La bière donne-t-elle du cholestérol ?
Cette boisson alcoolisée populaire n'est pas si inoffensive qu'on le croit sur la santé cardiovasculaire.
Les amateurs de bière se sont peut-être déjà posé la question en buvant leur "mousse" : leur goût inconditionnel pour cette boisson alcoolisée peut-elle faire gonfler les chiffres du cholestérol sanguin ? Alors qu'un excès de cholestérol (le mauvais cholestérol, ou LDL-cholestérol) est un facteur de risque connu de maladies cardiovasculaires, on peut s'interroger.
En réalité, boire de la bière ne donne pas de cholestérol à proprement parler mais sa consommation a des répercussions indirectes sur celui-ci. Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste à Paris, nous explique cet effet domino : "La bière n'a pas d'impact direct sur le cholestérol. En revanche, la bière, comme tout autre alcool, apporte un apport calorique important qui déséquilibre la glycémie, le taux de sucre dans le sang. La montée de la glycémie va avoir pour effet d'inciter le pancréas à produire de l'insuline. Sous l'action de cette hormone, l'organisme va stocker du gras, entraînant une prise de poids." Or, on le sait, la surcharge pondérale est associé à différentes complications cardiovasculaires : celui de développer du diabète de type 2, de souffrir de dyslipidémie (une concentration anormale de lipides dans le sang comme les triglycérides et de mauvais cholestérol), mais aussi de présenter un syndrome métabolique (tour de taille élevé). Dit autrement, boire trop de bière nous fait grossir. Et c'est cette prise de poids qui met à mal notre cœur en nous exposant à un ensemble de risques cardiovasculaires comme une augmentation du cholestérol.
Il existe une autre raison de considérer la bière comme un ennemi de notre cholestérol. Boire trop d'alcool nuit au fonctionnement du foie, qui fabrique le cholestérol sanguin (non apporté par l'alimentation) et régule le taux de cholestérol. Or, en cas de consommation excessive d'alcool, le foie, trop occupé à métaboliser l'éthanol contenu dans l'alcool, finit par s'épuiser. "En cas de dysfonctionnement du foie, sous l'effet d'un excès d'alcool, le foie va peiner à réguler le taux de cholestérol et cela peut se traduire par un niveau trop élevé de mauvais cholestérol", précise Alexandra Murcier. Or un taux élevé de cholestérol favorise le dépôt de graisses sur les artères (athérome), l'accumulation de graisses dans les cellules hépatiques (du foie) à risque de stéatose hépatique, plus connue sous le nom de "maladie du foie gras."
Alexandra Murcier recommande "de ne pas aller au-delà de 5 verres par semaine, soit 5 demi pintes (une pinte équivaut à deux verres d'alcool, ndlr)". En cas de cholestérol, si on est en surpoids, une perte de poids est conseillée pour normaliser les taux de cholestérol sanguin. Il convient aussi de jouer sur l'alimentation en réduisant les aliments riches en cholestérol et en acides gras saturés surtout (viande rouge, charcuterie, pâtisseries, viennoiseries, beurre, fromage, crème fraîche...).
Merci à Alexandra Murcier diététicienne-nutritionniste à Paris.