Hématome cérébral : symptômes, cause, résorption
Un hématome cérébral peut survenir à la suite d'un AVC, d'une malformation vasculaire ou d'un traumatisme. Quels sont les symptômes d'alerte ? Comment le soigner ? Le résorber ? Peut-on en mourir ?
Qu'est-ce qu'un hématome cérébral ?
L'hématome (intra)cérébral correspond à une accumulation brutale de sang dans le cerveau à la suite de la rupture d'un vaisseau artériel ou veineux. Les conséquences de cette hémorragie varient selon la cause, la zone dans laquelle elle se situe et le volume de l'hématome.
Quels sont les symptômes d'un hématome cérébral ?
"Les symptômes dépendent généralement de la localisation de l'hématome car certaines parties du cerveau sont directement connectées à certaines fonctions", précise le Dr Bousquet, neurochirurgien. Par exemple un hématome situé dans la partie occipitale du cerveau (un lobe directement en lien avec la vue) peut entraîner des troubles de la vision. Un hématome dans la partie antérieure (lobe frontal) peut engendrer des perturbations comportementales et une confusion. Ainsi, les symptômes les plus fréquents sont :
- Une paralysie de la moitié du corps, appelée hémiplégie
- Une perturbation de la sensibilité de la moitié du corps
- Des troubles du langage (aphasie)
- Des troubles visuels.
- En cas de rupture d'anévrisme artériel, le premier symptôme est un mal de tête brutal.
D'autres symptômes liés à la taille de l'hématome peuvent être constatés. "Si le caillot occupe un volume trop important, cela peut augmenter la pression à l'intérieur du crâne. Le patient ressent alors des maux de tête et peut même présenter des troubles de conscience", poursuit notre interlocuteur.
Quelles sont les causes d'un hématome cérébral ?
Les causes principales d'un hématome cérébral sont :
► Un accident vasculaire cérébral : "Il existe deux grands types d'AVC : l'AVC ischémique qui correspond à une artère bouchée qui entraîne l'arrêt de l'irrigation d'une zone du cerveau, et l'AVC hémorragique, moins fréquent, qui correspond à un saignement dans le cerveau souvent causé par une autre pathologie."
► Des troubles cardiaques peuvent être la cause d'un AVC ischémique tandis qu'une hypertension artérielle non prise en charge peut être à l'origine d'un AVC hémorragique. La survenue d'un AVC hémorragique peut être favorisée par un trouble de la coagulation sanguine, génétique ou acquis (médicament anti-coagulant) ;
► Des malformations vasculaires : Il en existe plusieurs types. Les plus fréquentes sont les anévrismes artériels, les malformations artérioveineuses et les cavernomes.
► Un traumatisme, on parle alors de contusion cérébrale.
Comment diagnostique-t-on un hématome cérébral ?
L'imagerie cérébrale permet le diagnostic de l'hématome cérébral. "La survenue brutale de symptômes en lien avec le cerveau fait suspecter un AVC. Les médecins procèdent alors à un scanner car celui-ci permettra de voir le caillot de sang de façon franche sous la forme d'une zone blanche. En fonction du profil du patient et du résultat du scanner, cela permettra d'orienter le diagnostic", explique le Dr Bousquet. Une IRM est très souvent réalisée en complément du scanner.
Comment savoir si un hématome cérébral est grave ?
"Une hémorragie cérébrale est un événement grave qui nécessite une prise en charge en urgence. La gravité dépend de la situation clinique, de la localisation et du volume de l'hématome. L'évolution est variable, pouvant aller d'une récupération quasi complète jusqu'au décès du patient."
Comment soigner un hématome cérébral ?
Le traitement est le plus souvent médical et décidé en fonction de la cause. Les objectifs sont, dans un premier temps, de normaliser la pression artérielle et, dans un second temps, de corriger un éventuel trouble de la coagulation pour éviter un resaignement. Il faut également soulager les symptômes et prévenir les éventuelles complications liées à l'alitement (escarres, infection urinaire, infection pulmonaire…) Concernant l'hématome, celui-ci peut se résorber spontanément. Dans certains cas, une chirurgie est envisagée pour évacuer l'hématome s'il met en danger la vie du patient à court terme. "Mais dans la plupart des cas, nous n'opérons pas car la chirurgie peut être plus délétère que l'hématome", précise le Dr Bousquet. Et d'ajouter "la plasticité cérébrale et le travail de rééducation permettent de récupérer certaines capacités". Cependant l'hématome cérébral peut engendrer des séquelles voire la perte définitive de capacités.
Peut-on mourir d'un hématome cérébral ?
La présence d'un hématome cérébral peut en effet aboutir à la mort en cas de prise en charge tardive ou encore de pression intracrânienne trop importante.
Merci au Dr Olivier Bousquet, neurochirurgien.