Angiographie oculaire : technique, indications, effets secondaires
Dans le cas d'une affection des vaisseaux sanguins rétiniens ou de la rétine elle-même, une angiographie rétinienne peut être préconisée. Cet examen permet de visualiser l'état de ces vaisseaux sanguins, mais aussi de contrôler ou d'orienter vers un traitement adéquat. Explications avec le Pr Laurent Kodjikian, président de la Société Française d'Ophtalmologie.
Définition : qu'est-ce qu'une angiographie oculaire ?
Une angiographie oculaire est un examen médical qui consiste à prendre des photographies du fond d'œil après l'injection, par voie intra-veineuse, d'un colorant fluorescent (fluorescéine, vert d'indocyanine).
Indications : dans quels cas en faire une ?
Cet examen permet une étude détaillée des vaisseaux sanguins, de la vascularisation de la rétine (membrane au fond de l'œil sensible à la lumière), et de la choroïde pour établir le diagnostic de certaines maladies ou guider un traitement, par exemple, lorsqu'une photo-coagulation au laser est envisagée. Les principales indications pour une angiographie oculaire sont donc la rétinopathie diabétique et les autres rétinopathies ischémiques type drépanocytose, et la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Elle peut-être aussi indiquée en cas :
- D'occlusion (thrombose) des vaisseaux de la rétine
- D'infections et inflammations rétiniennes ou de la choroïde
- Et de tumeurs, malignes ou bénignes.
Technique : comment se déroule-t-elle ?
Une angiographie oculaire se déroule comme une consultation ophtalmique habituelle. L'examen est réalisé en ambulatoire (sans hospitalisation) mais nécessite une dilatation maximale des deux pupilles. Le malade doit donc être prévenu en amont de la gêne visuelle consécutive, interdisant notamment la conduite d'un véhicule. Il devra rentrer en transports publics ou accompagné.
Préparation : être à jeun ou pas ?
Avant de passer cet examen, le patient doit signaler à son ophtalmologue s'il suit un traitement (notamment des bêta-bloquants) ou s'il souffre de problèmes cardiaques ou respiratoires. Les femmes doivent prévenir le médecin si elles sont enceintes ou si elles allaitent. Le jour de l'examen, pas besoin d'être à jeun. "On va tout d'abord mettre des gouttes dans les yeux du patient pour dilater les pupilles afin de mieux voir la rétine, explique le Professeur Laurent Kodjikian, président de la Société Française d'Ophtalmologie. Puis, on va lui injecter le colorant (fluoréscéine ou indocyanine) dans son bras par voie intraveineuse". Les vaisseaux sanguins et les tissus se colorent progressivement. A ce moment-là, le médecin prend des photos pendant une dizaine de minutes.
Effets secondaires
Ils sont bénins dans la plupart des cas. Le colorant diffusant dans tout l'organisme, la peau et les urines seront un peu jaunes dans les heures qui suivent, le malade doit en être averti. Des nausées et des vertiges sont parfois ressentis. "On peut assister à des réactions graves, de type allergiques, mais elles sont très rares et n'apparaissent uniquement qu'en cas d'utilisation de fluorescéine", rappelle le spécialiste. Le risque augmente en cas de terrain allergique connu.
Interprétation des résultats
Souvent les images de l'angiographie oculaire sont prises à l'aide d'une caméra digitalisée. Cela permet à l'ophtalmologue une interprétation immédiate des résultats de l'examen.
Merci au Professeur Kodjikian Laurent, président de la Société Française d'Ophtalmologie, Chef de service adjoint au CHU de la Croix-Rousse à Lyon.