Anxiété de performance chez l'homme : quelles solutions ?

"Je n'y arriverai pas", "ça va mal se passer" sont des phrases à sortir de son esprit.

Anxiété de performance chez l'homme : quelles solutions ?
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L'anxiété de performance est une forme d'anxiété qui peut se retrouver à tous les niveaux, pas uniquement dans la sexualité. Elle se traduit par une peur de l'échec qui se développe à l'approche de situations d'évaluation d'une performance (examen, entretien d'embauche, prise de parole en public, compétition sportive). On peut tous y être confronté de manière ponctuelle, auquel cas ce n'est pas inquiétant. "Les choses se compliquent quand l'anxiété prend de l'ampleur au point de devenir envahissante et invalidante au quotidien, note Floriane Meyer, sexologue et psychologue clinicienne. L'anxiété de performance peut s'accompagner de différents symptômes tels que : accélération du rythme cardiaque, tremblements, rougissements, maux de tête, ou encore pensées intrusives ou pessimistes du type "je n'y arriverai pas", "ça va mal se passer"."

Elle peut concerner aussi bien les femmes que les hommes. Dans le domaine de la sexualité, l'anxiété de performance correspond au fait d'exiger de soi d'avoir de grandes capacités sexuelles ou d'attendre de la sexualité quelque chose de très grand. "Cette forme d'anxiété résulte souvent d'une fausse croyance que l'on a sur la sexualité. Et pour cause, on vit dans une société hyper sexualisée, fortement influencée par la pornographie, quand bien même on n'en consomme pas", décrypte la spécialiste. L'homme se met la pression pour être à la hauteur, donner le plus d'orgasmes possibles à sa partenaire, lui faire d'excellents préliminaires, ou encore avoir le plus de conquêtes sexuelles. "Plus la personne va être anxieuse et viser la performance sexuelle, plus elle va être confrontée à l'anxiété de performance et risquer de développer des difficultés sexuelles comme une dysfonction érectile, un trouble de l'éjaculation ou des difficultés pour avoir un orgasme alors qu'ils n'avaient aucun problème à l'origine" met en garde Floriane Meyer. 

Est-ce que je me sens bien dans ma relation actuelle ?

Tous les hommes sont susceptibles de rencontrer des difficultés érectiles car de nombreux facteurs peuvent intervenir (fatigue, stress, dépression traitement médicamenteux, consommation d'alcool ou de substances psychoactives). Or, en réalité, la sexualité n'est pas toujours comme on le voudrait. "Pour les hommes, ne pas réussir une fois, même ponctuellement, à avoir une érection peut être une source importante de stress. Cela vient directement toucher leur représentation d'eux-mêmes, leur capacité de performance et leur capacité à donner du plaisir. Il est important d'essayer de relativiser ces moments ponctuels, qui ne sont peut-être pas souhaités, mais ne sont en rien anormaux ou dramatiques", analyse la spécialiste. Voici ses conseils pour déstresser et retrouver des rapports sexuels satisfaisants :

Déconstruire ses croyances : l'information est le premier levier pour se réapproprier sa sexualité, et avoir des connaissances sur ce qui se passe réellement, en dehors de la pornographie, qui a une forte influence sur nos représentations de la sexualité et qui nourrit plein de fausses croyances. "Par exemple, l'orgasme vaginal par pénétration est représenté comme la norme d'un schéma sexuel privilégié mais il est en décalage avec la réalité. De nombreuses femmes n'accèdent pas à l'orgasme par la seule pénétration", illustre la sexologue.

► Faire un ckeck-up : ce n'est pas parce qu'on n'arrive pas à avoir une érection une fois que c'est inquiétant et que cela va se reproduire, rassure notre interlocutrice. En revanche, si la difficulté est récurrente, il convient de s'interroger sur ses causes éventuelles : suis-je fatigué en ce moment, stressé ? Est-ce que je me sens bien dans ma relation actuelle ?. Il peut aussi être utile de faire un point sur sa santé avec son médecin car certaines pathologies comme le diabète peuvent aussi jouer sur l'érection.

► Relativiser : "L'idée est de pousser l'anxiété jusqu'au bout du scénario. Que va-t-il se passer dans le pire des cas ? Cela permet de remettre les choses en perspective et de se rendre compte en poussant le scénario catastrophe à son extrême, que finalement ce n'est pas si dramatique", indique Floriane Meyer.

En parler : il est également crucial d'en parler avec sa partenaire pour faire le point, apaiser son anxiété et réaliser que la pression que l'on se met est démesurée ou en décalage avec son vécu à elle qui est bien dans l'intimité avec nous. "Si l'homme se trouve en difficulté, il va vivre dans l'appréhension et entrer dans un cercle vicieux, le cerveau va sécréter du cortisol, l'hormone du stress, avant le début du rapport et jouer sur l'afflux sanguin, ce qui va diminuer les chances d'avoir une érection", prévient la sexologue. En parler à sa partenaire permet souvent d'apaiser les choses.

Se décentrer du problème : il est essentiel que notre cerveau, qui réagit en cas de stress, ne se mette pas à associer directement tout moment d'intimité sexuel comme un moment de stress. Il faut préserver des moments d'intimité sans stress qui puissent être agréables et plaisants. Par exemple, si un homme souffre de dysfonction érectile, il peut décider de garder des moments d'intimité sans pénétration, pour ne pas être soumis à ce stress. Dans la mesure où il est souvent compliqué de démêler seul les choses, il peut se révéler utile de consulter un sexologue pour comprendre les origines de cette anxiété ou ce qui peut l'alimenter. 

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