"Très contagieux" : le variant Covid KP3 progresse en France
En augmentation en juillet, KP.3 est "plutôt doué pour passer d'une personne à une autre" selon les virologues.
L'épidémie de Covid progresse ces dernières semaines en France avec une augmentation des cas et des passages aux Urgences dans toutes les tranches d'âge. Bien entendu, à des niveaux beaucoup moins élevés que ce que l'on a connu précédemment. En ce mois de juillet, c'est un nouveau variant, responsable de 38% des cas de Covid aux Etats-Unis, qui suscite l'inquiétude des autorités sanitaires en raison de sa propagation rapide et de son profil génétique particulier. C'est désormais le variant majoritaire dans le pays et de nombreux experts américains lancent l'alerte d'une "potentielle vague estivale" et estiment devoir "continuer à surveiller la propagation de cette variante". Dans le monde, il circule aussi activement, représentant plus de 12% des cas de Covid fin juin. Doit-on le craindre en France ?
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Cette nouvelle souche de Covid fait partie du groupe de variants appelé FLiRT, qui font partie de la même lignée que le variant Omicron, lui-même variant de la souche originelle du Covid-19, le Sars-CoV-2. Pour faire plus simple, c'est simplement que le virus d'origine a muté au fil du temps, donnant naissance à plusieurs nouveaux virus. Ce nouveau variant a été baptisé KP.3 et "c'est la sœur du KP.2 (qui représente 20% des cas de Covid en France fin juin 2024) [...] C'est en quelque sorte un petit-enfant d'Omicron", résume le Dr William Schaffner, spécialiste des maladies infectieuses et professeur à la faculté de médecine de l'université Vanderbilt, interrogé par le média américain Today.
Selon lui, il est "plutôt doué pour passer d'une personne à une autre" et "très contagieux" à cause d'une mutation supplémentaire (la F456L) dans sa protéine de pointe (celle qui s'accroche à vos cellules et vous infecte). Néanmoins, il ne provoquerait pas de maladie grave : ses symptômes sont légers et "restent ceux d'une infection des voies respiratoires supérieures classiques" comme de la fièvre, des frissons, de la toux, des difficultés à respirer, une fatigue, des douleurs musculaires, un mal de tête, des pertes de goût et d'odorat, des maux de gorge, des nausées, des vomissements, un écoulement nasal et des diarrhées. Les médicaments antiviraux ou anti-inflammatoires existants (ibuprofène par exemple) et les vaccins agiraient contre le KP.3.
En France, il "circule à des niveaux faibles" depuis mi-avril 2024 représentant actuellement 3% des cas des contaminations, rapporte Santé publique France dans son analyse de risque des variants du 10 juin 2024. Sa propagation sur le territoire français semble stable depuis le mois de mai. Il est classé "VUM" pour "variant en cours d'investigation", une catégorie qui correspond aux variants pour lesquels les chercheurs ne disposent pas encore d'éléments épidémiologiques ou cliniques probants en faveur d'un impact en santé publique, malgré la présence de mutations retrouvées. "Il est encore très tôt... mais je ne pense pas que nous ayons besoin de tirer la sonnette d'alarme pour l'instant", tient à rassurer dans l'article le Dr Albert Ko, médecin spécialiste des maladies infectieuses et professeur de santé publique, d'épidémiologie et de médecine à la Yale School of Public Health.