Symptômes d'une crise d'épilepsie : avant, pendant, en dormant...

L'épilepsie est une maladie neurologique chronique qui se traduit par la survenue de crises épileptiques. Crise d'épilepsie partielle ou généralisée, les symptômes sont variables. Le point avec Norbert Khayat, neurologue et vide-président d'Epilepsie-France.

Symptômes d'une crise d'épilepsie : avant, pendant, en dormant...
© madrolly-123RF

Quels sont les signes avant-coureurs d'une crise d'épilepsie ?

Chez certains patients, il n'y a aucun signe avant-coureur. La crise survient très soudainement. "Chez d'autres, on retrouve des auras épileptiques qui sont un ensemble de symptômes, comme des nausées, un malaise général, qui annoncent une crise. Sans doute sont-elles déjà en crise, avec une décharge électrique qui est en train de se produire déjà quelque part dans le cerveau", explique Norbert Khayat, neurologue.

Quels sont les symptômes pendant la crise ?

Chez la plupart des personnes, il n'y a pas de signes annonciateurs. "Le phénomène de crises paroxystiques, très caractéristique de la maladie, survient très brutalement", note le neurologue. En fonction de la région du cerveau touchée par les décharges électriques, les crises d'épilepsie se manifestent par des :

  • tremblements
  • secousses musculaires d'un ou plusieurs membres
  • convulsions
  • troubles du langage
  • troubles sensoriels
  • troubles sensitifs
  • troubles cognitifs
  • pertes de conscience ou non en fonction de la zone concernée
  • absences

"Il faut bien noter que la crise ne concerne que le temps que durent les mouvements. Le patient peut ensuite être inconscient. Mais s'il n'y a plus de mouvement, cela signifie que la crise est terminée", précise le neurologue. Il ajoute : "l'épilepsie est une maladie encore très stigmatisée. En plus de souffrir d'une maladie chronique, les patients rencontrent des difficultés pour travailler, passer le permis de conduire, faire un emprunt, suivre un cursus scolaire normal... C'est une double peine, responsable de dépressions et troubles anxieux notamment".

Quels sont les signes d'une crise d'épilepsie en dormant ?

Les symptômes sont les mêmes que lors de crises diurnes. "Toutefois, généralement, les personnes qui font des crises la journée en font rarement la nuit et c'est encore plus vrai pour ceux qui font des crises la nuit, ils en font très rarement la journée", explique Norbert Khayat.

Quels sont les symptômes d'une crise d'épilepsie chez l'enfant, le bébé ?

Ce sont les mêmes symptômes que l'épilepsie chez l'adulte. "Toutefois, on retrouve une spécificité chez l'enfant, davantage sujet aux épilepsies-absences que l'adulte. Il s'agit d'épisodes de rupture de contact. L'enfant n'est pas là, il a les yeux dans le vague, ne répond pas quand on lui parle. Dans ce cas, c'est la répétition des épisodes, parfois plus d'une dizaine par jour, qui oriente le diagnostic", détaille le vice-président d'Epilepsie-France.

Quels sont les symptômes d'une crise d'épilepsie partielle ou généralisée ?

Une crise d'épilepsie généralisée concerne plusieurs zones réparties dans les deux hémisphères du cerveau. La crise se manifeste par des mouvements sur l'ensemble du corps et une perte de conscience de la personne. "La crise est dite partielle ou focale, lorsqu'elle est localisée sur une partie du cerveau. Dans ce cas, on peut observer des tremblements localisés, par exemple au niveau d'un bras seulement", précise le médecin.

Quels gestes d'urgence lors d'une crise d'épilepsie ?

Au-delà de 5 minutes de crise, il est impératif d'appeler les urgences

Le premier risque lors d'une crise d'épilepsie est de se blesser en tombant : fractures, plaies. Dans le cas d'une crise d'épilepsie focale, les patients peuvent être conscients. D'eux-mêmes, ils peuvent ainsi s'asseoir ou s'allonger pour se mettre en sécurité. "Si la personne n'est pas consciente, on la déplace pour l'allonger, au moins l'installer dans un espace sécurisé, retirer ses lunettes si elle en a, les objets autour d'elle qui pourraient la blesser. Après la crise, on la positionne en PLS. Il ne sert absolument à rien d'essayer de retenir les bras. Et il est également inutile de chercher à sortir la langue de la personne, un épileptique n'avale pas sa langue, jamais". Au-delà de 5 minutes de crise, il est impératif d'appeler les urgences. "C'est pourquoi il est très important de noter l'heure du début de la crise. Si elle dure trop longtemps, elle peut aboutir au décès de l'individu, par hypoxie. Fort heureusement, la grande majorité des crises dure moins longtemps", conclut Norbert Khayat.

Merci au Dr Norbert Khayat, neurologue et vice-président d'Epilepsie-France.