Fracture de fatigue au pied : quels symptômes ?

La fracture de fatigue au pied, que l'on appelle aussi "fracture de stress" ou "fracture de stress mécanique" concerne "20% des fractures du pied", d'après le kinésithérapeute Lucas Nedelec. Elle n'est pas causée par un stress psychique ou par un choc mais par une hypersollicitation. Elle correspond à la fracture d'un os suite à des mouvements répétés et trop intenses : "Les parties du pied concernées sont le métatarse, le calcanéum, le naviculaire et les sésamoïdes" nous précise le spécialiste. Ce type de fracture touche principalement les personnes sportives, celles qui vont changer leur activité physique de manière trop brutale, celles qui pratiquent la course à pied ou la marche intensive, celles qui souffrent d'ostéoporose ou encore portent de mauvaises chaussures : "C'est une surcharge sur un os ou sur une structure osseuse, il n'a pas le temps de s'adapter à cette charge demandée." Concrètement, quand une personne modifie son activité physique, voire l'intensifie, elle va exiger à ses os une contrainte mécanique plus élevée que d'habitude. L'os qui ne connaît que certaines contraintes ne va pas pouvoir remplir son rôle et des microfractures peuvent apparaitre. Ce type de blessures au pied commence par des microdommages pouvant aller jusqu'à une fracture : "Généralement on classe ce type de blessures en trois catégories : banales, médium et fracture complète" continue notre expert.

Des symptômes qui surviennent trop tard

La fracture de fatigue ne se remarque pas tout de suite par le patient, il faut attendre quelques jours pour sentir les premières douleurs : "C'est compliqué de se rendre compte que l'on a une fracture de fatigue, les symptômes n'arrivent pas tout de suite. Quand on se rend compte que l'on commence à avoir mal on est déjà dans un processus de surcharge."

"Les douleurs sont en augmentation progressive"

Un œdème peut apparaitre, puis les douleurs au pied vont s'intensifier : "Les douleurs sont en augmentation progressive au fur et à mesure de l'activité qui les provoque, et ne va jamais s'estomper à la différence des douleurs musculaires", explique Lucas Nedelec. "Cette douleur peut aller jusqu'à provoquer l'arrêt de l'activité." Pour confirmer le diagnostic de fracture de fatigue au pied, il y a trois critères : "Le médecin se rend compte qu'il y a eu une modification des habitudes de vie. Ensuite a lieu un examen complet palpatoire avec une mise en charge du pied pour voir si certaines contraintes déclenchent les mêmes douleurs. Enfin, une IRM ou un scanner montrant les structures osseuses de façon plus précise vont confirmer le diagnostic" explique l'expert. Il peut cependant arriver que les microfractures soient trop petites et non détectables par les manipulateurs.

Une rééducation accompagnée d'un professionnel

Plusieurs prises en charge sont ensuite possibles, allant parfois jusqu'à l'opération mais c'est rare. La plupart du temps une rééducation avec un kinésithérapeute est nécessaire et doit être mise en place : "Il va y avoir une diminution des activités mais pas un arrêt total pour que l'os puisse se réadapter aux nouvelles contraintes qu'on lui demande" explique le kinésithérapeute. La rééducation va aider à suffisamment faire travailler le pied pour ne pas aggraver la situation : "Il faut solliciter le pied suffisamment pour ne pas déclencher la douleur. On peut augmenter l'activité au fur et à mesure en étant accompagné d'un professionnel qualifié." Pour prévenir la fracture de fatigue au pied, le kinésithérapeute conseille de réaliser les efforts de manière progressive et de "ne pas négliger la nutrition et les temps de repos".

Merci à Lucas Nedelec, kinésithérapeute.