Psoriasis en goutte : causes, photos, traitements efficaces
Dans moins d'un cas sur dix, la plupart du temps chez les enfants et les adolescents, le psoriasis prend la forme de petites plaques de moins d'un centimètre de diamètre. Il s'agit d'une forme de psoriasis appelée "psoriasis en gouttes". Traitement, contagion : découverte avec le Dr Céline Girard, dermatologue.
Qu'est-ce que le psoriasis en gouttes ?
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Dans moins d'un cas sur dix, la plupart du temps chez les enfants et les adolescents, le psoriasis prend la forme de petites plaques de moins d'un centimètre de diamètre. Il s'agit d'une forme de psoriasis appelée "psoriasis en gouttes". "Il est appelé ainsi du fait de la forme et de la taille des lésions. Il s'agit de lésions inflammatoires, de petite taille - moins d'un centimètre - , en forme de gouttes, le psoriasis classique se présentant en grandes plaques", commente le Dr Céline Girard, dermatologue au CHU de Montpellier.
Quelles sont les causes du psoriasis ?
Les causes du psoriasis en gouttes sont les mêmes que celles du psoriasis en plaques classique, il s'agit d'une maladie multifactorielle. "On considère aujourd'hui qu'il s'agit d'une maladie auto-immune se développant chez des personnes ayant un terrain prédisposé (prédisposition génétique, ndlr) et sous l'influence de certains facteurs dits favorisants (grattage, stress, surpoids, certaines infections ORL...) ", explique l'association France Psoriasis sur son site internet. "Il n'y a pas de grandes différences dans la physio-pathologie entre le psoriasis en gouttes, en plaques ou inversé. Toutefois, pour le psoriasis en gouttes, on observe davantage de facteurs déclenchants d'origine infectieuse. Il s'agit par exemple d'une forme que l'on retrouve volontiers chez l'enfant qui a une angine. En post-infectieux, il pourra développer un psoriasis en gouttes", note notre experte. Ainsi, l'origine infectieuse est un facteur déclenchant davantage observé dans le psoriasis en gouttes.
Quels sont les symptômes ?
"Les symptômes sont des lésions rouges, inflammatoires, de petite taille, plus ou moins recouvertes de squames blanches et adhérentes. On peut ressentir des démangeaisons (prurit)", détaille Céline Girard.
"L'ensemble du tronc, les membres, voire le visage... toutes les zones peuvent être touchées"
Où le psoriasis en gouttes est-il localisé ?
Le psoriasis en gouttes, comme le psoriasis classique peut toucher l'ensemble de la peau. "On n'observe pas de topographie préférentielle pour ce type de psoriasis. L'ensemble du tronc, les membres, voire le visage... toutes les zones peuvent être touchées", note notre experte. Un psoriasis en gouttes peut par ailleurs être associé à un psoriasis en plaques.
Comment fait-on le diagnostic ?
Il s'agit d'un diagnostic avant tout clinique qui repose sur l'examen du patient. "Quand on a un peu l'habitude, l'examen du patient nous permet de poser un diagnostic à l'oeil. Il n'y a pas forcément d'examen complémentaire à faire. Mais si le praticien a un doute, on peut proposer une biopsie cutanée, un prélèvement de peau qui confirmera le diagnostic", précise la dermatologue. Ces examens seront davantage pratiqués pour le psoriasis inversé ou psoriasis des plis, forme pour laquelle le diagnostic est plus difficile à poser.
Quels sont les traitements efficaces ?
Le traitement dépendra de l'étendue des lésions et de leur topographie. Si le psoriasis est léger et s'étend sur une petite surface corporelle, le traitement sera topique c'est-à-dire local. "Pommades, crèmes, lotions... de nombreux traitements locaux existent. Il s'agit de traitements essentiellement à base de cortisone ou de corticoïdes et de vitamine D associée". Une antibiothérapie peut parfois suffire, surtout pour le traitement du psoriasis en gouttes. "Pour les psoriasis d'origine infectieux, que l'on observe plus volontiers en gouttes chez l'enfant, même si l'événement infectieux est révolu, on peut avoir du succès avec un traitement antibiotique", explique le Dr Girard. En cas de psoriasis plus sévère, le traitement sera alors adapté. "A partir de 10 % de la surface corporelle touchée, il est compliqué de poursuivre un traitement uniquement local. Cela prend trop de temps, les lésions sont trop étendues, et les quantités de crèmes trop importantes. Lorsque les traitements locaux ne suffisent plus, on passe aux traitements dits systémiques, c'est à dire la photothérapie ou des médicaments par voie orale ou en injection", commente Céline Girard.
- La photothérapie à base d'ultra-violets UVA et UVB est possible lorsque le psoriasis couvre une grande partie du corps. Elle est réalisée en cabine dermatologique en ville ou à l'hôpital sous surveillance du dermatologue. La durée des séances est adaptée au type de peau.
- Les médicaments immuno-modulateurs : ces médicaments peuvent être proposés aux personnes présentant un psoriasis sévère, résistant aux traitements locaux et à la photothérapie.
- Les biothérapies : il s'agit, selon France Psoriasis, de cellules, d'origine animale le plus souvent, cultivées de façon à leur faire fabriquer un anticorps. Ces anticorps sont dirigés spécifiquement contre une cible responsable du développement du psoriasis. Par exemple, le TNFa est présent dans l'organisme à l'état normal. Néanmoins, au cours d'une poussée de psoriasis, son activité est augmentée de façon anormale. Le fait de bloquer cette activité au moyen d'un anticorps anti-TNFa permettra de bloquer le développement du psoriasis. L'administration du médicament se fait le plus souvent par voie sous-cutanée.
Peut-on en guérir complètement du psoriasis ?
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique. "On ne peut pas prédire l'avenir de la maladie chez un patient qui développe une première poussée de psoriasis, explique Céline Girard. Il pourra ne pas développer de poussées pendant des années, sans qu'on comprenne pourquoi. Mais le risque d'observer des récidives un jour ou l'autre est toujours là." Ainsi, on ne parle pas de guérison mais de rémission clinique de la maladie. Toutefois, pour le psoriasis en gouttes, notamment chez l'enfant dans le cas d'un psoriasis post-infectieux, on a davantage de chances de n'observer qu'une seule poussée. "C'est une situation en tout cas plus favorable", conclut Céline Girard.
Merci au Dr Céline Girard, dermatologue au CHU de Montpellier.