Poumon : anatomie, schéma, rôle, maladies, examens
Au nombre de deux, les poumons appartiennent au système respiratoire et permettent la respiration. Quel est leur rôle ? Quelles sont les maladies du poumon les plus fréquentes ? Les examens à faire en cas de problème ? Anatomie, schéma et explications du Dr Mathieu Larrousse, pneumologue.
Définition : qu'est-ce qu'un poumon et à quoi sert-il ?
Les deux poumons sont placés dans la cage thoracique, appartiennent au système respiratoire et sont des organes de la respiration. "Principal organe du système respiratoire, le poumon permet la respiration. Concrètement, il sert à faire rentrer l'oxygène et à le dissoudre dans le sang pour qu'il puisse être utilisé par les cellules ; il sert aussi à épurer le gaz carbonique (CO2), déchet principal des cellules humaines", explique d'emblée Dr Mathieu Larrousse.
Anatomie et schémas : où est-il localisé ?
Situés dans la cage thoracique et au-dessus du diaphragme, les poumons gauche et droit, sont enveloppés par la plèvre, membrane constituée de deux feuillets qui les maintient collés à la paroi. Ils sont distincts et séparés en leur centre par le médiastin où sont situés le cœur, l'aorte et les artères pulmonaires notamment. Chaque poumon est constitué de lobes, trois à droite et seulement deux à gauche du fait de la place prise par le cœur. Chacun est relié à la trachée, par laquelle l'air transite, via une bronche souche, qui se divise dans le poumon en bronches plus petites, puis en bronchioles. "Au bout des bronchioles se trouvent les alvéoles, au sein desquelles l'oxygène va être transféré dans le sang qui, lui, se déchargera de son gaz carbonique, permettant la vie des cellules et du corps humain dans son ensemble. La surface globale des alvéoles pulmonaires représente environ la moitié d'un terrain de basketball par individu", précise le pneumologue.
Quelles sont les principales maladies du poumon ?
Il convient de distinguer les maladies aigües, les maladies chroniques et le cancer.
► Les maladies aigües du poumon
• Bronchite, pneumonie, pneumopathie. Les maladies infectieuses de la bronche (bronchite) ou du tissu pulmonaire (pneumonie ou pneumopathie, ce sont des synonymes). "L'infection peut être virale, ce qui est souvent le cas dans les bronchites : elle se manifeste par de la toux, un peu de fièvre (rarement supérieure à 38°5), la remontée de sécrétions bronchiques (expectorations). Son traitement est souvent symptomatique. L'infection est parfois bactérienne, plus fréquemment dans la pneumonie, et la bactérie la plus souvent rencontrée est le pneumocoque", indique le spécialiste. Les symptômes comportent souvent une fièvre élevée, des frissons, une douleur thoracique du coté du poumon atteint et une intense fatigue ; elle peut parfois se compliquer d'une septicémie (passage des bactéries dans le sang) et peut entrainer le décès du patient. Rapidement diagnostiquée par l'examen et la radiographie thoracique, elle nécessite des antibiotiques introduits le plus tôt possible dans la prise en charge.
• L'œdème pulmonaire : il est lié au passage d'eau et de plasma depuis les capillaires pulmonaires dans l'alvéole empêchant l'oxygène de passer et entrainant un très fort essoufflement, voire une insuffisance respiratoire. "Dans la majorité des cas, l'œdème pulmonaire est lié à une défaillance cardiaque, le cœur ne pompant pas assez bien pour faire circuler le sang assez vite. Le traitement consiste alors à améliorer le fonctionnement cardiaque et à utiliser des diurétiques pour faire partir l'excédent d'eau des alvéoles et améliorer l'oxygénation", indique le Dr Mathieu Larrousse.
► Les maladies chroniques du poumon
Elles sont nombreuses et nous ne citerons que les principales.
• L'asthme : c'est une maladie inflammatoire chronique des bronches, souvent liée à un terrain allergique. Les symptômes sont très variables (toux, essoufflement, oppression dans la poitrine, sifflements respiratoires). "Le traitement repose sur les corticoïdes utilisés par voie inhalée, permettant de contrôler la maladie sans les effets secondaires de la cortisone. La " crise d'asthme (spasme des bronches) se traite au plus tôt par des bronchodilatateurs de courte durée prescrits par le pneumologue ou le médecin généraliste", ajoute le pneumologue.
