Les (premiers) symptômes caractéristiques de la dengue
Une épidémie de dengue sévit aux Antilles. Les premiers symptômes apparaissent deux à sept jours après la piqûre du moustique tigre. D'autres peuvent ensuite survenir, plus ou moins sévères.
La dengue ou "grippe tropicale" est une maladie transmise par un moustique infecté, vecteur d'arbovirus. Une épidémie sévit actuellement en Martinique et en Guadeloupe, confirme les chiffres de Santé Publique France de septembre. La métropole française n'est pas non plus épargnée même s'il n'y a pas d'épidémie déclarée. "Des cas arrivent en France métropolitaine, nous rappelle Anna-Bella Failloux, professeur en entomologie médicale et responsable de l'unité de recherche arbovirus et insectes vecteurs de l'Institut Pasteur. Ces cas peuvent être à l'origine de cas autochtones dans les régions de France où on observe de fortes densités du moustique tigre, transmetteur du virus de la dengue. Ces importations peuvent venir d'Asie du Sud-Est ou encore des territoires ultra-marins (Guyane, Polynésie, Guadeloupe, La Réunion, la Martinique). La dengue provoque entre 20 000 et 30 000 décès tous les ans dans le monde." Tout le monde ne développe pas de symptômes de la dengue. En effet, 3/4 des patients sont asymptomatiques, soit environ 75 % des cas.
Les premiers signes au début de la dengue classique
Le délai d'incubation de la dengue classique est de 2 à 7 jours, période pendant laquelle la personne est infectée, mais ne développe pas de symptômes.
► Une forte fièvre apparaît soudain, associée à des maux de tête.
► D'autres symptômes apparaissent, comme les douleurs musculaires et/ou articulaires.
► Des boutons : "La plupart des arbovirus créent ces symptômes, mais la dengue entraîne la survenue d'une éruption cutanée", explique Anna-Bella Failloux.
► Au bout de quelques jours, les symptômes peuvent s'intensifier. "Par exemple, le patient peut présenter un saignement de nez ou des ecchymoses."
Une éruption cutanée qui ressemble à la rougeole
L'éruption cutanée dans le cas de la dengue classique est comparable à celle de la rougeole. Il s'agit de petites taches rouges et légèrement surélevées, qui apparaissent sur la peau. Les premières taches rouges apparaissent sur le torse en cas de dengue et plutôt au niveau du visage en cas de rougeole. Dans le cas de la dengue hémorragique cutanée, des plaques rouges visibles à travers la peau font leur apparition.
Des symptômes digestifs : mal de ventre, nausées
La dengue classique peut entraîner la survenue de symptômes digestifs, comme des nausées, des douleurs abdominales, des vomissements ou de la diarrhée, bien que ce ne soit pas le signe caractéristique de la dengue. L'hémorragie gastro-intestinale est l'un des symptômes de la forme sévère de la maladie. "Une hospitalisation peut s'avérer nécessaire. Parfois, la transfusion sanguine est obligatoire pour éviter une issue létale", indique notre spécialiste en entomologie.
Quelle est la durée de la dengue ?
Dans un cas classique de dengue, les symptômes régressent en quelques jours. "Au bout d'une semaine en moyenne, les symptômes ont disparu. La dengue classique n'est pas une maladie sévère, mais une infection virale invalidante."
Les symptômes plus graves de la dengue hémorragique
Chez certains patients, le tableau clinique évolue vers des symptômes plus graves, il s'agit de la dengue hémorragique. "Ces patients représentent à peu près 1 % des cas symptomatiques de dengue dans le monde. Lorsque les symptômes persistent, une hémorragie cutanée et/ou cérébrale peut apparaître et conduire à la mort", explique notre experte. Les enfants de moins de 15 ans et les personnes âgées sont des personnes à risque, car leur système immunitaire est plus immature ou affaibli que le reste de la population. Pour éviter la dengue, des moyens de prévention existent, comme le vaccin développé par Sanofi-Pasteur. "Ce vaccin, qui cible les 4 sérotypes, est utilisé uniquement chez les personnes âgées entre 9 et 45 ans, avec un antécédent de dengue. D'autres méthodes sont associées, comme la lutte anti-vectorielle et l'éducation sanitaire, comme l'élimination impérative des gîtes larvaires", conclut la Anna-Bella Failloux.