Pronostic de survie du cancer : taux moyen, chances de guérison
Le taux de survie des cancers à 5 ans s'améliore en France. Quel est-il selon la tumeur ? Comment se calcule-t-il ? Les réponses de Lionel Lafay, responsable du département Observation et Documentation de l'Institut national du cancer (INCa).
Définition : qu'est-ce-que le pronostic de survie d'un cancer ?
La survie nette à 1 an ou 5 ans représente la proportion de patients encore vivants 1 an ou 5 ans après le diagnostic. "Il s'agit d'une situation hypothétique qui permet de comparer les taux de survie dans le temps pour un même pays et entre pays à un instant donné, explique Lionel Lafay. C'est un chiffre statistique. Il est établi pour un type de cancer. Ce sont des estimations générales qui se basent sur un grand nombre de personnes atteintes du même cancer."
Comment se calcule un pronostic de survie ?
Il est nécessaire d'avoir un minimum d'informations. "Il s'agit notamment du diagnostic précis qui permet de classer avec certitude la tumeur (cancer du sein, cancer du poumon à petites cellules, cancer de l'oropharynx…), précise Lionel Lafay. Ensuite, nous avons besoin d'une date de diagnostic, la date de naissance ou l'âge de la personne, son sexe et son statut vital à une date donnée et enfin le stade au diagnostic. Grâce à ces données, il sera possible d'établir des taux de survie selon le niveau de ces facteurs."
Quels sont les cancers avec un bon pronostic ?
Les derniers chiffres publiés par l'Institut national du cancer indiquent que les cancers de la thyroïde, du sein et de la prostate demeurent des cancers de bon voire très bon pronostic : 5 ans après le diagnostic, leur survie nette est supérieure à 80%. D'autres cancers comme ceux du rectum, du côlon, de la vulve, de l'utérus sont considérés comme de bon pronostic avec une survie nette à 5 ans proche de 60 % à 70%.
Quels sont les cancers avec un mauvais pronostic ?
Selon l'Institut national du cancer, il s'agit en particulier des cancers du : poumon, pancréas, œsophage, foie, système nerveux central, leucémies aiguës myéloïdes, estomac, ovaire, lèvre-bouche-pharynx. À 5 ans, leur survie nette dépasse rarement les 33 %.
Quel est le taux de survie d'un cancer du côlon ?
Chaque année, on enregistre plus de 43 000 nouveaux cas de cancers colorectaux en France. La survie nette est de 63 % à 5 ans (62 % chez l'homme, 65 % chez la femme) pour les personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015. A 10 ans, elle est de 57 % pour les personnes diagnostiquées en 2010.
Quel est le taux de survie d'un cancer du sein ?
Avec près de 60 000 cas par an, le cancer du sein est le premier cancer féminin. Selon l'INCa, il est de bon pronostic et la survie s'améliore au fil du temps : aujourd'hui, le taux de survie de ce cancer sur 5 ans est de 88 %, 81 % à 10 ans. Cela s'explique principalement par l'amélioration des traitements et la précocité du dépistage.
Quel est le taux de survie d'un cancer du poumon ?
Chaque année, plus de 46 000 nouveaux cas sont détectés. Selon l'INCa, la survie à 5 ans des personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015 est de 20 % (18 % chez l'homme, 24 % chez la femme) ; à 10 ans : 14 % pour les personnes diagnostiquées en 2010.
Quel est le taux de survie d'un cancer du pancréas ?
C'est un cancer qui évolue à bas bruit. Selon les données fournies par l'ASCO, seuls 15 % à 20 % des patients sont diagnostiqués à un stade où la tumeur est résécable et, lorsqu'elle est possible, la chirurgie est le traitement principal du cancer du pancréas. Tous stades confondus, la survie à 5 ans est en France de 11 % pour les personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015.
Quelles sont les chances de survie d'un cancer métastatique ?
On parle de cancers métastatiques lorsque la tumeur initiale s'est propagée dans d'autres parties du corps, créant de nouvelles tumeurs.
"Le pronostic dépend de la localisation. Par exemple, pour le cancer colorectal, le taux de survie à 5 ans n'est que de 14,3 % lorsqu'il est découvert au stade métastatique. Diagnostiqué à un stade précoce, la survie à 5 ans est de 90 %" précise notre expert. Aussi, le dépistage de ce cancer est recommandé aux personnes de 50 à 74 ans, sans symptômes ni antécédents, tous les 2 ans.
Merci à Lionel Lafay, responsable du département observation et documentation de l'Institut national du cancer (INCa).