Accident de décompression : symptômes, que faire ?
Souvent liés à la plongée sous-marine, les accidents de décompression surviennent lorsque l'azote dissous dans le sang et les tissus forme des bulles de gaz lors de la remontée vers la surface. Le Dr Gérald Phan, cardiologue spécialiste en médecine de la plongée nous explique les symptômes, les causes et les bons gestes à faire.
Définition : c'est quoi un accident de décompression ?
Les accidents de décompression sont principalement connus pour être des accidents de plongée. Ils surviennent lorsque l'azote se dissout lors de la plongée dans les tissus de l'organisme lorsque la pression environnante est élevée, forme des bulles de gaz lorsque la pression baisse.
Quels sont les symptômes d'un accident de décompression ?
Un accident de décompression peut engendrer :
- Un accident neurologique : on ressent alors des troubles sensitifs, des picotements ou fourmillements dans un membre, une paralysie des jambes ou des bras ;
- Un accident de l'oreille interne : on souffre d'un grand vertige, d'une perte d'équilibre, de vomissements ;
- Un accident cutané : des plaques semblables à de l'urticaire apparaissent sur le corps.
Causes : qu'est-ce qui provoque un accident de décompression ?
► La plongée - Les accidents de décompression sont le plus souvent liés à la plongée sous-marine. "Ils surviennent à la sortie de l'eau voire quelques heures après", précise le Dr Gérald Phan, spécialiste en médecine de la plongée professionnelle et hyperbare. Un plongeur respire de l'air comprimé composé de 20% d'azote et de 80% d'oxygène. L'azote se dissout dans les tissus au fur et à mesure que la pression augmente et que le temps passe. "Plus on descend profondément et longtemps, plus on dissout l'azote. Lorsqu'on remonte, on s'arrête à des paliers de décompression pour permettre à l'azote de s'évacuer progressivement. Si on ne le fait pas, ces bulles vont devenir de plus en plus grosses et pourront se bloquer dans le cerveau, l'oreille interne, la moelle épinière et ainsi créer des accidents plus ou moins grave." Le Dr Phan souligne cependant qu'il ne s'agit pas du seul type d'accident de plongée ni du plus grave.
► L'aviation – Dans l'aérospatial, "les astronautes possèdent une petite valise contenant de l'oxygène leur permettant d'éliminer l'azote de leur organisme". Voler dans des avions sans pressurisation - dans l'aviation sportive, les avions n'ont pas de cabine pressurisée – ou encore voyager en avion après une session de plongée peuvent être des conditions favorisantes aux accidents de décompression. Il est conseillé de respecter un délai entre la plongée et un voyage en avion.
► L'apnée – En théorie, chez les apnéistes, l'azote dans le sang est faible si les plongées ne sont ni trop longues, ni trop profondes, ni trop rapprochées. "Mais en réalité, on a observé des accidents de décompression chez les pêcheurs de perles qui passent six heures dans l'eau et descendent jusqu'à 20-30 mètres de profondeur", explique Gérald Phan.
► Autres facteurs favorisants : la déshydratation, la fatigue, la mauvaise condition physique, l'obésité, l'âge, les plongées successives ou au-delà de 40 mètres.
Y a-t-il un risque de mort ?
Le risque de mort est assez rare, selon le Dr Phan, car les accidents de décompression arrivent en fin de remontée, une fois à la surface, voire même plusieurs heures après sur le bateau ou à terre. Les secours sont donc facilement accessibles. Les cas de mort surviennent lorsqu'il s'agit d'une forme très grave d'accident neurologique ou d'une décompression explosive.
Que faire en cas d'accident de décompression ?
Dès les premiers signes, la personne doit être placée sous oxygène puis doit être emmenée vers un centre hyperbarre (il en existe une quinzaine en France métropolitaine) par le SAMU. Au sein de ces services spécialisés, le plongeur est placé dans un caisson de décompression, où il est décomprimé lentement sous oxygène pour éliminer l'excédent d'azote. Ce protocole dure entre 2 et 6 heures et peut être répété plusieurs fois si l'accident est grave.
Quel est le traitement d'un accident de décompression ?
Une fois que l'accident a été traité grâce au caisson de décompression, aucun traitement n'est mis en place ensuite. Un examen est effectué pour vérifier qu'il n'y ait pas de séquelles. Si l'accident concerne l'oreille interne, un test ORL est prévu pour s'assurer de sa bonne guérison et vérifier que l'autre oreille n'a pas simplement compensé.
Merci au Dr Gérald Phan, cardiologue spécialiste en cardiologie du sport, en médecin de la plongée et aérospatiale.