Soumission chimique : symptômes, drogues, c'est quoi ?
GHB, benzodiazépines... Lors d'une fête, d'une soirée en boîte de nuit.. On n'y pense pas forcément mais la soumission chimique est plus fréquente qu'on ne croit. Une campagne de sensibilisation (#mendorspas) a été lancée en mai 2023 pour alerter sur la pratique.

C'est une chose à laquelle on ne pense pas forcément, mais la soumission chimique est plus fréquente qu'on ne croit. C'est pour cette raison qu'une campagne de sensibilisation été lancée le 22 mai 2023 par des plusieurs militantes relativement connues via les réseaux sociaux et le hashtag #mendorspas ainsi que sur le site mendorspas.org.
Définition : c'est quoi la soumission chimique ?
La soumission chimique est, comme définie par les scientifiques, "l'administration à des fins criminelles (viols, actes de pédophilie) ou délictuelles (violences volontaires, vols) de substances psychoactives (SPA) à l'insu de la victime ou sous la menace".
Quels sont les symptômes si on a été droguée ?
La soumission chimique peut être suspectée par l'apparition de symptômes qui doivent alerter. Cela peut être :
- une grande fatigue,
- une somnolence,
- des vertiges,
- des trous de mémoire à répétition,
- une amnésie,
- des troubles du comportement,
- des convulsions,
- des images inexpliquées qui surgissent dans la tête
- un drôle de goût dans la bouche,
- des nausées ou des vomissements.
Il est possible d'observer aussi des modifications vestimentaires dont on n'a pas souvenir (les vêtements portés la veille n'étaient pas les mêmes), des signes de violences physiques (griffures, coupures…), la perte d'objets (carte bancaire, chéquier…), la découverte de produits suspects dans les affaires de la personne concernée. Mais la liste est longue car les manifestations sont variées et ne sont pas spécifiques.
Quelles sont les drogues de soumission chimique ?
Les drogues utilisées dans la soumission chimique sont multiples. C'est souvent le GHB administré au cours d'une soirée en boîte de nuit qui est évoqué. Mais d'autres substances peuvent être concernées. Les faits peuvent aussi survenir dans le milieu privé amical ou familial. Parmi ces substances, on retrouve, selon l'ANSM (Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), des produits divers dont des médicaments comme des antihistaminiques et des sédatifs (doxylamine (très fréquemment rencontrée), cétirizine, cyamémazine, diphénhydramine, hydroxyzine, alimémazine, desloratidine, prégabaline, risperdone), des benzodiazépines et autres anxiolytiques et sédatifs (alprazolam, bromazepam, diazepam, nordazepam, zopiclone, oxazepam, zolpidem). Ces produits ont des effets précis et rapides de sédation, de désinhibition, d'amnésie des faits et parfois d'hallucinations. La liste est longue. Ils sont souvent administrés par l'intermédiaire de liquides comme l'alcool ou diverses boissons plutôt sucrées, ou encore dans les repas. Ils sont généralement inodores, incolores et sans goût particulier, afin de passer inaperçus.
Soumission chimique par benzodiazépines
Les benzodiazépines sont des médicaments prescrits pour soulager le stress, l'anxiété et l'insomnie. Ils ont des propriétés anxiolytiques, sédatives mais aussi myorelaxantes, amnésiantes et anti-convulsivantes. La soumission chimique due à la prise de ces benzodiazépines est la plus fréquente. Ces médicaments ont une présentation sous forme de solution buvable, facile à mélanger à une boisson. Et leurs effets sont particulièrement importants chez les personnes qui n'en ont jamais pris.
Que dit la loi en France sur la soumission chimique ?
La soumission chimique est un acte puni par la loi en France. En effet, le Code pénal indique dans l'article 222-30-1 que "le fait d'administrer à une personne, à son insu, une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende. Lorsque les faits sont commis sur un mineur de quinze ans ou une personne particulièrement vulnérable, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 100 000 € d'amende".