Trompes de Fallope : définition, rôle, schéma, quelles maladies ?
Les trompes de Fallope, également appelées trompes utérines, sont l'un des constituants de l'appareil génital féminin. Leur rôle est d'accueillir l'ovocyte provenant de l'ovaire, puis de le pousser jusqu'à l'utérus. Si c'est dans les trompes de Fallope que se réalise généralement la fécondation, elles peuvent être touchées par des infections, plus ou moins graves.
Définition : que sont les Trompes de Fallope ?
C'est Gabriel Fallope, anatomiste italien du XVIème siècle, qui a mis en évidence la présence des trompes utérines, et leur a laissé son nom aujourd'hui. Elles se situent de chaque côté de l'utérus, qu'elles relient aux ovaires. Elles jouent un rôle essentiel dans la reproduction, puisque c'est le lieu de la fécondation. Seulement, elles peuvent être touchées par des infections génitales (MST, salpingite…) et entrainer, dans certains cas, une stérilité.
A quoi servent les trompes de Fallope ?
Elles ont pour rôle de recueillir l'ovocyte, expulsé par l'ovaire, de le transporter vers la cavité utérine et de favoriser le cheminement des spermatozoïdes. "C'est d'ailleurs pendant ce trajet que survient la fécondation par un spermatozoïde ", précise le Dr. Odile Bagot.
Taille et anatomie
Les trompes de Fallope sont des conduits de 10 à 14 cm de long environ. Elles sont composées de :
- Une partie utérine située dans le myomètre et qui mesure environ 1 cm de long
- L'isthme, situé dans le prolongement de la partie utérine et d'une longueur de 3 cm
- L'ampoule tubaire, située dans le prolongement de l'isthme, dont la longueur est de 7 cm environ
- Le pavillon, en forme d'entonnoir, et qui recouvre l'ovaire, permettant la réception de l'ovule lors de l'ovulation.
Des trompes utérines obstruées ou altérées empêchent la rencontre de l'ovocyte avec le spermatozoïde.
Schéma
Problèmes et maladies des trompes de Fallope
Les trompes peuvent être abîmées, rétrécies ou dilatées pour diverses raisons. La grossesse extra-utérine et la stérilité sont les conséquences possibles de ces pathologies.
Les infections génitales hautes
Il s'agit d'une infection génitale provoquée par des maladies sexuellement transmissibles (MST). "Si l'infection se limite strictement aux trompes, on parle de salpingite : il s'agit d'une infection aiguë ou chronique des trompes de Fallope, explique le Dr. Bagot. Dans près de 50% des cas, l'infection est causée par un chlamydiae, mais une variété de mycoplasmes (M. genitalium) et les gonocoques peuvent aussi en être la cause ". L'infection peut parfois s'étendre au pelvis et au péritoine, on parle alors de pelvi-péritonite qui est une urgence médico-chirurgicale
Endométriose
Il s'agit d'une anomalie gynécologique dans laquelle le tissu de l'endomètre, recouvrant la paroi de l'intérieur de l'utérus et normalement éliminé lors des règles, est retrouvé en dehors de l'utérus, comme par exemple dans les trompes utérines. "Ce développement anormal de tissu hors de l'utérus viendra obstruer ou rétrécir le canal de la trompe. Cela empêche la progression des spermatozoïdes et par conséquent leur rencontre avec l'ovule ou arrête la migration de l'oeuf fécondé laissant ainsi se développer une grossesse extra-utérine ", précise le Dr. Bagot.
Exposition au distilbène
Jusqu'en 1977 près de 200 000 femmes enceintes ont été exposées au Distilbène, un médicament donné pour limiter le risque de fausses couches. "Les filles nées de ces femmes peuvent présenter des anomalies des organes génitaux dont l'utérus et les trompes " indique le Dr. Bagot.
Quel médecin consulter ?
En priorité votre gynécologue. Ce praticien procédera à un examen clinique pour identifier le problème. Une prise de sang est demandée si l'on suspecte une infection (augmentation des globules blancs et de la CRP) ou une grossesse extra-utérine (BhCG positif). Une échographie pelvienne, un scanner ou encore une IRM peut être prescrit afin de compléter le diagnostic. "En dehors d'une suspicion d'infection ou de GEU, le meilleur examen pour apprécier l'état et la perméabilité des trompes est l'hystérosalpingographie, indique notre expert. Elle fait partie du bilan d'infertilité ". En fonction du problème rencontré, il pourra vous prescrire un traitement médicamenteux ou vous orienter vers une intervention chirurgicale habituellement coelioscopique. "L'infection génitale haute est traitée par une bi ou tri-antibiothérapie. La GEU, selon les cas peut être traitée médicalement par du méthotrexate ", ajoute le Dr. Bagot.
Ablation des trompes de Fallope
Si la trompe est très abîmée ou si elle a déjà été le siège d'une ou plusieurs grossesses extra-utérines, le médecin s'orientera vers leur ablation, c'est à dire une salpingectomie. La conservation d'une seule trompe peut permettre une grossesse. "La chirurgie tubaire peut aussi se limiter à une salpingosotomie (ouverture linéaire de la trompe) ou une micro-chirurgie réparatrice selon chaque situation clinique. Ce type de chirurgie se fait par coelioscopie, en général en ambulatoire. Les complications post- opératoires sont rares ", explique la gynécologue. Enfin, il est également possible de se faire ligaturer les trompes volontairement dans le but d'une contraception définitive. Cette intervention est réalisée sous coelioscopie et à l'aide d'un fil non résorbable ou d'un clip ou sous la forme d'une section de la trompe suivie de sa ligature.
Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue.