Vaccin papillomavirus chez l'adolescent : garçon, fille, âge, intérêt ?

La vaccination contre le papillomavirus est possible en France pour les filles et les garçons. Elle protège principalement du risque de cancers.

Vaccin papillomavirus chez l'adolescent : garçon, fille, âge, intérêt ?
© 123rf-yacobchuk

Chaque année en France, plus de 6 000 nouveaux cas de cancers et 30 000 lésions précancéreuses du col de l'utérus sont causés par les papillomavirus. Si les trois quarts de ces cancers concernent les femmes (avec en premier lieu le cancer du col de l'utérus), un quart d'entre eux surviennent chez l'homme (cancers ORL principalement). La vaccination contre le papillomavirus est possible en France depuis 2007 pour les filles et 2021 pour les garçons mais le taux de couverture vaccinale reste insuffisant selon les autorités sanitaires : 37% pour les filles et 9% pour les garçons. L'objectif étant d'atteindre un taux de 80%. Comme souhaité par Emmanuel Macron, le ministère de la Santé a lancé une campagne de vaccination à destination des collégiens en classe de 5ème depuis la rentrée 2023.

Le rôle des vaccins est de déclencher la production d'anticorps contre le HPV

Le vaccin contre les HPV est recommandé chez les filles et les garçons entre 11 et 14 ans (un rattrapage est possible jusqu'à 19 ans). L'objectif de la vaccination est de prévenir l'infection par le papillomavirus lors de rapports sexuels futurs. "Le rôle des vaccins est de déclencher la production d'anticorps spécifiques contre chacun des virus HPV" explique l'Agence du médicament. Le vaccin protège contre la majorité des papillomavirus responsables du cancer du col de l'utérus, de l'anus, de la vulve et du vagin. Il protège également de l'apparition de verrues anogénitales.

Quels sont les vaccins administrés aux enfants ?

Deux vaccins sont disponibles :

  • Cervarix : contre les types 16 et 18 du papillomavirus.
  • Gardasil 9 : contre les types 16, 18 + 31, 33, 45, 52 et 58.

Les vaccins ne sont pas interchangeables. Une vaccination commencée avec l'un doit être terminée avec le même. Le Haut Conseil de la santé publique recommande d'initier une nouvelle vaccination avec Gardasil 9 pour les non-vaccinés. "Gardasil 9 cible les HPV responsables de 90 % des cancers du col de l'utérus, 80 % des cancers de l'anus et 90 % des verrues anogénitales (condylomes)" informe le ministère de la Santé. Il n'y a pas de rappel. 2 ou 3 injections suffisent selon l'âge.

L'accord des parents est-il obligatoire ?

Oui, "l'accord des deux parents est nécessaire pour effectuer cette vaccination" à l'école, peut-on lire sur le site du gouvernement.

Combien de doses ?

► Vaccin nonavalent (Gardasil 9®) : Vaccination initiée chez les filles et chez les garçons :

  • Entre 11 et 14 ans révolus : deux doses espacées de 5 à 13 mois.
  • Entre 15 ans et 19 ans révolus : trois doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois.

► Vaccin bivalent : (Cervarix®) : à utiliser uniquement chez les filles pour un schéma vaccinal initié avec ce vaccin

  • Entre 11 et 14 ans révolus : deux doses espacées de 6 mois.
  • Entre 15 et 19 ans révolus : trois doses administrées selon un schéma 0, 1 et 6 mois.

La vaccination est-elle gratuite ?

Oui, la vaccination contre le papillomavirus est gratuite pour les enfants.

Quelle est l'efficacité du vaccin contre le papillomavirus ?

Des études menées en Australie, aux Etats-Unis et en France ont estimé l'efficacité des vaccins contre les infections HPV entre 86% et 96% chez les femmes, rapporte l'Agence nationale du médicament. Une analyse internationale publiée en 2014 a montré une efficacité contre les lésions précancéreuses de haut grade entre 84% et 94%. Chez les hommes, un essai international rassemblant 4055 hommes âgés de 16 à 26 ans, a montré une efficacité de près de 90% pour prévenir les condylomes ano-génitaux (sexuellement transmissibles) causés par les virus HPV (types 6, 11, 16, 18). "Globalement, les résultats montrent que le vaccin est plus efficace lorsqu'il est administré avant le début de la vie sexuelle" confirme l'ANSM. Après l'injection, les effets indésirables les plus fréquents sont des douleurs, rougeurs, gonflement ou un bleu au niveau du point d'injection, parfois associés à de la fièvre, des maux de tête, des nausées, des douleurs musculaires ou articulaires.

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