Substituts nicotiniques, patchs : liste, prix, effets secondaires
Patchs, pastilles, gommes à mâcher... Les substituts nicotiniques peuvent permettre de supporter le manque de nicotine quand on arrête de fumer. Quels sont les différents types de substituts ? Quelles contre-indications ? Quels risques si un non-fumeur met un patch ?
Définition : qu'est-ce qu'un substitut nicotinique ?
Les substituts nicotiniques sont des médicaments contenant de la nicotine. Ils sont vendus en pharmacie sans ordonnance, et existent en plusieurs formes : patch, gommes, inhalateurs, comprimés… Les substituts pourraient augmenter jusqu'à deux les chances d'arrêter de fumer au bout de six mois à un an d'utilisation. Ils diffusent de la nicotine de manière lente et prolongée. Ainsi, les substituts permettent à la nicotine de diffuser très lentement par voie sanguine en passant par la peau avec les patchs, ou par la muqueuse de la bouche pour les gommes, les comprimés et l'inhalateur. "Pour moi, l'intérêt des substituts est limité, son efficacité est proche de l'effet placebo sans accompagnement psychologique et comportemental, c'est-à-dire de 15 à 19% du bout d'un an ", estime le docteur Bernard Antoine, addictologue et tabacologue. La raison : l'addiction au tabac n'est pas entretenue que par la nicotine : elle est aussi comportementale. "Le fumeur doit apprendre à vivre sans sa pause clope, et pour cela, un accompagnement psychologique est nécessaire en plus des substituts", estime le tabacologue.
Patch
C'est l'une des méthodes les plus connues pour arrêter de fumer. Les patchs diffusent lentement de la nicotine à travers la peau. Il existe plusieurs types de concentration, en fonction de la dépendance à la nicotine. Généralement, un patch doit être changé dans la journée, mais il existe des patchs nicotiniques qui durent 24 heures.
Gommes
La nicotine est transférée via les muqueuses de la bouche lors de la mastication. La gomme à mâcher à l'avantage de remplacer l'habitude de fumer par une autre habitude.
Comprimés à sucer
Les comprimés, comme la gomme, transfèrent la nicotine via la muqueuse de la bouche. En revanche, les cachés sont en général deux fois plus concentré que les gommes, ce qui diminue de nombre de fois qu'il faut en prendre dans la journée.
Comprimés à dissoudre
Tout comme les deux précédentes méthodes, la nicotine passe directement dans l'organisme via les muqueuses de la bouche. Le caché se place sous la langue et a pour avantage de diminuer la faim, qui arrive souvent après l'arrêt de la cigarette.
Inhalateurs
Comme pour la cigarette, la nicotine est diffusée par les voies respiratoires. Il permet ainsi de diffuser une grande quantité de nicotine dans un laps de temps assez court. Une étude d'avril 2019 a prouvé que l'utilisation combinée d'un patch de nicotine et d'un autre type de substitut nicotinique à action rapide (chewing gum ou pastilles) augmente de 15 à 36 % la probabilité de réussite du sevrage tabagique par rapport à l'utilisation d'un seul type de substitut. Néanmoins, les auteurs estiment que de nouvelles recherches sont nécessaires pour comprendre les doses exactes à utiliser.
Prescription
Les substituts nicotiniques peuvent être vendus sans prescription. Néanmoins, il est préférable qu'un médecin définisse votre accoutumance en nicotine, afin de définir une posologie. Il pourra aussi aider dans le choix du substitut nicotinique le plus adapté.
Durée d'utilisation
On compte en moyenne 2 à 6 mois d'utilisation de substituts nicotiniques pour un sevrage réussi. Pour l'inhalateur, ce temps peut aller jusqu'à 12 mois. Si, au bout de ce laps de temps, l'arrêt du tabac n'est pas un succès, il faudrait passer à une autre méthode d'arrêt : le mieux est de se rendre chez un tabacologue pour avoir une thérapie et un mode d'arrêt plus adapté.
Avantages
Le premier avantage des substituts est de permettre d'absorber uniquement de la nicotine à la différence du tabac qui contient, rappelons-le, 4000 substances toxiques et qui engendre des risques de maladies cardio-vasculaires, de cancer ainsi que de nombreuses autres pathologies. De plus, ils permettent de dissocier nicotine et sensation de plaisir et de s'habituer à l'idée d'arrêter la cigarette.
Effets secondaires et risques
Les substituts ne sont pas dangereux pour la santé et entraînent peu d'effets secondaires. Le risque principal de surdosage est l'apparition de nausées, maux de tête et vertiges. Néanmoins, ils peuvent créer une nouvelle addiction, aux substituts cette fois : " 10% des utilisateurs peuvent devenir dépendant aux substituts nicotiniques, car la nicotine joue le rôle de psychostimulant. De plus, les gommes à mâcher peuvent rendre dépendant au tic masticatoire ", précise l'addictologue.
Contre-indications
Il n'existe pas de contre-indication cardiovasculaire à l'utilisation des substituts nicotiniques. Lors de la grossesse et l'allaitement, le tabagisme maternel actif ou passif peut être responsable de nombreuses complications pour la mère et l'enfant. Toutes les mesures destinées à arrêter la cigarette sont donc justifiées (à l'exception de la prescription de bupropion et de varénicline). Les médecins prescriront donc très souvent des substituts nicotiniques à la femme enceinte pour au moins diminuer la quantité de cigarettes fumées. Pour rappel, fumer pendant la grossesse expose le futur bébé à de nombreux risques : retard de croissance intra-utérin, maladies congénitales...
Jamais pour les non-fumeurs : dans un communiqué du 23 avril 2020, l'ANSM a rappelé que les substituts nicotiniques ne doivent être utilisés que dans le traitement de la dépendance tabagique et sont notamment contre-indiqués chez les non-fumeurs. "Les substituts nicotiniques sont des médicaments à base de nicotine présentés sous forme de patchs, pastilles ou gommes à mâcher. Comme tous médicaments, ils ont des effets indésirables, d'autant plus graves qu'ils sont pris par des non-fumeurs" prévient l'autorité. Ils peuvent également entraîner une dépendance.
Prix
Le prix des substituts nicotiniques varie beaucoup d'une pharmacie à l'autre, mais aussi en fonction du type de substituts. Les patchs sont les moins chers, mais ils coûtent tout de même 180 euros en moyenne pour trois mois (mais cela dépend aussi du dosage). Pour les gommes ou les pastilles, il faut compter 250 euros. De plus, les chances d'arrêter augmentent en combinant les patchs avec un autre type de substitut, ce qui augmente la facture.
Remboursement par l'Assurance Maladie : liste des substituts nicotiniques remboursés
Depuis le 1er janvier 2019, les substituts nicotiniques sont pris en charge, sur prescription, par l'Assurance Maladie à hauteur de 65 %, sans plafond annuel, ni avance de frais. Mais ce n'est pas le cas de tous : il faut qu'ils soit inscrits sur la liste des médicaments remboursables. Sont concernés de nombreux patchs, gommes à macher et comprimés à sucer : des marques Nicopatchlib, Nicoretteskin, Niquitin, Nicotinell et Niquitinminis) ainsi que les pastilles Nicopass.
Merci au docteur Bernard Antoine, addictologue et tabacologue.