• La BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive) : maladie inflammatoire des bronches, elle est secondaire à l'exposition à des produits toxiques respiratoires, principalement la fumée de tabac. "Souvent associée à l'emphysème (destruction toxique des alvéoles), elle évolue vers un handicap respiratoire avec la nécessité d'oxygène à domicile. Le décès survient souvent lors d'une infection aigue (bronchite aigue) sur ce terrain fragile bronchique : c'est l'exacerbation de BPCO", observe le spécialiste. Le traitement repose principalement sur l'arrêt du tabac et des traitements bronchodilatateurs inhalés d'action prolongés qui améliorent l'essoufflement, la toux et diminuent les risques d'exacerbation.
• La fibrose pulmonaire : il s'agit de la destruction progressive du tissu conjonctif, des alvéoles et des capillaires, sa cause est inconnue. "L'évolution se fait toujours vers une nécessité d'oxygène en continu mais de nouveaux traitements ont récemment permis d'améliorer le pronostic et la qualité de vie des patients", rassure le Dr Mathieu Larrousse. Par chance, cette maladie est rare. Elle se dépiste par le scanner thoracique.
• Le cancer du poumon : il est grandement favorisé par le tabagisme mais peut parfois être lié à une exposition professionnelle à l'amiante. Son diagnostic est malheureusement souvent tardif car il est longtemps asymptomatique. "C'est souvent lorsque la tumeur est grosse ou avec des métastases que les symptômes d'amaigrissement, de fatigue, de perte d'appétit apparaissent. De nouveaux traitements (immunothérapie, chimiothérapie ciblées) ont permis d'améliorer la prise en charge de ces patients", poursuit le pneumologue. Parfois, le cancer est découvert plus précocement, souvent lors de la réalisation d'un scanner thoracique. Il se présente alors souvent sous la forme d'un "nodule" pulmonaire. "Mais attention, on rencontre des nodules pulmonaires dans de nombreuses maladies pulmonaires : tous les nodules au poumon ne sont donc pas cancéreux, nuance le Dr Mathieu Larrousse. L'avis du pneumologue est donc essentiel sur ce point. En cas de cancer de petite taille, le pronostic est bon grâce à la chirurgie thoracique".
Quel est le spécialiste du poumon ?
Le spécialiste du poumon est le pneumologue.
Examens du poumon
Pour explorer le poumon, le pneumologue utilise 3 types d'examen :
► Les examens fonctionnels respiratoire ou EFR : il s'agit des mesures du souffle par examen spirométrique ou plethysmographique (dans une cabine) qui permettent de mesurer les débits de l'air dans les bronches, les volumes pulmonaires, les capacités de transfert de gaz dans le poumon (diffusion du CO). "Ce sont ces examens qui permettent le diagnostic de l'asthme, de la BPCO, etc. Ils permettent aussi de suivre les patients (évolution de la fonction respiratoire dans le temps) et d'adapter les traitement inhalés (corticoïdes, bronchodilatateurs), commente le spécialiste. Le pneumologue peut aussi proposer de faire ces mesures lors d'une épreuve d'effort pour expliquer un essoufflement dans ces conditions ou lors du sommeil pour rechercher des apnées (examen polygraphique respiratoire ou polysomnographique). Le pneumologue effectue aussi souvent les tests cutanés pour explorer les allergies respiratoires".
► L'imagerie pulmonaire : le pneumologue a souvent besoin de compléter les explorations précédentes par une image radiologique. La radiographie thoracique est l'examen de base et est très utile pour les maladies aigues (infections, œdème pulmonaire). Le scanner thoracique est plus précis et informatif, particulièrement pour les maladies respiratoires chroniques et aussi pour le diagnostic du cancer pulmonaire. "Parfois, on est amené à utiliser les scanner métaboliques (pet-scanner) pour mieux caractériser une tumeur pulmonaire. L'échographie thoracique est en plein développement en pneumologie car l'amélioration technologique des échographes permet de meilleures explorations qu'avant en évitant ainsi l'exposition aux rayons X des examens radiographiques et scanner", souligne le Dr Mathieu Larrousse.
► L'endoscopie bronchique : cet examen consiste à introduire une caméra dans l'arbre bronchique et permet d'effectuer des prélèvements à l'intérieur des bronches. Cela permet des diagnostics infectieux. "C'est surtout un examen nécessaire au diagnostic du cancer du poumon, en effectuant une biopsie de la tumeur", rappelle le spécialiste. Cet examen peut être réalisé sous anesthésie locale ou générale.
Merci au Dr Mathieu Larrousse, pneumologue.