Cytomégalovirus (CMV) : IgG/IgM positif, durée, symptômes
Le cytomégalovirus (ou CMV) appartient à la famille des virus Herpès. Il s'agit d'une infection virale normalement inoffensive, mais qui peut entraîner des symptômes et être grave pour les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes.
Le cytomégalovirus (abrégé CMV) est un virus de la famille des Herpès et peut être responsable d'une infection, passant le plus souvent inaperçue. Chez la femme enceinte ou la personne immunodéprimée, elle est particulièrement dangereuse. Comment attrape-t-on le virus CMV ? Quels sont les symptômes d'une infection à CMV ? Comment se guérit une infection à CMV ? Comment s'en protéger ?
C'est quoi un cytomégalovirus ou CMV ?
Le CMV est une affection virale normalement inoffensive, mais qui peut être grave pour les personnes immunodéprimées. C'est un virus en règle générale responsable de peu de symptômes chez les individus dont le système immunitaire est efficace, responsable de fatigue ou autre symptômes faibles et peu caractéristiques telles des douleurs ou de la fièvre, mais elle peut être grave chez les personnes immunodéprimées ou chez la femme enceinte.
C'est quoi le cytomégalovirus positif ? (IgG, IgM)
La sérologie est l'étude des sérums afin d'y détecter des modifications induites par une maladie. Le cytomégalovirus est détectable par le biais d'une sérologie sanguine (prise de sang) où la présence d'anticorps spécifiques de ce virus est mise en évidence. Après une période d'incubation de 28 à 60 jours (40 jours en moyenne), l'infection à CMV induit la production d'IgM suivie par une production d'anticorps IgG. La sérologie mesure les taux d'IgG et d'IgM anti-CMV. La présence des seules IgG, et ce quelle que soit la maladie, traduit toujours une infection ancienne. "Par contre lorsqu'il n'y a que des IgM il s'agit d'une infection récente ou en cours", rapporte le Dr Philippe Mironneau. Dans ce cas il faut réaliser un "Test de Mesure d'Avidité des IgG anti-CMV" qui permettra de dater le début de l'infection. Ce test sérologique permet d'identifier une primo-infection datant de moins de 3 mois si l'avidité est faible, ou de plus de 3 mois, si l'avidité est élevée.
Quels symptômes peut entraîner un CMV ?
Très souvent chez l'individu sans une autre pathologie, l'infection causée par ce virus passe inaperçue ou se manifeste simplement par de la fatigue et de la fièvre. Parfois, des maux de tête, des douleurs musculaires ou une petite perte de poids. C'est le cas chez 90% des personnes adultes. Parfois, l'individu atteint peut présenter de la fièvre, des douleurs diffuses. Chez le patient immunodéprimé ou porteur du VIH par exemple, c'est par contre une infection potentiellement grave se manifestant souvent par :
- une atteinte de la rétine
- des inflammations au niveau digestif
- des inflammations au niveau neurologique.
Comment on attrape le cytomégalovirus ?
"La contamination est essentiellement le fait de la salive et des urines", explique le Dr Philippe Mironneau, gynécologue et obstétricien à Dijon. Elle peut aussi se faire par les sécrétions intimes et les larmes. L'infection à CMV est fréquente chez les séropositifs à des stades avancés de la maladie.
Quelle est la durée d'incubation du CMV ?
L'incubation du CMV est de 20 à 40 jours en moyenne mais cela reste très variable.
Quels sont les risques du cytomégalovirus pendant la grossesse ?
L'infection à cytomégalovirus est une maladie virale qui peut avoir de graves conséquences si elle se déclare pendant une grossesse. En effet, si la maladie atteint le fœtus, de nombreuses séquelles sont possibles allant d'un retard psychomoteur, à des séquelles auditives (risque de surdité), un retard de croissance (microcéphalie notamment). Dans certains cas, une mort in utero peut se produire. Selon le Haut Conseil de la Santé Publique "la plupart des nouveau-nés infectés asymptomatiques à la naissance ne développeront pas de handicap, seuls 10% pourront développer une surdité jusqu'à l'âge de 5 ans". Le taux de transmission augmente avec le terme mais les séquelles sont plus graves en cas de transmission au cours du premier trimestre. C'est pourquoi il est important de confirmer l'infection chez la mère et d'estimer son ancienneté. Pour cela, plusieurs examens biologiques sont possibles. Lorsqu'une infection fœtale à CMV a été diagnostiquée, une surveillance échographique sérielle doit être mise en place, incluant une évaluation de l'anatomie et de la croissance fœtale.
Comment soigner une infection à CMV ?
Actuellement, aucun traitement n'est disponible ni en prénatal, ni chez le nouveau-né asymptomatique. Le traitement de référence fait appel à des antiviraux pouvant provoquer des malformations fœtales. Il s'agit de l'acide phosphonoformique (Foscarnet) et de la DHPG. Pour les femmes enceintes, la prévention s'avère donc indispensable : se laver fréquemment les mains, ne pas goûter à la cuillère de son bébé... Il n'existe pas de vaccin contre l'infection à CMV.
Prévention : comment éviter une infection par le CMV ?
- ne pas embrasser l'enfant sur la bouche
- ne pas goûter dans son assiette, finir son plat
- ne pas sucer la tétine du bébé
- ne pas embrasser un bébé qui pleure sur les joues
- ne pas aspirer le nez d'un bébé enrhumé sans précautions (il faut utiliser des mouchoirs notamment et se laver les mains)
- ne pas prendre un bain avec un bébé qui risque d'y uriner
- se laver les mains après avoir touché les jouets, vêtements mouillés par l'urine
Merci au Dr Philippe Mironneau, gynécologue et obstétricien à Dijon.
Source : Diagnostic par sérologie et/ou par recherche du génome viral de l'infection congénitale à cytomégalovirus, HAS, novembre 2015