Cancer : comment garder le moral pendant les traitements ?
La maladie a des répercussions sur tous les aspects de la vie quotidienne des patients, les besoins qui peuvent survenir sont nombreux.
L'annonce du diagnostic du cancer engendre souvent une souffrance psychologique pour les patients. À cela s'ajoutent les diverses perturbations physiques et altération de l'image de soi liées à la maladie et aux effets secondaires fréquents des traitements (douleur, fatigue, handicaps…). En complément des traitements anti-cancéreux, il est possible de bénéficier de soins de support. "Ces soins désignent l'ensemble des soins et soutiens qui peuvent être proposés à une personne atteinte d'une pathologie cancéreuse, à côté des traitements spécifiques destinés à soigner sa maladie comme la chimiothérapie, la radiothérapie, l'immunothérapie et la chirurgie", détaille Anne Taquet, Responsable soins de support à la Ligue contre le cancer. "Ils ont pour objectif de diminuer les conséquences de la maladie et des traitements sur tous les aspects de la vie quotidienne. Mais aussi apporter un soutien psychologique afin de soulager les émotions liées à la maladie". Selon le référentiel de l'INCa, étoffé en 2016, ces soins de support s'articulent autour de plusieurs axes :
- La prise en charge de la douleur
- Un soutien psychologique des proches et aidants des personnes atteintes de cancer
- Des conseils en diététique et nutrition
- Une prise en charge sociale, familiale et professionnelle
- Une activité physique adaptée
- Des conseils d'hygiène de vie (dont la sensibilisation au sevrage tabagique)
- La prise en charge de la fertilité
- La prise en charge des troubles de la sexualité
"Tout le monde n'a pas accès à des soins de supports", poursuit Anne Taquet. "Certains sont pris en charge dans les établissements de santé habilités à traiter le cancer, trois d'entre eux font l'objet d'une prise en charge de la sécurité sociale une fois les traitements terminés. Mais dans les faits, de trop nombreux patients n'ont pas accès aux soins de support eu égard au délai pour obtenir un rdv avec les professionnels en sous-nombre dans les hôpitaux et au fait qu'il doit se déplacer parfois très loin de chez lui pour en bénéficier".
"Ce sont souvent les femmes qui demandent davantage d'accompagnement"
Le dispositif de prise en charge post traitement est quant à lui encore insuffisant et balbutiant. "En proposant des soins de support sur l'ensemble du territoire, dans nos Espaces Ligue en centre de soins et en ville, dans les ERI (Espaces Rencontres Information), dans des établissements de santé ou parfois en ligne, nous voulons rendre ces soins accessibles au plus grand nombre". Ces soins sont encadrés et dispensés par des professionnels spécifiquement formés, afin d'éviter les risques d'accidents et de dérives. "Certains viennent dès l'annonce du diagnostic alors que d'autres viennent plus tardivement, même en phase de rémission où les patients se sentent souvent abandonnés ou "lâchés". Et en période de grande vulnérabilité, ce sont souvent les femmes qui demandent davantage d'accompagnement. Les ateliers leur permettent notamment de rompre l'isolement et de rencontrer du monde." souligne Elise, psychologue clinicienne au sein de la Ligue contre le cancer.
L'hypnose Ericksonienne, une méthode naturelle qui peut aider
On regroupe sous ce terme certaines pratiques comme l'hypnose, l'hypnothérapie, la sophrologie, la réflexologie, la méditation, l'auriculothérapie… qui peuvent aider à soulager les inconforts mentaux/psychiques ou physiques liés à la maladie et aux traitements. Par exemple, l'hypnose Ericksonienne donne la possibilité de pouvoir procéder à des changements, en étant en état de conscience modifiée. "C'est une méthode naturelle qui s'appuie sur un état naturel dont tous les individus sont dotés : le fameux "être dans la lune", précise Anne-Gaëlle Florand, praticienne en hypnose à Paris et membre du réseau Médoucine. "Par conséquent, elle ne produit aucun effet secondaire négatif. En proposant à l'inconscient une suggestion de sentiment de quiétude, de sérénité, on peut ainsi venir renforcer le système immunitaire alors affaiblit par les traitements de chimiothérapie". De plus, l'hypnose permet de soulager les nausées, vomissements, douleurs, angoisses, ce qui améliore la qualité de vie du patient. "Elle permet également de travailler sur la gestion des émotions (anxiété, injustice, colère, tristesse…), la confiance et l'estime de soi, le sommeil ou la gestion de la douleur".
L'impact bénéfique des thérapies complémentaires reste à l'appréciation de leurs utilisateurs. "Le médecin doit toujours être informé du recours à ces pratiques pour éviter les risques d'interactions médicamenteuses et autres contre-indications. Il est également fondamental que ces thérapies soient complémentaires aux traitements et non alternatives." conclut Anne Taquet.
Merci à Elise, psychologue clinicienne au sein de la Ligue contre le cancer; à Anne Taquet, Responsable soins de support à la Ligue contre le cancer et à Anne-Gaëlle Florand, praticienne en hypnose à Paris et membre du réseau Médoucine.