Cancer du cerveau : symptômes, causes, quelle espérance de vie ?
6000 nouveaux cas de cancer du cerveau sont diagnostiqués chaque année en France. Les tumeurs du cerveau portent généralement le nom des cellules à partir desquelles elles se développent (méningiome, gliome...).
En France, selon l'Institut national du cancer, près de 6000 nouveaux cas de cancer du cerveau sont diagnostiqués chaque année. Il existe plusieurs types de cancers du cerveau selon leur localisation : méningiome dans les méninges, gliome dans les cellules gliales... Le plus agressif et le plus répandu est le glioblastome. Les méningiomes sont plus fréquents chez les femmes, les autres tumeurs cérébrales davantage rencontrées chez les hommes. Parmi les personnes célèbres victimes d'un cancer du cerveau, l'autrice anglaise de la série à succès "Confessions d'une accro au shopping" Sophie Kinsella, en est décédée en décembre 2025. Elle avait 55 ans.
Définition : qu'est-ce qu'un cancer du cerveau ?
Le cancer du cerveau est une lésion tumorale qui se développe dans le crâne à différents niveaux : parenchyme, hémisphères cérébraux, cervelet, tronc cérébral, méninges (méningiomes), structures vasculaires (angiomes) ou glandulaires (adénomes). En fonction de la zone atteinte, le nom du cancer change. Les tumeurs intracrâniennes peuvent être soit bénignes, soit malignes. Parmi les tumeurs bénignes qui sont le plus souvent situées en dehors du tissu cérébral, on retrouve essentiellement les schwannomes développés à partir d'un type cellulaire particulier, les cellules de Schwann, et les méningiomes développés au niveau des méninges, une des trois membranes recouvrant et protégeant le cerveau. Les tumeurs malignes se localisent plus volontairement au niveau du parenchyme cérébral.
Les différents noms des cancers du cerveau
Gliome : Ce sont les cancers les plus connus, appelés ainsi parce que la cellule endommagée est la cellule gliale qui se trouve autour des neurones. La classification prend en compte le degré d'agressivité. Il y a plusieurs types, de I à IV, le premier étant le moins agressif.
Glioblastome : "Il s'agit du grade IV des gliomes, il est le plus agressif et le plus répandu. Les traitements connus aujourd'hui ne permettent pas de guérir cette maladie. Il existe seulement des traitements par chimiothérapie et radiothérapie pour rallonger l'espérance de vie à un an, un an et demi" explique le Dr Vas Ciprian Barlog, neurologue spécialisé en neuro-oncologie à l'hôpital de Gonesse.
Méningiome : Le méningiome affecte les cellules des méninges et peut être localisé autour du cerveau et de la moelle épinière. La forme la plus courante de méningiome est bénigne, et son pronostic favorable. Le docteur Barlog, précise qu'il existe aussi "des formes malignes qui nécessitent un traitement chirurgical et une radiothérapie".
Médulloblastome : C'est une lésion maligne au niveau de la moelle épinière et du cervelet. Cette lésion tumorale apparaît principalement chez les enfants et les adolescents. "Cela provoque comme symptômes des troubles de la marche, de l'équilibre, une hypertension intracranienne. Il y a des traitements spécifiques et la possibilité de guérir selon le stade d'intervention" précise le Docteur Barlog.
Adénomes hypophysaires : C'est une tumeur le plus souvent bénigne qui se développe dans la glande de l'hypophyse. "Cette glande, située derrière le chiasma optique, dans la fosse hypophysaire de l'os sphénoïde, contient des cellules qui produisent des hormones réglant l'activité de plusieurs organes. Un adénome hypophysaire peut alors créer des déséquilibres hormonaux. En fonction de l'adénome le traitement sera médical ou chirurgical. Les adénomes hypophysaires sont pour la majeure partie des lésions bénignes. Si elles sont malignes, le pronostic est favorable si elles sont traitées à temps" détaille le médecin.
Lymphome cérébral : il touche en particulier les patients immunodéficients et les personnes âgées de plus de 60 ans. "Son traitement n'est pas pratiqué partout, car il nécessite une surveillance étroite, une chimiothérapie lourde. Une partie des patients peuvent avoir une rémission très longue et il y a beaucoup de récidives. Les spécialistes étudient des traitements avancés à partir de cellules souches afin d'améliorer le pronostic, qui est pour le moment encore défavorable" précise le docteur Barlorg. La survie est plus importante chez les jeunes.
Quelles sont les causes d'un cancer du cerveau ?
