Quels sont les symptômes de la spondylarthrite ankylosante ?
Cette maladie, associée à une prédisposition génétique, touche le plus souvent des jeunes adultes, avant 45 ans.

"J'ai mal tout le temps." Âgée de 28 ans, la chanteuse Louane a révélé souffrir de spondylarthrite ankylosante dans le podcast Alice Underground le 3 septembre 2025. Cette maladie se caractérise par l'inflammation chronique des articulations, des ligaments et parfois des tendons, nous explique le Dr Eléonore Berard, rhumatologue. Elle est associée à une prédisposition génétique, notamment la présence fréquente du marqueur HLA-B27. Elle peut affecter des personnes de tous âges, mais est le plus souvent diagnostiquée chez les jeunes adultes avant 45 ans. Elle a une prévalence plus élevée chez les hommes que chez les femmes.
Les symptômes de la spondylarthrite ankylosante peuvent être subtils au début et ressembler à d'autres affections ce qui complique le diagnostic. Un premier symptôme revient le plus souvent chez les malades : l'atteinte de la colonne vertébrale : "La spondylarthrite ankylosante va provoquer une inflammation du dos (donc des douleurs), et au niveau des articulations sacro-iliaques, situées à la jonction entre le sacrum (partie inférieure de la colonne vertébrale) et l'os iliaque (os du bassin)", détaille la spécialiste. Les hanches, les genoux et les épaules peuvent être également douloureuses, enflées et raides. "Cette inflammation entraine une raideur matinale importante, qui peut durer des heures et s'améliorer avec l'activité physique, et des réveils en fin de nuit à cause de la douleur", poursuit-elle. La maladie évolue lentement mais peut "dans certains cas, conduire à une fusion des articulations vertébrales ou sacro-iliaque, entraînant une perte de mobilité", explique notre interlocutrice.
La maladie peut toucher les articulations des chevilles, genoux, poignets, épaules, ou des mains, de façon associée ou non à l'atteinte de la colonne vertébrale et du bassin. "Les symptômes peuvent être des douleurs ou des gonflements de ces articulations, des doigts ou des orteils (dactylites) souvent asymétriques, ou une inflammation des tendons". En plus des symptômes articulaires et de la colonne vertébrale, peut s'associer une inflammation des yeux (uvéite), de la peau comme le psoriasis et du tube digestif. Les personnes peuvent ressentir une fatigue importante, qui peut être liée à l'inflammation constante et à la gestion de la douleur.
Le traitement peut inclure des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, des médicaments biologiques (inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale (TNF) ou d'autres molécules de l'inflammation) ou dans certains cas, des médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD). "Cependant, leur efficacité peut varier d'une personne à l'autre", reconnait le Dr Berard. En complément, un programme d'exercices réguliers, supervisé par un physiothérapeute, peut aider à maintenir la flexibilité et la mobilité des articulations. Des exercices spécifiques peuvent être recommandés pour renforcer les muscles autour de la colonne vertébrale et de la cage thoracique. Un suivi régulier avec un rhumatologue est essentiel pour ajuster le plan de traitement en fonction de l'évolution de la maladie et de la réponse au traitement.