Urine blanche : ça veut dire quoi ?
L'urine est normalement transparente et jaune clair. Une urine blanchâtre peut être un symptôme d'inflammation ou d'infection urinaire d'origine bactérienne. Détails avec le Dr Maxime Vallée, chirurgien urologue au CHU de Poitiers et membre de l'Association française d'urologie.
Urine : définition, composition, couleur normale
"Les reins servent à filtrer le sang de ses " déchets " (ions, médicaments…) et produisent pour cela l'urine. A l'état physiologique, les urines sont habituellement assez claires, parfois jaunes un peu foncées lorsqu'elles sont concentrées (le matin par exemple)" décrit le Dr Maxime Vallée, chirurgien urologue au CHU de Poitiers.
Urine blanche et laiteuse : les causes
"Le terme scientifique d'urines blanches et laiteuses est pyurie, ce qui désigne la présence de pus dans les urines" indique le Dr Maxime Vallée. "Cela signifie qu'il y a une quantité trop importante de globules blancs dans les urines liée à une réaction inflammatoire sans forcément un processus infectieux. Ce symptôme n'est pas spécifique d'un trouble particulier, c'est un signe qui s'inscrit le plus souvent dans un syndrome et qui n'a pas beaucoup de valeur pris isolément " informe l'urologue. "Des personnes âgées avec une sonde vésicale à demeure peuvent présenter une pyurie car le matériel endo-urinaire crée une réaction inflammation au sein de la vessie ou des voies urinaires" explique le Dr Maxime Vallée. "La pyurie n'est pas à elle seule un symptôme d'infection urinaire " informe-t-il.
Symptômes associés (brûlures, envie fréquente...)
"Les jeunes femmes qui ont une cystite peuvent présenter des urines plus foncées que d'habitude voire blanches laiteuses ou même rouges (présence de sang) et qui sentent fort, une pollakiurie (envies fréquentes d'uriner de petites quantités d'urines) " informe le Dr maxime Vallée. "La pyurie peut parfois être un signe précurseur d'infection urinaire et être ensuite associée à des brûlures urinaires et à des envies fréquentes. Chez l'homme, une prostatite se manifeste par une fièvre associée à des brûlures urinaires, une pollakiurie et parfois une pyurie " indique-t-il.
Quand s'inquiéter ?
"Une pyurie seule n'est pas plus inquiétante que cela mais cela ne survient en général pas en dehors d'un contexte particulier (patient porteur de matériel endo-urinaire à demeure notamment ou infection urinaire débutante). C'est effectivement le contexte qui va donner du sens à ce symptôme. Si cela se prolonge, mieux vaut consulter son médecin traitant " indique le chirurgien urologue.
Qui consulter ?
"Bien sûr, si les urines blanches voire à l'aspect "purée de pois" sont associées à d'autres signes comme des brûlures urinaires, il faut aller voir son médecin traitant" recommande le Dr Maxime Valllée.
Diagnostic
"Le diagnostic est facile et est clinique. Il n'est pas toujours nécessaire de faire un examen cytobactériologique des urines (ECBU). "Une femme qui présente une pyurie et des symptômes de cystite et qui n'a pas d'antécédent particulier va d'emblée recevoir un traitement pour une infection urinaire. En revanche, un ECBU va être effectué si une femme a des antécédents pouvant faire craindre qu'une cystite s'aggrave ou s'il s'agit d'un homme puisque dans ce cas, le diagnostic à retenir est celui de prostatite " explique-t-il.
Traitement
"La pyurie, présence de pus dans les urines, n'est pas forcément une infection à traiter. Une pyurie isolée n'est pas une indication de traitement antibiotique. Ainsi, chez des patients âgés porteurs d'une sonde vésicale, les urines blanches signalent une réaction inflammatoire de la vessie. Dans ce cas, il faut traiter la cause en retirant la sonde urinaire si cela est possible. Sinon, il convient d'augmenter les apports hydriques ce qui va améliorer ce symptôme par effet de dilution mais cela ne réglera pas en soit le problème sous-jacent " explique le Dr Maxime Vallée. "Lorsqu'il y a une infection bactérienne confirmée cliniquement, un traitement antibiotique est prescrit " informe le chirurgien urologue.
Merci au Dr Maxime Vallée, chirurgien urologue au CHU de Poitiers et membre de l'AFU (association française d'urologie).