Décollement de la plèvre : symptômes, conséquences, que faire ?

Décollement de la plèvre : symptômes, conséquences, que faire ?

A la suite d'un choc violent, d'une toux importante ou d'une bronchite… la plèvre qui recouvre les poumons peut se décoller. Comment réagir ? Quels sont les traitements ? Comment éviter les récidives ? Explications avec le Dr Maéva Zysman, pneumologue dans le service de pneumologie du CHU de Bordeaux.

Définition : qu'est ce qu'un décollement de la plèvre ?

On parle de décollement de la plèvre, en cas de pneumothorax, une affection qui se caractérise par la présence d'air entre deux feuillets qui composent la plèvre, une fine membrane qui enveloppe les poumons.

Causes

Le plus souvent, la cause est inconnue : les experts parlent alors de pneumothorax idiopathique ou spontané. Il touche en particulier les jeunes adultes grands et fins, en particulier s'ils sont fumeurs. Mais ce décollement peut aussi survenir à la suite d'une affection pulmonaire (bronchite chronique, emphysème, fibrose, mucoviscidose, cancer) ou un traumatisme violent au thorax (un coup, un accident de la route…).

Symptômes

Dans les cas les moins graves, la maladie peut passer totalement inaperçue car se déclenche sans symptôme. "Mais si le volume d'air entré est important, le sujet ressent une douleur violente d'un côté de la poitrine et éprouve des difficultés à respirer. Elle peut aussi s'accompagner d'une grande fatigue, d'une accélération du rythme cardiaque et d'une toux sèche ", explique le Dr. Maéva Zysman, pneumologue dans le service de pneumologie du CHU de Bordeaux et membre de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF).

Complications et conséquences sur la santé

Dans les cas d'un pneumothorax important, un risque d'étouffement est possible : elle se manifeste par une cyanose, c'est à dire une coloration bleue de la peau ou des muqueuses, et une difficulté à parler. "Une autre complication possible, bénigne mais impressionnante, est l'emphysème sous-cutané : de l'air s'est alors infiltré sous la peau, faisant gonfler la zone ", précise le Dr. Zysman. Enfin, un pneumothorax traumatique violent peut aussi conduire au décès, en provoquant un arrêt cardiaque.

Qui et quand consulter ?

Si les symptômes sont modérés, consultez votre médecin traitant. Il vous prescrira une radio des poumons. Si le décollement est avéré, il vous dirigera vers un pneumologue. Mais en cas de symptômes plus importants (grande difficulté à respirer, douleur intense…), rendez vous sans tarder aux urgences.

En trois semaines, le pneumothorax n'est plus qu'un mauvais souvenir.

Diagnostic

Celui-ci est basé sur le questionnement des symptômes et leur survenue. Une auscultation et une écoute de votre respiration permettront d'affiner le diagnostic. En cas de suspicion, une radiographie thoracique ainsi qu'une échographie pourront vous être prescrites.

Traitement : que faire lors d'un décollement de la plèvre ?

Lorsque le pneumothorax est minime, la plèvre se recolle souvent spontanément et quelques jours de repos suffisent. Dans le cas contraire, il faudra vider la poche d'air. "La méthode le plus souvent employée est le drainage pleural. Il consiste à placer, à l'hôpital, sous anesthésie locale, un fin tuyau dans la cavité thoracique afin d'aspirer l'air ", explique notre expert.

Opérations : dans quels cas ?

Dans certains cas, notamment en présence de pneumothorax récidivants, une chirurgie thoracique, appelée "talcage" ou "symphyse pleurale", le plus souvent par thoracoscopie est nécessaire. "Celle-ci est réalisée par un chirurgien thoracique, sous anesthésie générale : par le biais de caméra placées dans la plèvre, on insère un drain dans la cavité pleurale puis on injecte du talc permettant aux deux feuillets pleuraux de s'accoler l'un à l'autre. Le drain est ensuite retiré après quelques jours avec des suites opératoires simples la plupart du temps ", explique le Dr. Zysman. Il existe parfois des douleurs résiduelles sur le trajet du drain. 

Guérison

En trois semaines, le pneumothorax n'est plus qu'un mauvais souvenir.

Risques de récidive ?

C'est tout à fait possible, en particulier pour un pneumothorax primaire. Il est donc important d'arrêter de fumer et d'éviter d'exposer l'organisme à des changements brusques de pression, comme lors de la pratique de la plongée sous marine. Une symphyse pleurale peut aussi être envisagée : cet acte chirurgical consiste à coller ensemble les deux feuilles de la plèvre afin que l'air ne puisse plus s'insérer.

Merci au Dr Maéva Zysman, pneumologue dans le service de pneumologie du CHU de Bordeaux et, membre de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF).

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