Etat d'urgence sanitaire : fin le 31 juillet 2022, c'est quoi ?
L'état d'urgence sanitaire, mesure exceptionnelle prise lors de la pandémie de Covid, et le régime "transitoire" ont pris fin le 31 juillet 2022. Ça veut dire quoi ? Retour sur cette mesure.
Le régime de l'état d'urgence sanitaire, créé au printemps 2020, et le régime de sortie de crise sanitaire dit "transitoire" instauré ensuite ont pris fin le 31 juillet 2022, comme prévu par la la loi du 10 novembre 2021. Un dispositif de veille et de sécurité sanitaire sera en revanche maintenu. C'est quoi concrètement l'état d'urgence sanitaire ? Quelle est sa durée d'application ? Où ? Qui décide ? Questions/réponses pour tout comprendre sur cette mesure d'ampleur exceptionnelle.
Définition : c'est quoi l'état d'urgence sanitaire ?
L'état d'urgence sanitaire est un régime d'exception mis en place pendant la crise du Covid-19 en France. Il a pris fin le 1er juin 2021 dans l'Hexagone, pour laisser place à un régime transitoire qui a pris fin le 31 juillet 2022 selon la loi publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021. La loi sur l'état d'urgence sanitaire est composée d'une série de mesures exceptionnelles visant à renforcer la sécurité sanitaire et lutter contre la propagation de l'épidémie. Si ce projet de loi s'inspire de la loi du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence, il s'agit toutefois d'un dispositif inédit en France, pris pour la première fois pendant la pandémie de Covid-19, dont les mesures sont soumises "au contrôle du juge et du Parlement".
Quelle différence avec l'urgence de santé mondiale ?
Il ne faut pas confondre l'état d'urgence sanitaire avec l'urgence de santé mondiale, décrétée par l'Organisation mondiale de la Santé le 30 janvier 2020, qui est une action internationale coordonnée par un Comité d'Urgence et qui aide les 193 Etats membres reconnus par l'ONU à se préparer et à agir face à des situations pouvant impacter la santé publique (ici, la pandémie de coronavirus).
Quelle est la date de fin de l'état d'urgence sanitaire en France ?
L'état d'urgence sanitaire a pris fin le 1er juin 2021, pour laisser place à un régime transitoire, mis en place par la loi du 31 mai 2021, du 2 juin au 30 septembre 2021. Les dispositions du code de la santé publique qui organisent ce régime transitoire ont pris fin le 31 juillet 2022. La loi relative à la gestion de la crise sanitaire est parue au Journal officiel le 11 novembre.
C'est quoi le régime transitoire ?
L'état d'urgence sanitaire a pris fin le 1er juin 2021, pour laisser place à un régime transitoire, mis en place par la loi du 31 mai 2021, du 2 juin au 30 septembre 2021, et prolongé jusqu'au 31 juillet 2022. Jusqu'à cette date, le Premier ministre pouvait limiter :
- les déplacements ;
- les possibilités d'utilisation des transports collectifs (obligation du port du masque par exemple), et les interdire dans les territoires où le virus circulerait activement ;
- l'ouverture des établissements recevant du public (commerces, cafés, restaurants, théâtres, cinémas...) ou des lieux de réunion ainsi que leur accès (mesures barrières, jauge de personnes...) voire les fermer provisoirement ;
- les rassemblements, les réunions et les manifestations.
Durant cette période, un pass sanitaire pouvait être imposé pour accéder à des lieux ou événements accueillant du public pour des activités culturelles, sportives ou de loisirs ou des foires ou salons professionnels.
Où est appliqué l'état d'urgence sanitaire ?
Un état d'urgence sanitaire peut être déclaré "sur tout ou une partie du territoire métropolitain, des départements d'outre-mer, des collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 de la Constitution en cas de catastrophe sanitaire, notamment en cas d'épidémie mettant en jeu par sa nature et sa gravité, la santé de la population", précise le texte de loi, que s'est procuré Public Sénat.
Quelle sanction en cas de non-respect de la loi ?
Une amende de 135 euros en cas de non-respect de la loi.
En cas de non-respect ou de méconnaissance de ces mesures listées dans le texte de loi (non-respect du couvre-feu imposé dans les zones d'alerte maximale par exemple), la sanction correspondra à une amende de 4e classe, au tarif de 135 euros pour la première violation. Elle peut être majorée à 375 euros en cas de non-paiement dans les 45 jours. Dans un cas de récidive commis dans un délai de quinze jours, la contravention peut aller jusqu'à 1 500 euros et jusqu'à 3 750 euros d'amende et six mois de prison en cas de multi-récidive dans une période de 30 jours. La suspension du permis de conduire est également possible.
Qui décide en plus du gouvernement ?
Édifiés en "garde-fous", l'Assemblée nationale et le Sénat "sont informés sans délai des mesures prises par le Gouvernement pendant l'état d'urgence sanitaire et peuvent requérir toute information complémentaire dans le cadre du contrôle et de l'évaluation de ces mesures", lit-on dans le document. Cette loi est également analysée par un comité scientifique, de deux autres membres définis respectivement par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat et d'autres personnalités qualifiées, nommées par décret. Ce comité scientifique peut ainsi exiger des comptes de la part du gouvernement.
Historique : dates clés de la loi d'état d'urgence sanitaireEn 2020 :
En 2021 :
En 2022 :
|
Sources :
Communiqué du gouvernement : mesures supplémentaires de déconfinement pour la période estivale (20 juin 2020)
Fiche état d'urgence sanitaire et du projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire et complétant ses dispositions, Vie publique.fr
Dossier législatif de la prorogation de l'état d'urgence sanitaire, Senat.fr