Epididymite : symptômes, traitement, durée, schéma
Touchant les testicules, l'épididymite est une infection et une inflammation de l'épididyme, lieu de transition servant à la maturation et au stockage des spermatozoïdes avant leur migration vers la prostate. Symptômes et traitements avec le Dr Maxime Vallée, urologue.
Définition : qu'est-ce que l'épididymite ?
"L'épididymite correspond à une inflammation, en général liée à une infection d'origine bactérienne, de l'épididyme, qui chemine au pôle supérieur, puis à la face postéro-latérale et inférieur du testicule, explique le Dr Maxime Vallée, urologue. On les distingue des orchites qui sont dues à une inflammation du testicule, et des orchi-épididymites (inflammation de l'épididyme et du testicule) ". Dans la plupart des cas, l'orchi-épididymite est l'évolution d'une épididymite mal ou non traitée. Ces inflammations sont généralement dues à une infection. Elles touchent surtout l'adulte âgé, mais peut également survenir chez le sujet jeune dans le cadre de pathologie anatomique ou fonctionnelle de l'arbre urinaire ou d'IST.
Epididymite aiguë ou chronique ?
L'épididymite aiguë est la forme la plus fréquente d'épididymite. La chronique est souvent multifactorielle et sa physiopathologie est mal connue. Elle n'est typiquement pas améliorée après un traitement antibiotique.
Quels sont les symptômes chez l'homme ?
"Concrètement, cette affection se manifeste par une gêne puis une douleur scrotale d'évolution rapidement progressive en l'espace de 48 à 72h parfois accompagnée de fièvre (30% des cas) ", poursuit l'urologue. La douleur est unilatérale dans la majorité des cas. Elle peut irradier vers l'abdomen en suivant le trajet du cordon spermatique. "À l'examen physique, on trouve un épididyme induré, œdématié et surtout très douloureux ce qui empêche bien souvent tout examen".
Quelles sont les causes ?
"La grande majorité des épididymites sont causées par des infections rétrogrades, c'est-à-dire que les microorganismes remontent de proche en proche via les canaux déférents jusqu'à l'épididyme mais sont parfois d'origine hématogène (c'est à dire que l'infection survient suite à une infection sanguine) ", détaille notre interlocuteur. Les causes sont principalement infectieuses. On distingue différents groupes de micro-organismes responsables d'épididymites :
- Les bactéries sexuellement transmissibles comme la Chlamydiæ trachomati ou la Neisseria gonorrhoeae.
- Les bactéries des infections urogénitales comme l'Escherichia coli qui reste la bactérie la plus fréquemment rencontrée dans ce type d'infection.
- Les autres agents infectieux (les bactéries comme la Salmonella ou le Mycobacterium tuberculosis, et les virus).
Quand s'inquiéter ?
"Tout symptôme évocateur de cette affection doit conduire à consulter un médecin car chez le patient jeune, il faut à tout prix éliminer le diagnostic différentiel principal qui est la torsion du cordon spermatique", rappelle le médecin.
Qui consulter ?
Son médecin traitant qui pourra ensuite orienter vers un spécialiste (urologue).
Quel est le diagnostic ?
Le diagnostic est posé à la suite d'un examen clinique. Parfois il peut être demandé une échographie dans les cas douteux. "La plupart du temps des urines seront prélevées pour rechercher le microorganisme responsable qui n'est pas toujours mis en évidence ".
Quels sont les traitements ?
Le traitement repose sur une antibiothérapie (en cas d'origine bactérienne) adaptée à l'antibiogramme et peut bien souvent se faire à domicile. "Néanmoins, dans les cas où les symptômes sont très importants ou bien les cas graves, une hospitalisation initiale est parfois utile voire en cas d'abcédation, une chirurgie peut s'avérer nécessaire", insiste le médecin. Dans tous les cas, il doit être recherché à distance une anomalie anatomique ou fonctionnelle de l'arbre urinaire pouvant expliquer cette infection.
Quel est le temps de guérison ?
"En temps normal, les symptômes sont rapidement améliorés en 48h en cas d'antibiothérapie adaptée. En cas de persistance voire d'aggravation des symptômes, il faut reconsulter son médecin soit pour rechercher une autre cause, soit rechercher une complication soit modifier le traitement antibiotique en cas de bactérie résistante ", conclut notre urologue.
Merci au Dr Maxime Vallée, urologue au CHU de Poitiers.