Les 3 principaux symptômes d'un cancer du cerveau

"Certains patients peuvent devenir apathiques, avec un manque d'initiative et une perte d'élan vital."

Les 3 principaux symptômes d'un cancer du cerveau
© deagreez - stock.adobe.com

Chaque année en France, près de 6 000 personnes découvrent qu'elles ont une tumeur cérébrale. Ce sont des cancers rares mais qui progressent. Au début, il y a toute une période où la tumeur cérébrale peut passer inaperçue et être découverte fortuitement lors d'une IRM. Pour les tumeurs cérébrales appelées "gliomes" de bas grade, la tumeur grossit lentement et va passer inaperçue pendant 5, 10 ans, voire plus. Pour des tumeurs cérébrales d'évolution plus rapide, le cerveau supporte moins bien le développement de la tumeur, ce qui entraîne plus rapidement des symptômes.

La manifestation la plus fréquente d'une tumeur au cerveau est "une hypertension intracrânienne, soit le fait qu'il y ait trop de pression dans la tête, ce qui entraîne des maux de tête inhabituels, intenses, qui s'aggravent et qui ne sont pas soulagés par des antalgiques standards. Cela peut aussi entraîner des troubles visuels (une vision floue ou "double", des nausées et des vomissements préférentiellement le matin", décrit d'emblée le Pr François Ducray, neuro-oncologue et président de l'Association des Neuro-Oncologues d'Expression Française. 

La seconde manifestation clinique d'une tumeur cérébrale est liée à un déficit neurologique qui s'installe progressivement. "Le déficit dépend de la localisation de la tumeur. Toutes les fonctions cérébrales peuvent être touchées : ça peut être un déficit moteur, avec une baisse de la force d'un membre ou une paralysie, des troubles de la sensibilité, des troubles du langage, de la parole ou d'élocution...", liste notre interlocuteur.

Le troisième mode de révélation est l'apparition de crises d'épilepsie. "Il en existe deux types : la crise d'épilepsie complète où la personne tombe et perd connaissance ainsi que la crise d'épilepsie partielle (quand il y a seulement une partie du cerveau qui est irritée) où la personne peut avoir, de manière transitoire, des mouvements anormaux du bras, de la sensibilité, ou des absences", explique le neuro-oncologue. Une tumeur cérébrale peut parfois donner des signes plus insidieux et complexes comme des changements dans le comportement ou le caractère. "Certains patients peuvent par exemple devenir apathiques, avec un manque d'initiative et une perte d'élan vital. Cela peut être piégeux car cela peut facilement se confondre avec un burn-out ou une dépression et entraîner un retard de diagnostic".

C'est le contexte d'apparition des symptômes et leur persistance qui vont amener à consulter. Par exemple, si quelqu'un qui n'a jamais eu mal à la tête se met à avoir des maux de tête franchement inhabituels et qui durent, il faut consulter. L'examen de première intention est l'IRM cérébrale. "Il ne faut pas non plus s'affoler et penser au pire en cas de maux de tête. Les tumeurs cérébrales restent des pathologies rares, mais l'imagerie est importante si les symptômes sont inhabituels". 

Autour du même sujet