Psychothérapeute : définition, indication, salaire, prix
Consulter un psychothérapeute permet de prendre soin de sa santé mentale et traiter des troubles mentaux par des moyens psychologiques. Quand consulter ? Quel est le prix d'une consultation ? Quel remboursement ? Focus sur ce métier et les méthodes avec Christine Guérin, hypnothérapeute/praticienne en hypnose.
Définition : qu'est-ce qu'un psychothérapeute ?
D'après la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse (FF2P), le psychothérapeute traite ainsi "les troubles psychologiques, sociaux et psychosomatiques". Une définition complétée par le Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie (SNPPSY) : "la psychothérapie s'occupe de traiter les personnes éprouvant des difficultés psychologiques, comportementales, sexuelles ou d'origine psychosomatique par le moyen du psychisme". L'usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes.
Quelle différence avec un psychologue/un psychopraticien ?
Le psychologue et le psychopraticien ont une approche différente face à la souffrance psychologique.
"La frontière entre la psychologie et la thérapie est parfois difficile à percevoir, explique Christine Guérin, hypnothérapeute et praticienne en hypnose. Les raisons de consulter sont similaires, les méthodes pour les traiter sont potentiellement très différentes. Le titre de psychopraticien n'est pas encadré. Toute personne, qu'elle possède ou non une formation adéquate peut donc se réclamer de ce titre". Les thérapeutes sont généralement plus ciblés que les psychologues : ils se spécialisent souvent dans une méthode (l'hypnose, la sophrologie, l'art-thérapie...) et parfois dans une pathologie spécifique, tandis que le psychologue a une vision plus globale du psychisme. "Mais de nombreux psychothérapeutes (y compris des psychiatres renommés) se forment et commencent à inclure ces mêmes méthodes dans leur approche pour traiter des cas "lourds". En outre, le psychologue et le psychopraticien ont une approche différente face à la souffrance psychologique. "Le psychothérapeute amène son patient à mieux se connaître et à changer consciemment. Le thérapeute s'intéresse davantage aux symptômes de la personne et à sa demande : son travail peut paraître moins théorique que celui du psychothérapeute et plus axé sur des résultats concrets à court-terme".
Indications : quand consulter un psychothérapeute ?
Pour comparer à un problème physique, la réponse est assez simple : si c'est une fracture ouverte, on file à l'hôpital. Si c'est un signe discret qui perdure, on fait un bilan de santé par mesure de précaution et on suit le traitement, que ce soit grave ou bénin. "Pour la santé mentale, c'est une bonne idée de faire pareil, poursuit notre thérapeute. Le psychisme peut être blessé ou malade. Prenons par exemple des symptômes dépressifs. S'ils sont lourds, c'est une vraie maladie qui mérite de consulter son médecin généraliste ou un psychiatre (les seules catégories de praticiens habilités à prescrire des médicaments). Cela peut être aussi le premier symptôme d'une maladie différente. Lorsque le volet médical est engagé, on peut commencer à prendre en main l'aspect psychologique". Souvent les gens entament une psychothérapie parce que n'arrivent plus à faire face à leur situation. Symptômes dépressifs, stress chronique, épreuves de la vie, comportements addictifs, difficultés relationnelles, troubles de l'humeur, sentiment de décalage… "Chacun exprime son mal-être à sa manière unique. Mais il existe de très nombreux moyens de s'en sortir et certains sont très efficaces !".
Quelles méthodes choisir ?
"Avant tout, celle qui vous convient ! Car la base du travail psychologique est que la personne avance sur son propre chemin, assure notre interlocutrice. Je compare souvent le travail d'accompagnement à celui du guide de montagne : son métier est de guider vers des chemins sûrs qui mènent à l'objectif, c'est bien le client qui marche" pendant la randonnée. Et qui à tout moment garde sa liberté d'arrêter de marcher". Plusieurs options sont ainsi proposées que l'on peut regrouper sous trois grandes vagues de thérapies :
► "La première vague psychanalytique qui utilise la parole libre pour mieux se comprendre soi-même. "Pourquoi je vais mal ?". Une thérapie se compte plutôt en années.
► La seconde vague de psychologie positive et de Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC). Elles se concentrent sur des schémas de fonctionnement et de passage à l'action. "Comment j'agis pour aller mieux ?" Il faut compter une quinzaine de séances reparties sur quelques mois pour atteindre son objectif.
