Médicaments qui font uriner : liste, que faire ?
Certains médicaments, de par leur mécanisme d'action dans l'organisme, ont pour conséquence de faire uriner. Lesquels ? Pourquoi ? Quels sont les symptômes ? Que faire quand ça arrive ?
Liste : quels sont les médicaments qui font uriner ?
Certains médicaments, de par leur mécanisme d'action dans l'organisme, ont pour conséquence de faire uriner. Cela peut être un effet recherché comme dans le cas des diurétiques dont le rôle est d'augmenter la production d'urine par les reins, ou au contraire un effet indésirable comme c'est le cas d'autres médicaments responsables d'incontinences urinaires. Ces effets peuvent constituer un réel inconvénient au quotidien avec des conséquences sur la qualité de vie, surtout si la personne est déjà sujette à des problèmes urinaires ou à des troubles de la prostate. Les médicaments connus pour faire uriner sont les suivants :
- Les diurétiques (antihypertenseurs) ;
- Les relaxants musculaires ;
- Les antidépresseurs (particulièrement la clomipramine, l'amitriptyline et le lithium) ;
- Les neuroleptiques, anxiolytiques, hypnotiques ;
- Les opiacés ;
- Les médicaments de l'hypertrophie bénigne de la prostate (alphabloquants);
- Les décongestionnants nasaux ;
- Certains antihistaminiques ;
Cause : pourquoi certains médicaments font uriner ?
Les médicaments ayant pour effet de faire uriner peuvent agir par des mécanismes divers, en affectant le système nerveux, les fonctions mentales, le tonus musculaire ou encore le volume des urines. Les causes les plus courantes des besoins d'uriner en lien avec une prise de médicaments sont les suivantes :
► Une augmentation de la production d'urine par les reins et ainsi une augmentation du volume des urines (action des diurétiques) ;
► Augmentation du flux urinaire et diminution de la pression du muscle de la vessie (alphabloquants)
► Action sur les muscles pelviens et détente de l'urètre. En découle une envie soudaine d'uriner avec la sensation d'urgence de devoir se rendre aux toilettes au risque de ne pas réussir à se retenir (relaxants musculaires) ;
► Action sur le système nerveux (antidépresseurs) ;
► Sédation et désintérêt de se rendre aux toilettes entraînant une distension de la vessie par rétention d'urine, ce qui aboutit à un volume de liquide important au moment d'uriner ou des fuites urinaires (neuroleptiques, anxiolytiques, hypnotiques, opiacés) ;
► Contraction des muscles du système urinaire provoquant une rétention urinaire dans la vessie et entraînant en conséquence des incontinences ou des envies fréquentes d'uriner liée à des résidus d'urines dans la vessie, surtout en cas de toux, d'éternuement, de rire ou d'effort physique (décongestionnants nasaux, antihistaminiques).
Il faut être vigilant aux modifications des habitudes
Quels sont les symptômes d'alerte ?
Lors de la prise d'un médicament susceptible de faire uriner, il convient d'être vigilant aux modifications des habitudes comme une augmentation ou une diminution de l'envie d'uriner (se rendre plus ou moins souvent aux toilettes qu'en temps normal), une augmentation du volume des urines, ou une augmentation de l'envie de boire (sensation de soif pouvant être expliquée par des pertes de liquides et notamment des urines). Parfois, une augmentation du volume ou de la fréquence des urines peut provoquer une baisse de la tension artérielle à l'origine d'étourdissements, de vertiges et de fatigue chronique, qui constituent d'autres signes d'alerte. Il est également important d'être attentif aux pertes urinaires inhabituelles même légères, qui peuvent d'autant plus survenir en cas d'effort soudain sur les sphincters urinaires (porter une charge lourde, éternuer, tousser, rire aux éclats, etc.). Des crampes musculaires ou encore des démangeaisons doivent également alerter.
Que faire ?
En cas d'apparition de pertes urinaires ou d'augmentation du volume des urines suite à la prise d'un médicament, il convient d'en parler à son médecin. Ce dernier sera le mieux placé pour savoir s'il est nécessaire de poursuivre le médicament (quitte à trouver des solutions de confort ou thérapeutiques concernant les troubles urinaires observés), de réduire sa posologie ou son dosage, ou encore de le stopper, en le remplaçant éventuellement par un autre mieux toléré. Cela dépendra de la pathologie à traiter, de son degré de sévérité, des alternatives existantes et de l'état de santé.
Quelles précautions prendre avec les médicaments qui font uriner ?
Toute perte d'urine involontaire ou toute envie d'uriner plus élevée qu'à l'habitude liée à la prise d'un médicament doit conduire à une vigilance. En effet, dans certains cas tels que l'hypertension, la dénutrition, l'âge (personnes âgées, enfants en bas âge), une polymédication ou encore les pathologies affectant le système urinaire, prendre un médicament susceptible de faire uriner peut constituer un facteur de risque de dégradation de l'état de santé avec des conséquences pouvant être importantes (déshydratation, diminution de la pression artérielle, troubles électrolytiques, cumul des effets indésirables, interactions médicamenteuses, etc.). Il peut donc être déconseillé de consommer des médicaments connus pour faire uriner, en particulier chez les personnes ayant déjà des troubles urinaires du fait d'une pathologie ou d'un autre médicament, ou encore chez les personnes souffrant d'hypertension en raison du risque de déséquilibrer leur traitement. De même, en cas de traitement médicamenteux en cours et pour lequel l'efficacité est fonction du volume sanguin, une perte d'urines peut conduire à un déséquilibre du traitement.
Il est important d'informer le médecin de toute pathologie connue
La balance bénéfices-risques est donc à prendre en compte en cas de prise d'un médicament susceptible de faire uriner. Pour toutes ces raisons, il est important d'informer le médecin de toute pathologie connue, de tout antécédent affectant le système urinaire (y compris la prostate) et de tout médicament en cours, ainsi que de toute perte d'urines survenant pendant le traitement. Le médecin déterminera si une alternative peut être proposée ou si le traitement doit être poursuivi, diminué ou stoppé. Il pourra également prévoir des examens complémentaires si besoin. Il convient également de réguler voire contrôler (via une analyse sanguine) les taux de sodium et de potassium dans le sang car une augmentation du volume des urines peut les faire diminuer et ainsi avoir des conséquences notamment au niveau cardiaque ou encore provoquer des crampes musculaires. Cela est d'autant plus important chez des personnes ayant des antécédents de troubles cardiaques (exemple : des arythmies), chez les personnes déjà en carence de sodium et de potassium, chez les personnes âgées et chez les personnes dénutries.