Dosage CDT : alcool, prise de sang, taux à ne pas dépasser
Le dosage de la CDT est un marqueur de consommation chronique d'alcool. Ce test par prise de sang peut être demandé par les alcoologues ou avant une restitution de permis de conduire.
Un taux élevé de la CDT (Carbohydrate Deficient Transferrin) révèle une consommation excessive et chronique d'alcool. Le dosage se fait par prise de sang, sans être nécessairement à jeun. Les personnes en suspension de permis de conduire doivent effectuer un dosage CDT pour récupérer leur permis. Quel est le taux normal de CDT ? Comment le calculer ? Comment le faire baisser ?
Définition : c'est quoi les CDT ?
"La CDT (pour Carbohydrate Deficient Transferrin) est une protéine présente dans le sang, qui se modifie lorsqu'une personne consomme de l'alcool au-delà des recommandations de l'OMS", explique d'emblée François Schellenberg, biologiste au CHU de Tours. Le dosage de la CDT augmente suivant la quantité d'alcool absorbée. "Il n'y a pas de marqueur absolu de la consommation d'alcool. La CDT est ce qu'on a de mieux en routine clinique. Néanmoins, la réponse des individus va être variable : environ 25% des individus sont non-répondeurs, leur CDT n'augmente pas avec la consommation d'alcool", note le biologiste.
En quoi consiste la prise de sang pour le dosage CDT ?
"Le dosage se fait par une prise de sang, envoyée à un laboratoire chargé de l'analyser. On a les résultats au bout de quelques jours", détaille François Schellenberg. Il existe environ 180 laboratoires qui font ce dosage en France. Ce n'est pas nécessaire d'être à jeun pour l'effectuer.
Quel est le taux normal de CDT ?
"Le taux dit ''normal'' dépend de la méthode de dosage. La Fédération Internationale de Biochimie propose un protocole de standardisation mais pour l'instant, seuls 10% des laboratoires français ont choisi la CDT normalisée", regrette François Schellenberg. Il existe trois méthodes, en plus de la méthode standardisée, qui donnent des résultats allant du simple au double. Chacune a sa valeur de référence. Pour la méthode standardisée, la valeur de référence est 1.7%. "Un médecin qui observe une valeur supérieure doit s'interroger", ajoute le pharmacien. Avec d'autres méthodes, le taux de CDT ne devra pas excéder 1,3% ou 2,6%. La protéine modifiée a une demie-vie de deux semaines dans l'organisme. Par exemple, une valeur à 3,0 % diminuera à environ 2,2 % après deux semaines de sevrage.
Comment faire baisser le taux de CDT ?
Les personnes consommant régulièrement de l'alcool et de façon excessive ont un taux de CDT élevé dans le sang. La seule façon de faire baisser le taux de CDT est une abstinence alcoolique d'au moins 15 jours.
Le dosage de la CDT est-il remboursé ?
Le dosage de la CDT est remboursé par la Sécurité Sociale, le tarif réglementaire est de 14,85 €.
Quel taux de CDT pour récupérer son permis de conduire ?
Le dosage de la CDT est utilisé par les commissions de permis de conduire. Après qu'un conducteur a été contrôlé avec une alcoolémie positive, il peut être soumis à une prise de sang pour attester la chronicité de la consommation d'alcool. Les commissions préfectorales départementales peuvent utiliser la normalisation du bilan biologique pour procéder à la restitution du permis de conduire. Dans ce cas, par mesure de précaution, la limite supérieure est portée à 1,7% en valeur standardisée. Au dosage des CDT est ajouté celui des gamma GT, un autre marqueur de consommation d'alcool ou plutôt de l'atteinte du foie. "Mais les gamma GT ne sont pas un marqueur totalement fiable. Elles sont le témoin d'une atteinte hépatique qui peut avoir d'autres origines que la consommation d'alcool.…", nuance François Schellenberg. Le VGM (Volume Globulaire Moyen) pourra aussi être analysé.
Existe-t-il des faux positifs en CDT ?
"Les faux positifs existent mais ils sont rarissimes. Ils sont dus à une anomalie de structure de la protéine", explique François Schellenberg. Mais si on croise deux méthodes, dont celle de référence, il est possible de les éliminer. Il faut noter que la prise de médicaments ne peut aboutir à une augmentation de la CDT.
Merci à François Schellenberg, biologiste au CHU de Tours.