pire pour 3,7 % ".
Quelles sont les séquelles ?
Dans 80 % des cas, cette intervention permet un bon résultat : les douleurs disparaissent, la marche est améliorée. Mais si le nerf est resté comprimé longtemps, il est possible que des troubles sensitifs ou moteurs perdurent. La rééducation commencera un mois et demi après l'intervention environ, selon les conseils du chirurgien. L'arrêt de travail, selon les professions, est de 2 à 3 mois.
Merci au Dr Laurent Grange, rhumatologue.