Comment savoir si on est diabétique ? Les symptômes qui doivent alerter
Le diabète est une maladie dangereuse pour le coeur, la vue, les reins, les pieds... Or, beaucoup de personnes sont diabétiques sans le savoir. Une fatigue intense peut alerter de même qu'une mauvaise prise de sang.
Etre diabétique c'est avoir un pancréas qui ne produit pas suffisamment d'insuline pour réguler la glycémie (taux de sucre) dans le sang, ou un organisme qui n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. En France, 4 millions de personnes sont atteintes par cette maladie chronique dont "93 % ont un diabète de type 2 et 6 % un diabète de type 1" nous précise le Dr Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des Diabétiques. Beaucoup d'autres s'ignorent alors que le diabète entraîne des complications sur les nerfs, le cœur, les artères, les yeux, les mains, les pieds, les reins ou encore les dents. A l'occasion de la Journée mondiale du diabète le 14 novembre, le Dr Jean-François Thébaut nous détaille les signes et symptômes qui peuvent alerter sur l'existence d'un diabète.
Comment savoir si on a du diabète avec une prise de sang ?
La prise de sang va permettre d'évaluer le taux de glycémie dans le sang à jeun et de l'observer sur le long terme. Les critères du diabète sont :
- < 1,10 g, pas de signe de diabète ;
- entre 1,10 g et 1,25 g, état de prédiabète
- > 1,26 g, état de diabète si les résultats observés le sont à deux reprises dans le cadre d'un bilan sanguin à 2 mois d'écart
Le diabète peut aussi être défini par une glycémie > 2 g, à n'importe quel moment de la journée, après un repas par exemple. "Chez les femmes enceintes, cette limite est plus basse à 0,92 g/l à jeun et plus de 1,4 g/l après charge en sucre".
Quels symptômes doivent alerter ?
Les symptômes qui doivent alerter et faire penser à un diabète sont :
- une soif importante ;
- une envie très fréquente d'uriner et chez les plus jeunes, l'énurésie (faire pipi au lit) peut recommencer ;
- une perte de poids, un amaigrissement soudain ;
- et souvent une fatigue intense.
"Dans le diabète de type 1, l'intensité des symptômes est souvent brutale. Le diabète de type 1 est un diabète immunologique, qui touche les personnes jeunes jusqu'à 35 ans, parfois même des nourrissons, et qui a souvent un début brutal et parfois peut causer un coma. Alors que le diabète de type 2 peut débuter pendant des années de manière très insidieuse asymptomatique et se révéler dans le cadre d'une complication (AVC, infarctus, accident au niveau des yeux, plaie sur le pied…)", ajoute-t-il.
"La glycémie capillaire n'est pas reconnue comme outil de dépistage du diabète, car on ne peut pas savoir si la personne est réellement à jeun, par exemple et les valeurs observées sont différentes de la prise de sang", note-t-il.
"L'urine du diabétique est sucrée"
Est-ce que le diabète se voit physiquement ?
Le diabète ne se voit pas physiquement : il s'agit d'une maladie insidieuse. "En général, 70 % des diabétiques de type 2 ont une surcharge pondérale ou une obésité avérée", illustre Jean-François Thébaut.
Comment est l'urine d'un diabétique ?
L'urine d'un diabétique est spécifique, puisqu'à la phase aiguë de la maladie, l'urine est sucrée. Dans l'histoire de la médecine, les premiers médecins intéressés par le diabète avaient observé que les mouches et les abeilles étaient attirées par les urines de certains patients. "C'est en goûtant aux urines qu'ils ont découvert qu'elles étaient sucrées", s'amuse-t-il à nous révéler.
Comment savoir si on est prédiabétique ?
Les scores révélés par le FINDRISC peuvent identifier des personnes à risque de devenir prédiabétiques. Les questions posées par ce test permettent de déterminer les signes qui peuvent alerter, à savoir : poids et IMC élevé, tension artérielle élevée, tabac…
"Et si en plus de ces signes d'alerte, la personne a dans sa famille des personnes diabétiques, elle est à risque d'être prédiabétique. Dans ce cas, il faut faire un bilan sanguin et évaluer la glycémie, le cholestérol, la fonction de foie", conclut-il.
Merci à Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération française des diabétiques.