I3P : c'est quoi l'Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Police ?

L'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (IPPP ou I3P) accueille les personnes arrêtées par la police et présentant des troubles mentaux manifestes.

I3P : c'est quoi l'Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Police ?
©  Affiche de la série I3P diffusée à partir du 20 octobre 2022 sur TF1

L'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police ou I3P est un institut médical qui accueille des patients dangereux pour la sécurité publique du fait de potentiels troubles psychiatriques. Cette structure a inspiré une série télévisée franco-belge "I3P" diffusée en octobre 2022 sur TF1 avec Marc Lavoine dans le rôle d'un psychiatre (Mathias Bernardt) à sa tête. Cette institution médicale, unique en France, existe depuis 1872 et reçoit en moyenne 1900 patients par an. Découverte.

Que signifie I3P ?

I3P ou IPPP est l'abréviation de l'Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Police. Ce service psychiatrique spécifique n'existe qu'à Paris (dans le 14e arrondissement).

C'est quoi l'Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Police de Paris ?

Il s'agit d'un service médico-légal "qui a pour mission d'accueillir les personnes présumées malades prises en charge par les services de police des commissariats de Paris et dans les aéroports (Roissy-Charles-de-Gaulle, Orly et Le Bourget)" explique le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans un rapport de visite de l'I3P en 2019. Cette infirmerie psychiatrique accueille les patients qui représentent "un danger imminent pour la sûreté des personnes" précise le Code de la santé publique. Cette structure médicale, unique en France, existe depuis 1872. Elle se compose de 62 personnes dont 5 médecins, 4 adjoints de sécurité, 5 personnels d'entretien. Trois psychiatres sont experts judiciaires, inscrits sur la liste de la Cour d'Appel de Paris. L'IPPP est constituée d'une équipe de médecins spécialisés en psychiatrie qui exercent en  libéral ou en structure hospitalière, publique ou privée, et à l'IPPP à temps partiel.  Au plan médical, on distingue les médecins certificateurs d'une part, auxquels il incombe de rédiger le certificat qui doit permettre au préfet de prendre éventuellement une décision d'admission en soins psychiatriques sans consentement ; et les médecins et internes de garde d'autre part, qui  assurent une présence médicale 24h sur 24h. L'IPPP peut accueillir seize personnes réparties en cinq chambres individuelles, quatre chambres à deux lits et une chambre à trois lits. L'Infirmerie accueille environ 1 900 personnes par an. 

Où se situe l'I3P de Paris ?

L'I3P est située au 3 rue Cabanis, dans le 14ème arrondissement de Paris. Elle est installée à côté de l'hôpital Sainte-Anne, institution spécialisée en psychiatrie.

Photo de l'I3P de Paris
Photo de l'I3P de Paris © Google Maps

Quelles sont les personnes admises à l'I3P ?

Les personnes prises en charge par la police, "qui présentent un danger imminent pour la sûreté des personnes" et dont le comportement révèle des troubles mentaux manifestes sont accueillies par l'IPPP. Ces personnes sont reçues après avis médical préalable, réalisé aux urgences médico chirurgicales de l'Hôtel-Dieu, ou après examen de comportement aux Urgences médico judiciaires (UMJ) concluant à une incompatibilité avec une mesure de garde à vue. Hommes et femmes peuvent être admis mais "il s'agit majoritairement d'hommes, souvent en état de précarité" note le CGLPL. Dans cette structure, les individus sont traités comme des patients à part entière, et non comme des gardés à vue. Ils ne sont donc pas menottés et aucun policier n'est présent dans l'enceinte. Le patient pris en charge par l'I3P peut rester au maximum 48 heures. À l'issue de ces 48 heures, le personnel médical et un médecin certificateur jugent de la nécessité d'une admission en soins psychiatriques. Si l'hospitalisation n'est pas décidée, l'individu est remis à la police pour que l'enquête judiciaire puisse suivre son cours. "En 2018, 40,31% des personnes passées par l'IPPP n'ont pas été hospitalisées en soins psychiatriques à la suite des consultations (45.77% en 2016)" indique le CGLPL.

Sources :

- Rapport de la deuxième visite de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (Paris), Contrôleur général des lieux de privation de liberté, avril 2018

- Code de la santé publique