Commotion cérébrale : symptômes (tardifs), peut-on mourir ?

Commotion cérébrale : symptômes (tardifs), peut-on mourir ?

La commotion cérébrale est un traumatisme crânien induit par un choc. Elle entraîne des symptômes sur le moment mais aussi parfois plusieurs mois ou années plus tard.

Définition : qu'est-ce qu'une commotion cérébrale ?

La commotion cérébrale est un traumatisme crânien induit par un choc (à la tête, au visage, aux cervicales) ou "ailleurs dans le corps avec une force transmise au niveau de la tête" précise le Comité Régional Olympique et Sportif d'Occitanie. Elle est responsable de symptômes et signes cliniques d'une grande variabilité, avec ou sans perte de connaissance.

Quels sont les symptômes d'une commotion cérébrale ?

Très souvent à la phase aiguë, la commotion cérébrale se traduit par des troubles de la conscience, allant de l'état d'une personne "sonnée" à une perte de connaissance temporaire, souvent de l'ordre de quelques secondes. La personne peut aussi présenter des convulsions, avoir des troubles de l'équilibre, de la vision, un état confusionnel, une somnolence et une sensation d'être dans le brouillard.

Quels symptômes tardifs ?

Un ensemble de symptômes dits "post-commotionnel" peuvent subsister quelques jours à quelques semaines après l'accident. Il s'agit de maux de tête, vertiges, troubles de la vue, de l'audition, du goût ou de l'odorat, une fatigue, des troubles du sommeil. Le patient peut se plaindre de pertes de mémoire et de difficultés de concentration. Il peut présenter également une modification du comportement avec irritabilité, saute d'humeur, anxiété, dépression. Il peut également présenter une amnésie post-traumatique, c'est-à-dire un oubli des événements habituellement inférieur à 24 heures. "Dans de rare cas, et même des années après la survenue d'un traumatisme crânien peuvent survenir des crises d'épilepsie qui nécessiteront impérativement une nouvelle consultation pour mettre en place un traitement", informe le Dr Muriel Laffon neurologue.

Quelles sont les séquelles après une commotion cérébrale ?

Dans la plupart des cas, une commotion cérébrale isolée est sans gravité, et aucune lésion du cerveau n'est engendrée par ce traumatisme. Cependant, si le coup reçu est très violent, il peut provoquer un œdème cérébral ou un hématome (sous-dural ou extra-dural) pouvant nécessiter une prise en charge chirurgicale. Mais même en cas de traumatisme crânien léger, environ 20% des patients présenteront une plainte durable avec un impact potentiel sur la vie socioprofessionnelle. D'après le Dr Muriel Laffon "les facteurs de mauvais pronostic sont : un âge supérieur à 40 ans, un faible niveau d'étude, un trouble de conscience prolongé à la phase aiguë et une amnésie post traumatique longue, l'existence de problème de santé préexistant, notamment sur le plan neurologique".

Commotion cérébrale et rugby

Un cas particulier concerne les commotions cérébrales répétées qui peuvent survenir chez certains sportifs tels que les boxeurs, rugbymen. Ces patients peuvent présenter des troubles de la mémoire voire une démence, des troubles psychiatriques d'installation progressive et des troubles de la marche et du mouvement qui ressemblent aux symptômes de la maladie de Parkinson.

Stress post traumatique ou commotion cérébrale ?

"L'état de stress post traumatique peut être difficile à différencier du syndrome post-commotionnel, explique le Dr Muriel Laffon, les deux peuvent également être associés. Il s'agit d'une réaction psychologique persistante à la suite d'un évènement traumatique." Cet état de stress post traumatique peut également être à l'origine de perte de mémoire, de modification de l'humeur, de trouble du sommeil … Le traitement du stress post traumatique repose sur une prise en charge psychothérapeutique.

Quelles sont les causes d'une commotion cérébrale ?

La commotion cérébrale est toujours la conséquence d'un coup, d'une chute ou d'une forte secousse qui transmet une force impulsive à la tête. Elle est par exemple fréquente lors d'accident de voiture avec arrêt brutal, dans certains sports "violents" tels que le rugby, la boxe ou le hockey, ou encore si un enfant est secoué trop violemment.

Que faire en cas de commotion cérébrale ? Consulter ?

"En cas de choc avec une perte de connaissance - quelle qu'en soit la durée - il est impératif de consulter le service des urgences. Un scanner sera effectué et une surveillance en hospitalisation sera parfois nécessaire" explique le Dr Muriel Laffon. A distance du traumatisme, il est important de consulter en cas de troubles de la mémoire ou de l'humeur qui pourront nécessiter la mise en place de certaines prise en charges spécifiques tels qu'un traitement médicamenteux ou une rééducation. Si des crises d'épilepsie surviennent même des années après la commotion, il faut consulter un médecin.

Quels sont les traitements d'une commotion cérébrale ?

La plupart des patients ayant subi une commotion cérébrale récupèrent en moins de 3 mois. Il est souvent nécessaire de se reposer, aussi bien physiquement qu'intellectuellement, et un arrêt de travail est la plupart du temps nécessaire. Cependant 10 à 20 % des patients auront une plainte persistante sur le plan physique, cognitif et psychologique, pendant parfois plusieurs années. D'après le Dr Muriel Laffon "une prise en charge précoce par un neurologue, psychiatre, psychologue est alors importante à mettre en place pour limiter l'impact socio-professionnel chez les patients". 

Merci au Dr Muriel Laffon neurologue épileptologue à Nice.