Goutte au nez : 5 astuces redoutables contre le nez qui coule

1. Se moucher narine par narine, le premier réflexe

"Le mouchage est le premier réflexe en cas de nez qui coule, explique en toute logique le Docteur Wissame El Bakkouri, médecin ORL et chirurgien cervico-facial à l'hôpital Fondation Adolphe de Rothschild. Le nez coule car la muqueuse nasale est irritée et congestionnée. La muqueuse sécrète alors des mucosités. Soit on se mouche derrière et nous avalons ces sécrétions, soit on se mouche devant dans un mouchoir et nous nous débarrassons des mucosités, dans lesquelles sont piégés microbes, poussières et allergènes." Pour éliminer efficacement les sécrétions en cas de nez qui coule, on se mouche narine par narine, doucement et sans hyperpression (on ne force pas).

2. La douche nasale, la meilleure astuce anti-nez qui coule chez l'adulte et l'enfant

En plus de se moucher aussi souvent que nécessaire, il est indispensable de se laver le nez avec du sérum physiologique, et pas uniquement chez l'enfant : "Le nettoyage avec un spray n'est pas suffisant pour débarrasser la muqueuse nasale, car il s'agit d'une brumisation. Or, il ne suffit pas d'humidifier les muqueuses, il faut les nettoyer avec une douche nasale, recommande le docteur El Bakkouri. Un adulte a besoin de 60 ml de sérum physiologique par narine, par lavage avec écoulement à gros débit. Ainsi, le nez est prêt à recevoir l'éventuel traitement local prescrit par le médecin, généralement des corticoïdes.

► Chez l'adulte : se pencher au-dessus d'une vasque. Prélever environ 20 ml de sérum physiologique à l'aide d'une seringue nasale. Pencher la tête vers l'avant, puis la tourner vers la droite pour nettoyer la narine droite. Instiller l'ensemble de la seringue dans la narine droite et laisser couler le liquide par la narine gauche. Faire la même chose de l'autre côté. Cette manipulation est à faire 3 fois de suite pour recevoir les 60 ml dans chaque narine.

► Chez l'enfant : L'enfant sait généralement se moucher avec l'assistance de ses parents à partir de l'âge de 2 ans et demi. Avant l'âge de 2 ans, le bébé ne sait pas se moucher et les sécrétions partent facilement dans l'arrière-gorge. La douche nasale est donc le premier geste à adopter en cas de nez qui coule. "Comme chez l'adulte, la poire nasale n'offre pas un débit suffisant. La seringue nasale est alors à privilégier." Placer bébé en position assise sur la table à langer, dos contre la poitrine de l'adulte. Pencher légèrement le buste de bébé vers l'avant. Prélever 10 à 20 ml de sérum physiologique avec la seringue nasale. Placer la seringue dans l'une des narines et instiller le liquide. "Attention, il faut veiller à ne pas enfoncer complètement l'embout de la seringue : il faut laisser un peu d'air. Dans le cas contraire, le risque est l'otite" alerte le chirurgien cervico-facial.

3. Une infusion pour s'hydrater contre le nez qui coule

En cas d'écoulement nasal, l'hydratation est une astuce naturelle et indispensable : "S'hydrater correctement permet de lutter contre les sécrétions épaisses." Il est donc conseillé de boire beaucoup d'eau, au minimum 1,5 litre par jour. La consommation de tisanes à base de plantes peut aussi aider à soulager les symptômes d'un nez qui coule. Faire infuser 1 c.à c. de fleurs de sureau séchées, 1 c.à c. de menthe poivrée séchée et 1 c.à c. d'achillée millefeuilles séchée dans 500 ml d'eau bouillante. Laisser infuser pendant 15 minutes, filtrer, puis boire une tasse. La menthe poivrée est décongestionnante et peut aider à déboucher le nez. Pour les enfants, cette tisane peut être remplacée par une infusion de tilleul, à raison d'1 c.à c. de fleurs séchées pour 250 ml d'eau.

4. Assainir l'air pour lutter contre le nez qui coule

Aérer son logement permet de renouveler l'air et de l'assainir. En cas de nez qui coule, et même au quotidien, il est conseillé d'aérer son logement entre 10 et 15 minutes par jour. S'il fait froid, il est préférable d'aller dans une autre pièce le temps d'en ventiler une autre. Faire infuser des feuilles d'eucalyptus officinales dans une casserole d'eau bouillante permet d'humidifier l'air et d'aider à dégager les voies respiratoires. "L'hygrométrie est également importante, car un air trop sec peut irriter les muqueuses respiratoires telles que les muqueuses nasales. A l'inverse, un excès d'humidité est favorable à la prolifération des moisissures, pouvant être responsables d'allergies à votre insue. Si votre nez coule de manière chronique, n'hésitez pas à réaliser un bilan allergique : les acariens et les moisissures sont des allergènes potentiels. Vous devez également veiller à une bonne température générale dans votre logement et procéder aux mesures classiques de nettoyage des matelas, des tapis et de la moquette."

5. Un stick au menthol peut soulager les symptômes du nez qui coule

On trouve en pharmacie des produits délivrés sans ordonnance pour lutter contre l'écoulement nasal. "Dans le nez se trouvent des récepteurs mécaniques et des chémorécepteurs (chimiques) : la muqueuse du nez va réagir, par le biais de ces récepteurs, à la chaleur, à la poussière, aux allergènes, aux virus, lors d'un exercice physique, au changement positionnel, etc. Elle réagit aussi à d'autres substances, comme le poivre ou le menthol, en gonflant ou en sécrétant du mucus. Le stick au menthol peut aider à soulager les symptômes d'un nez qui coule. Toutefois, il ne fera que les soulager, sans soigner la cause" explique le docteur El Bakkouri.

Quand consulter ?

L'écoulement nasal est très fréquent, que ce soit chez le bébé, l'enfant ou l'adulte. "Vous devez consulter votre médecin si des symptômes évocateurs d'une sinusite apparaissent, comme des maux de tête diffus, une sensation de pesanteur sous les yeux ou dans les pommettes, une congestion nasale, de la toux ou en cas de fièvre. En effet, un nez bouché qui n'est pas traité peut avoir des répercussions sur le système pulmonaire et les sinus," conclut le Dr Wissame El Bakkouri. En cas d'inquiétude ou de fièvre associée à une rhinorrhée persistante chez le bébé ou l'enfant, n'hésitez pas à prendre un rendez-vous avec votre médecin traitant.

Merci au docteur Wissame El Bakkouri, médecin ORL et chirurgien cervico-facial à l'hôpital Fondation Adolphe de Rothschild.