5 erreurs à éviter lors d'une crise d'angoisse (sinon elle va s'aggraver)

Dans les transports, lors d'une prise de parole devant tout le monde... Une crise d'angoisse ou "attaque de panique" peut se révéler très surprenante pour celui qui la vit. Pris dans le tourbillon de l'émotion, on a tendance à prendre de mauvaises décisions.

5 erreurs à éviter lors d'une crise d'angoisse (sinon elle va s'aggraver)
© Dragana Gordic - stock.adobe.com

La crise d'angoisse, également appelée attaque de panique, se caractérise par une peur intense et incontrôlable. En moyenne, une crise dure 20 à 30 minutes. L'individu éprouve notamment des difficultés pour respirer, souffre de palpitations, de vertiges et de tachycardie. Ces symptômes sont parfois associés à des nausées et à des vomissements. Quelles sont les erreurs à ne surtout pas faire en cas de crise d'angoisse ? Réponses et conseils de Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne. 

1. Ignorer ses symptômes

Nausées, transpiration, vertiges, difficultés pour respirer, palpitations cardiaques… Ces symptômes sont caractéristiques d'une crise d'angoisse. Dans cette situation, on a tendance à tout mettre en œuvre pour fuir ce que l'on ressent, à tenter de focaliser son attention sur autre chose tellement c'est inconfortable. Or, cela est contre-productif et ne fait que générer de l'anxiété supplémentaire. "Si on commence à avoir des réactions physiologiques de la peur et qu'on ne tient pas compte de ces premiers symptômes, l'attaque de panique risque de s'accentuer. Il faut prendre en compte ces symptômes qui sont un signal d'alerte. Notre corps réagit parce qu'il se sent en danger, il faut l'écouter", commente Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris. 

2. Persister dans la situation qui génère du stress 

Il y a toujours un élément déclencheur dans l'attaque de panique. "Il s'agit souvent de quelque chose de situationnel comme le fait de prendre les transports en commun, de devoir parler en public, d'avoir une surcharge de travail, de traverser une période de fatigue, de prendre un stimulant… Mais, persévérer dans une situation qui ne nous est pas favorable sans avoir compris qu'elle déclenche en nous cette montée d'angoisse est une forme de déni de ce que l'on a du mal à tolérer et à supporter", argue la psychologue clinicienne. Il vaut mieux prendre conscience des situations qui ne nous sont pas favorables et qui génèrent du stress et s'y préparer. Comment ? En allant consulter un psychologue, en faisant de le relaxation, de la méditation, en demandant de l'aide à un collègue ou à un ami qui saura nous rassurer sur ce que l'on est en train de vivre et mettre en place des outils qui peuvent nous aider à mieux gérer la situation. 

3. S'isoler par honte ou par peur d'être jugée 

Quand on éprouve un sentiment de peur intense, le lien social créé du réconfort, et le réconfort crée de la réassurance. Quand on est réassuré, l'esprit se calme. Mais la plupart d'entre nous a tendance à rester  isolé et à se mettre à l'écart par peur d'être jugé, d'être considéré comme une personne irrationnelle ou folle. Une stratégie inefficace qui va amener à ruminer et à s'empêtrer dans les symptômes et les pensées négatives, ce qui risque d'accentuer la peur et la crise d'angoisse. "Le fait d'avoir quelqu'un à qui parler, qui peut nous étreindre va nous aider à respirer et à ralentir notre rythme cardiaque par la respiration. Les symptômes de l'angoisse vont s'apaiser et les pensées vont devenir plus rationnelles. On va pouvoir retourner dans le calme pour comprendre ce qui s'est passé", détaille la spécialiste. 

4. Ne pas oser en parler à un professionnel

Les personnes sujettes aux crises d'angoisse peuvent avoir des réticences à consulter un professionnel de santé. Or, c'est une bonne chose pour apprendre à déstigmatiser sa peur, à ne pas en avoir honte, à lui donner du sens et à la maîtriser grâce à des outils spécifiques comme les TCC. "Parfois, cela peut permettre de diagnostiquer un trouble anxieux, auquel cas il peut y avoir en plus d'une psychothérapie, la prescription d'un traitement médicamenteux destiné à réguler l'anxiété", poursuit notre interlocutrice. 

5. Négliger son hygiène de vie 

Une mauvaise hygiène de vie peut favoriser la survenue de crises d'angoisse. Il est donc important d'adopter une alimentation équilibrée, de pratiquer une activité physique régulière et de préserver le lien social. "Autant de mesures qui font sécréter des hormones du bien-être (endorphine, dopamine et sérotonine) qui contribuent à réguler l'anxiété et notamment le cortisol, l'hormone du stress", conclut Johanna Rozenblum.