Anaphrodisie : symptômes, traitement contre l'absence de désir sexuel

Anaphrodisie : symptômes, traitement contre l'absence de désir sexuel

L'anaphrodisie, également appelée anorexie sexuelle, désigne le manque total d'intérêt sexuel sous toutes ses formes, seul(e) ou à deux. Quelles sont les causes de cette absence de libido ? Les signes chez la femme et l'homme ? Comment la prendre en charge ? Réponses avec Cécilia Commo, sexologue clinicienne.

Définition

L'anaphrodisie est un trouble qui affecte principalement les femmes et qui se caractérise par une absence de désir sexuel (libido). Contrairement aux femmes qui souffrent d'anorgasmie ou de frigidité, celles atteintes d'anaphrodisie peuvent éprouver du plaisir et parvenir à l'orgasme. On distingue l'anaphrodisie primaire (chez les jeunes femmes qui dès le début de leur vie sexuelle n'ont jamais ressenti de désir sexuel pour un partenaire) et l'anaphrodisie secondaire (pour celles qui en ont ressenti mais qui n'en ressentent plus).

Anaphrodisie femme

Masturbation, relations sexuelles, fantasmes…Une femme atteinte d'anaphrodisie ne manifeste plus aucun intérêt pour la sexualité. Si, en général, elle n'en souffre pas, cela peut néanmoins affecter le couple. "Si ce trouble sexuel est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, il reste tout de même assez rare. Cette absence totale d'intérêt sexuel aurait tendance à s'accentuer avec l'âge, surtout après 50 ans. Cela ne signifie pas que la femme n'éprouve pas de plaisir quand elle fait l'amour mais que le "sujet" de la sexualité n'est pas ou plus du tout sa préoccupation ", ajoute Cécilia Commo.

On distingue deux formes d'anaphrodisie : la primaire et la secondaire. 

Anaphrodisie homme

"L'anaphrodisie est peu fréquente chez la gent masculine, elle concerne environ 1 homme pour 10. Elle se manifeste de la même façon, à savoir une absence totale d'intérêt pour tout ce qui a trait à la sexualité, seul, à deux (ou à plusieurs)", observe la sexologue clinicienne.

Causes

On distingue deux formes d'anaphrodisie : la primaire et la secondaire. "Dans les anaphrodisies primaires, cela aura plus à voir avec des causes physiologiques (douleurs, dépression et prise d'anti-dépresseurs ou de neuroleptiques), organiques (maladies endocriniennes, prise de contraceptifs oraux) ou psychologiques (stress, fausses croyances, éducation, traumatismes sexuels, violences sexuelles, interrogation de l'orientation sexuelle, etc…) ", explique la spécialiste. "Dans sa forme secondaire, l'anaphrodisie peut être liée au contexte relationnel du couple par exemple, à des douleurs suite à des opérations chirurgicales, à un choc psychologique, à des problèmes d'érection ou encore à un rejet de la sexualité suite à un vécu désagréable. Mais aussi à l'apparition de troubles organiques (endocriniens, urinaires, etc…) ", poursuit Cécilia Commo. 

Symptômes

L'anaphrodisie se caractérise par l'absence de désir sexuel et n'entraîne pas de symptômes particuliers. La personne a tout simplement sorti la sexualité de sa vie. "Elle peut ne pas du tout en souffrir (surtout dans le cadre d'une anaphrodisie primaire puisque la personne n'a pas connu autre chose) mais si elle est en couple, il se peut que son ou sa conjoint(e) ne le supporte pas. La souffrance du couple démarre alors sur ce déséquilibre. Cette souffrance peut constituer un symptôme", précise la sexologue.

Traitements

Médicaments

Pour transformer cette absence d'envie sexuelle, il faut déjà que la personne en ait très envie, ce qui est loin d'être évident puisqu'elle-même ne le vit pas forcément douloureusement. C'est un traitement difficile et plutôt long dans ces cas-là. La prise en charge sera adaptée selon les causes. S'il n'y a aucune cause physiologique, celle ci sera essentiellement psychologique. "En fonction de la cause donc, il existe des traitements hormonaux ou thérapeutiques. Les traitements hormonaux spécifiques à la ménopause sont plutôt efficaces à condition bien sûr que la ménopause soit la cause de cette anaphrodisie", souligne Cécilia Commo.

Hypnose

Si l'hypnose est efficace pour arrêter de fumer, perdre du poids ou encore vaincre une phobie, elle se révèle également bénéfique pour traiter les troubles sexuels, dont l'anaphrodisie. "L'hypnose ne fonctionnera que si la cause est un blocage et que ce blocage cède facilement. Il faudrait que cette hypnothérapie s'accompagne d'une exploration des croyances et interactions familiales", nuance la sexologue.

Traitements naturels

"À ma connaissance, il n'existe pas de traitements naturels sérieux", observe la spécialiste. Le mieux est d'entamer une thérapie avec un psychologue ou un sexologue afin d'explorer les causes de l'anaphrodisie et ainsi pouvoir la traiter. 

Qui consulter ?

Un psychologue, un sexologue, un gynécologue ou un hypnothérapeute selon les spécifications énoncées ci dessus.

Merci à Cécilia Commo, sexologue clinicienne.