Asthme "allergique" : c'est quoi, 4 symptômes typiques
Toux, essoufflement... Dans 90% des cas, l'asthme est allergique car lié à un allergène. Quels sont les symptômes typiques ? Traitements, causes et conseils en cas de crises la nuit avec le Dr Olivier Michel, spécialiste en pneumo-allergologie.
L'asthme est une maladie inflammatoire des voies aériennes, qui va se traduire par un rétrécissement des bronches. Elle est dans la majorité des cas "allergique" c'est-à-dire provoquée par un allergène qui peut être des pollens, des moisissures... Découverte de l'asthme allergique avec le Dr Olivier Michel, pneumo-allergologue.
Définition : c'est quoi l'asthme allergique ?
"Cette réaction d'inflammation des bronches est dans 90% des cas provoquée par une allergie respiratoire à un allergène" indique d'emblée le Dr Olivier Michel. 10% des cas sont liés à un processus différent comme un déficit immunitaire ou une composante professionnelle (exposition à des substances toxiques comme les fumées toxiques, les produits d'entretien etc). Les principaux allergènes sont :
- les acariens,
- les animaux domestiques,
- les moisissures,
- les pollens (asthme saisonnier en fonction de leur présence sur le territoire).
Quels sont les symptômes de l'asthme allergique ?
L'asthme allergique provoque les 4 symptômes suivants :
- un essoufflement
- une oppression, sensation de serrage thoracique
- une toux sèche avec parfois la production de petites expectorations visqueuses (souvent chronique)
- un sifflement respiratoire, des bruits respiratoires
Que faire contre la toux allergique ?
"Les médicaments et traitement contre la toux ne fonctionnent pas pour soulager la toux liée à un asthme allergique. Seuls les broncho- dilatateurs et les anti-inflammatoires sont très efficaces d'où l'importance de poser le bon diagnostic" soutient notre interlocuteur.
Quelles sont les causes de l'asthme allergique ?
Les principes allergènes sont les acariens, les animaux domestiques (chats, chiens, lapins etc), les moisissures, les pollens (asthme saisonnier en fonction de leur présence sur le territoire). "Un facteur génétique est concomitant à l'allergie : toute personne allergique à un allergène ne va pas forcément développer de l'asthme. Le facteur de risque génétique doit être associé. Environ la moitié des personnes sensibilisées à un allergène feront de l'asthme" rappelle notre expert.
"Les crises d'asthme sont plus fréquentes la nuit en raison du rythme de la fonction pulmonaire"
Pourquoi les crises d'asthme surviennent la nuit ?
"Les crises d'asthme sont plus fréquentes la nuit en raison du rythme de la fonction pulmonaire. Le rythme physiologique naturel de la respiration est inférieur de 10% si on l'observe à 5 heures du matin en comparaison à 17 heures du soir (on respire ainsi moins bien, ndlr). Chez les asthmatiques allergiques, l'écart est amplifié, il est de plus de 20%" développe le Dr Olivier Michel. Par ailleurs, c'est la nuit que l'exposition aux acariens est la plus forte (literie, matelas).
Diagnostic : comment savoir si on fait de l'asthme allergique ?
Il faut déjà savoir si on est asthmatique. "Le diagnostic commence par la description de l'un au moins des symptômes de l'asthme et se confirme par le résultat d'un test respiratoire anormal" indique le pneumo-allergologue. "Pour mesurer la fonction pulmonaire, le patient passe un test respiratoire consistant à souffler dans des appareils et si les bronches ont rétréci, il sera anormal. En cas de doute, le médecin pourra prescrire un test de provocation (induire un asthme léger chez quelqu'un) via un test d'effort par exemple" poursuit le Dr Michel. Une fois le diagnostic d'asthme posé, des tests cutanés et/ou sanguins sont réalisés afin de déterminer si le patient a une allergie. "Le test cutané consiste à mettre au contact de la peau un extrait d'allergène et si une réaction survient dans les 15 minutes suivantes, le patient est allergique. Le test sanguin s'appuie sur une approche moléculaire, il est plus précis parce qu'il permet de savoir à quelle protéine de l'allergène le patient est allergique. Cette information permet de prédire le niveau de réponse à la désensibilisation" ajoute notre interlocuteur.
Quel traitement pour soigner l'asthme allergique ?
Le premier traitement pour l'asthme allergique est l'éviction de la cause. "Si le patient est allergique au lapin et que c'est son animal domestique, il faut le retirer. Pour les acariens, il existe des mesures d'éviction comme l'assainissement de la literie" précise le Dr Olivier Michel. Par ailleurs, les traitements développés depuis les années 1960 sont basés sur deux grandes approches principales :
- Les broncho-dilatateurs : médicaments qui relaxent les muscles des bronches pour les ouvrir. Ils soulagent rapidement la crise en cas d'asthme aigu.
- Les anti-inflammatoires : la cortisone administrée en microgrammes par inhalation (pas d'effets secondaires contrairement à l'administration par voie orale).
► La désensibilisation diminue la sensibilité aux allergènes (la réaction allergique). "Cette thérapie assez naturelle consiste à administrer des extraits de l'allergène, préalablement modifiés en laboratoire, afin que le système immunitaire le reconnaisse différemment. Le traitement s'étale sur une durée de 2 à 3 ans et s'administre soit par injection sous cutanée dont la fréquence est d'une injection toutes les 4-6 semaines soit par voie orale. Le patient dépose quotidiennement des gouttes contenant l'extrait allergène sous la langue et garde le produit deux minutes avant de l'ingérer".
► Parmi ces patients, il reste encore environ 5% d'asthmatique problématique soit "les cas d'asthme sévère ou très sévère, résistants aux corticoïdes et bronchodilatateurs. On se tourne alors vers un traitement biologique (biothérapie) basé sur l'utilisation d'anticorps monoclonaux. Ce traitement se développe depuis les années 2010 environ mais il est extrêmement coûteux (entre 10 000 et 25 000 euros par an et par patient)" souligne le Dr Olivier Michel.
Quels remèdes naturels pour l'asthme allergique ?
L'eucalyptus citronnée ou le plantain lancéolé peuvent soulager les problèmes respiratoires liés à l'asthme. "Mais attention, il faut être prudent avec les huiles essentielles et veiller à bien ventiler la maison" prévient notre interlocuteur. Par ailleurs, les traitements naturels ne se substituent pas, sans avis médical, à un traitement allopathique. Demander conseil à un médecin.
Merci au Dr Olivier Michel, spécialiste en pneumo-allergologie et Professeur à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).