Ovulation tardive : symptômes, causes, jusqu'à quand ?
On parle d'ovulation tardive lorsque l'ovule est libéré à partir du 21ème jour avant le premier jour des prochaines règles, contre 14 à 16 pour un cycle classique de 28 jours. Le Dr Elizabeth Paganelli, Gynécologue médicale, nous explique ce phénomène.
Définition : qu'est-ce qu'une ovulation tardive ?
L'ovulation correspond au moment où l'ovule est libéré d'un follicule mature de l'ovaire en vue d'être éventuellement fécondé dans une trompe par un spermatozoïde. Lors d'un cycle classique de 28 jours, l'ovulation survient en moyenne 14 à 16 jours avant le premier jour des prochaines règles. Certains parlent d'ovulation tardive lorsque l'ovule est libéré bien plus tard, généralement à partir du 21ème jour. Ce concept ne fait pas l'unanimité du corps médical et en cas de cycles anormalement longs ou perturbés, une consultation et des tests hormonaux peuvent permettre de rechercher une éventuelle pathologie.
Cycle : à partir de quand l'ovulation est tardive ?
"Sur un cycle menstruel classique de 28 jours, l'ovulation a lieu du 12 au 14ème jour, rappelle le Dr Elizabeth Paganelli, gynécologue. Mais sur un cycle menstruel long de 35 jours, on estime que l'ovulation survient au 21ème jour. Si le cycle menstruel est plus court et ne dure que 22 jours, l'ovulation aura plutôt lieu au 8ème jour ".
Symptômes d'une ovulation tardive
Il existe plusieurs symptômes permettant à la femme de savoir si elle est en période d'ovulation (même tardive). Un changement de la température basale du corps (TBC). C'est la température la plus basse atteinte par le corps au cours d'une période de 24 heures.
Une modification de la glaire cervicale qui devient plus importante, plus fine et visqueuse au moment de l'ovulation. Un changement au niveau du col de l'utérus qui devient plus souple, plus humide et plus largement ouvert pendant l'ovulation. "Pendant la période d'ovulation, les femmes peuvent aussi constater des symptômes plus généraux comme une sensibilité des seins, une libido accrue ou un inconfort abdominal ", précise la spécialiste.
"Une femme peut être enceinte 2 mois après ses dernières règles, avec donc une ovulation à J 45"
Quelles sont les causes ?
L'environnement et les événements peuvent avoir un impact considérable sur l'activité hormonale ovarienne. "Ainsi, le stress, un traumatisme ou un choc émotionnel peuvent entraîner une ovulation tardive voire une absence temporaire d'ovulation (appelée anovulation) ou même de cycle menstruel (aménorrhée) ", constate le médecin. Une ovulation tardive peut également être en lien avec une maladie inflammatoire comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique (RCH), ou avec un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une pathologie qui touche 5 à 10% des femmes.
Quelles sont les conséquences ?
Chez une femme qui a toujours présenté une ovulation tardive avec des cycles menstruels longs, la seule conséquence sera qu'elle aura mathématiquement moins d'ovulations au cours de l'année, donc des chances plus réduites d'avoir un enfant. "En revanche, si l'ovulation tardive est en lien avec une maladie (maladie de Crohn, par exemple) ou avec un choc émotionnel ou environnemental (deuil, séparation...), on pourra observer une ovulation de moindre qualité. Celle-ci pourra alors être à l'origine de troubles de la fertilité chez la femme ", précise la gynécologue.
Ovulation tardive : peut-on tomber enceinte ?
"Oui, bien sûr, répond notre interlocutrice. Une femme peut être enceinte 2 mois après ses dernières règles, avec donc une ovulation à J 45 ".
Qui et quand consulter ?
Si la patiente a des cycles qui l'inquiètent ou si elle projette un bébé il lui faut consulter un médecin gynécologue. "Dans tous les cas, il faut arrêter d'inquiéter les patientes en faisant croire qu'elles ne sont pas normales ", insiste le Dr Paganelli.
Ovulation tardive : quels traitements ?
Le traitement de l'ovulation tardive dépend bien entendu de la cause. Si les dosages hormonaux sont normaux, on ne propose pas de traitement pour des cycles longs et irréguliers. Si les dosages hormonaux sont anormaux, des traitements hormonaux sont possibles selon le contexte. Enfin, en cas de désir de bébé, un traitement hormonal progestatif est proposé pour augmenter la qualité des ovulations.
Merci au Dr Elizabeth Paganelli, Gynécologue médicale, secrétaire générale du Syngof.