► La troisième vague est à la fois la plus récente et la plus traditionnelle : elle s'appuie à la fois sur des approches ancestrales qui prennent en compte la globalité d'une personne et sur les récentes avancées scientifiques en psychologie du comportement et en neurosciences. Par exemple, les bienfaits de la méditation pleine conscience sont maintenant validés médicalement. L'hypnose connait une révolution équivalente dans le domaine de l'anesthésie et de la psychiatrie. Les mouvements oculaires sont une pratique plus récente et révolutionnaire pour traiter les traumas. Les domaines d'investigation sont vastes et prometteurs. Pour résumer, plus on avance, plus on découvre que ce que faisaient nos anciens intuitivement avait parfois du bon. La philosophie serait : "J'expérimente et je choisis mon nouvel équilibre". Une thérapie se compte plutôt en moins de dix séances réparties sur quelques semaines".
Comment se passe une séance ?
Sentez-vous donc libres de tester les méthodes qui vous tentent
De manière générale les séances ont un cadre similaire. Mais la durée de la séance, de la thérapie et le tarif varient d'un côté selon la spécialité pratiquée et le thérapeute ; et de l'autre, selon les besoins spécifiques du patient et des objectifs qu'il souhaite atteindre. Les séances de Christine Guérin, sont structurées de manière assez classique :
► "En préliminaire, je rappelle les conditions : durée, tarif, modalité d'annulation. Je pose également un cadre de valeurs afin de garantir la sécurité psychologique : confidentialité, respect, bienveillance, non-jugement, accueil des émotions … Sans sécurité, pas de travail possible.
► La première partie de la séance consiste à écouter le client, ses émotions, sa demande, ses blocages…
► En seconde partie, nous évoquons ensemble des pistes d'outils possibles et nous nous mettons d'accord sur la stratégie.
► La troisième partie consiste à expérimenter ces outils et à observer ce qui se passe pour la personne.
Par expérience, je dirais que l'efficacité d'un travail sur soi dépend de deux critères majeurs :
>> La détermination du client à résoudre son problème et à avancer sur son chemin.
>> La relation de confiance qui s'est instaurée entre le client et son thérapeute dans un cadre de sécurité et de respect. Sentez-vous donc libres de tester les méthodes qui vous tentent et surtout, de changer de thérapeute si le courant ne passe pas".
Prix et remboursement
Les tarifs ne sont pas encadrés. "En dehors des grandes métropoles, ils varient en général entre 50 et 90 euros, précise la thérapeute. Dans les grands centres, on trouve plutôt entre 80€ et 120€ mais il n'y a pas de limite supérieure avec les "stars" de l'accompagnement". Les séances chez un médecin sont prises en compte par la Sécurité Sociale.
Les parcours dans les Centres Médicaux Psychologiques (CMP) et dans les établissements publics (hôpitaux de jour…) relèvent également de la Sécurité Sociale mais les listes d'attente peuvent être longues. "Les étudiants peuvent bénéficier sous certaines conditions d'un "chèque Psy" via le service de santé de leur établissement. Et certaines mutuelles, selon la formule choisie, proposent un remboursement, au moins partiel, d'un certain nombre de séances. Vérifier quelles spécialités sont prises en charge et à quelle hauteur".
Comment devenir psychothérapeute ?
La loi réglemente l'usage du titre de psychothérapeute et impose l'inscription des professionnels au registre national des psychothérapeute, rappelle le site de l'ARS Ile de France. Depuis l'arrêté du 8 juin 2010, l'inscription sur le registre des psychothérapeutes est subordonnée à la validation d'une formation en psychopathologie clinique. L'accès à cette formation est réservé aux titulaires :
- d'un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d'exercer la médecine en France,
- d'un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse.
Elle comprend :
- une formation théorique en psychopathologie clinique de 400 heures minimum,
- un stage pratique d'une durée minimale de 5 mois dans des services agréés.
La formation en psychopathologie clinique ne peut être délivrée que par des établissements préalablement agréés.
Quel est son salaire ?
Le salaire d'un psychothérapeute varie entre 1 900 et 2 700 euros brut par mois (source : Onisep octobre 2021). Il évoluera en fonction de son expérience et de sa renommée.
Merci à Christine Guérin, Hypnothérapeute et praticienne en Hypnose à Paris et sur le Plateau de Saclay (91), membre du réseau Médoucine