"Si des cancers comme ceux du poumon ou du foie ont des causes comme le tabac ou l'alcool, il n'y a pas encore de facteur de risque incriminé dans celui du cerveau" répond notre interlocuteur. Les chercheurs explorent trois pistes comme le souligne l'Inca : l'environnement, l'hérédité et les virus. Certaines substances cancérigènes utilisées dans des secteurs comme le caoutchouc, le pétrole, le nucléaire ou les pesticides augmentent le risque en cas d'exposition forte et prolongée. L'effet des champs électromagnétiques, dont les téléphones portables, reste incertain ; un principe de précaution s'applique surtout pour les enfants. L'hérédité joue un rôle faible : seules quelques tumeurs bénignes liées à la neurofibromatose concernent moins de 5 % des cas. "Il y a des formes génétiques, assez rares, que l'on peut suspecter, par exemple, si des glioblastomes apparaissent chez un jeune patient ou s'il a des membres de famille qui ont eu un cancer cérébral" précise notre interlocuteur. Aucun virus n'est impliqué, sauf le VIH qui peut favoriser un lymphome du cerveau en affaiblissant le système immunitaire. Globalement, un facteur de risque ne suffit jamais à expliquer l'apparition d'une tumeur.
Quels sont les symptômes du cancer du cerveau ?
"Les cancers du cerveau grossissant à l'intérieur du crâne (qui est rigide, inextensible), causent une hypertension intracrânienne qui donne des symptômes neurologiques commun à l'homme et la femme. En général, les femmes sont peut-être plus sujettes aux céphalées, nausées, vomissements, bien que ces symptômes apparaissent aussi chez les hommes ; et les hommes aux crises d'épilepsie" informe le Dr Barlog. "Cependant, dans le cas d'adénome hypophysaire, qui peut provoquer des dérèglements hormonaux, certaines femmes auront des sécrétions de lait hors de la grossesse, des aménorrhées. Les hommes, eux, peuvent souffrir d'impuissance et de gynécomastie (l'augmentation des glandes mammaires)".
→ les maux de tête apparaissent plutôt le matin au réveil et s'accompagnent souvent de nausées, voire de vomissements. Ils sont provoqués par une augmentation de la pression à l'intérieur du crâne
→ les crises d'épilepsie peuvent aussi être un signe d'appel d'une tumeur au cerveau (chez la femme mais aussi chez l'homme).
Diagnostic : quels examens pour dépister un cancer du cerveau ?
"Il y a deux façons de découvrir un cancer du cerveau : soit un événement aigu qui fait se rendre aux Urgences, la plupart du temps il s'agit d'une crise d'épilepsie. On fait alors un scanner cérébral qui peut révéler une masse anormale au niveau du cerveau. Ou bien alors, il y a une apparition progressive de symptômes neurologiques : céphalées, nausées, vomissements, déficits neurologiques, troubles de langage, cognitifs. Le médecin généraliste ou neurologue, va prescrire un scanner ou une IRM. Les médecins parlent alors de suspicion de tumeur, pour avoir confirmation, un neurochirurgien réalise une biopsie ou une chirurgie" décrit le neuro-oncologue.
Quels traitements pour soigner un cancer du cerveau ?
"Une fois le diagnostic établi, différents médecins spécialistes, neurologues, oncologues, neuro-chirurgiens se rencontrent afin d'établir ensemble une ligne de conduite pour le traitement" explique notre interlocuteur. Il existe trois grandes thérapeutiques : la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie. La chimiothérapie consiste à prendre des médicaments qui vont détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être employée en complément de la radiothérapie, avant une intervention chirurgicale pour faciliter l'intervention, ou après celle-ci pour détruire les cellules tumorales restantes. Le traitement chirurgical consiste à retirer la tumeur. La radiothérapie utilise quant à elle des rayons pour détruire les cellules cancéreuses.
Quelles sont les chances de survie ?
Il est difficile de donner les chances de survie de manière globale. Le pronostic d'un cancer du cerveau dépend du type et de l'avancée de la maladie. Il dépend également d'autres facteurs, tels que l'âge, l'état de santé général, les risques cardiovasculaires et respiratoires, la tolérance aux médicaments, et les capacités de récupération neurologique. Pour les tumeurs bénignes (comme certains méningiomes), la survie à 5 ans peut être très élevée (environ 96 %), car elles ne sont pas cancéreuses. A l'inverse, pour le glioblastome (cancer du cerveau le plus agressif), le pronostic est considéré comme "défavorable" avec une survie nette à 5 ans de 7%, selon les chiffres publiés par l'Inca en 2021. Ce même chiffre peut monter à 25% pour d'autres cancers du cerveau.
Merci au Dr Vas Ciprian Barlog, neurologue spécialisé en neuro-oncologie à l'hôpital de Gonesse.
