Addiction au travail, comment ne pas tomber dedans ?

Hyper impliqués ? Voulant bien faire ? Faire plus ? Faire mieux ? Vouloir trop faire… ? Autant de tendances que l'on peut retrouver chez un "addict au travail" ou "boulomane".

Addiction au travail, comment ne pas tomber dedans ?
© mangostar - 123 RF

Horaires sans fin, hyper implication, disponibilité 7 j sur 7… peuvent paraître gratifiant ou synonyme de performance au départ pour ensuite devenir les symptômes d'une addiction peu connue en France : l'addiction au travail. Mais en quoi l'addiction au travail peut être nocive ou au contraire, source d'épanouissement personnel et professionnel ?

Absence de limites entre la sphère professionnelle et la sphère personnelle, rythme effréné, exigence excessive, pression sur soi mais aussi sur les autres… Quand le travail devient obsessionnel ou l'unique source d'activité, elle peut s'avérer bien moins attractive et bénéfique sur le long terme. En effet, en termes de performance effective et de résultats ce surinvestissement dans son travail peut être vu comme positif dans un premier temps. Cependant, sur le plus ou moins long terme, on s'essouffle faute de récupération, de prise de recul, de discernement ou encore de temps de pause. Un trop grand investissement de sa sphère professionnelle peut mener à l'essoufflement professionnel ou burn out, à l'hyperactivité, l'hyperstress avec des signaux à ne pas prendre à la légère comme l'hypertension, les troubles du sommeil, le désinvestissement de sa sphère personnelle et/ou plaisir/loisirs.

Comment reconnaître qu'on est addict ou pas au travail ?

En revoyant son rythme et peut être tout d'abord en prenant un peu de recul et conscience de son investissement dans son travail. Simplement en faisant le constat factuel de choses concrètes de ses habitudes comme par exemple :

  • L'évolution des plages horaires de boulot : se sont-elles allongées depuis un certain temps ? depuis quand ? est-ce exceptionnel ?
  • Le nombre de pauses dans la journée : est-ce que je prends un temps de pause dans la journée ? à quelle fréquence ? combien de temps ? qu'est-ce que je fais durant ce temps de récupération ? Je vais m'en griller une ? Je prends un, deux cafés ? Je prends le temps de discuter de tout et de rien avec quelques collègues ?
  • La qualité de son sommeil mais aussi de son réveil : suis-je en forme ? reposé(e) ? ai-je bien dormi ? assez ? (NB/4 à 5 cycles de sommeil complet sont nécessaires pour bénéficier d'une bonne nuit de sommeil, soit 6h à 7H30 de sommeil par /nuit)
  • Les signes de stress : qu'il soit bon ou excessif, il est important d'y apporter toute notre attention pour savoir quoi faire et agir en conséquence dans l'optique de prévenir tout risque d'essoufflement plus conséquent par la suite.
  • Tout peut être quelque part anticipé ou réajusté à condition de porter attention à soi, son rythme.

On a tendance à accélérer, à être multitâches ou encore à ne plus compter ses heures ni même à déconnecter dans son travail. Source de satisfaction, de socialisation ou de reconnaissance, il peut être aussi source d'exclusion ou d'échappatoire durant une période plus difficile rencontrée, ou d'hyperactivité et de véritables troubles qu'il est important de surveiller.

Comment éviter de tomber dedans avant qu'il ne soit trop tard ?

Faire des pauses salvatrices pour soi et son équilibre, mais aussi et surtout pour retrouver ses capacités de discernement et de créativité. A la fois pour retrouver oisiveté, un temps pour soi, pour faire quelque chose qui viendra nourrir notre capacité à recharger nos batteries en se consacrant à tout autre chose que nos dossiers, projets ou autres obligations professionnelles.

Prendre le temps de s'organiser fait gagner du temps, clarifie et priorise l'urgent. Souvent on s'investit autant pour tous types de tâches alors que certaines ne demandent pas autant de temps ni de concentration que ça. Encore faut-il prendre le temps de voir leurs différences d'importance pour ajuster leur traitement.

Parfois on est fort pour se mettre sous pression. Certains symptômes aident à savoir quand c'est le cas : trop plein, ruminations, sentiment de ne plus savoir par où commencer, stress, éparpillement, procrastination… Donner à toute allure, tout le temps entraîne une perte de motivation, de renouvellement, due à un rythme de travail trop dense, trop rapide sans prise d'air.

A ce moment-là il est urgent de faire un break !

Plusieurs solution aident à éviter de tomber dans le trop de boulot pour retrouver un certain équilibre de vie pro/perso et efficacité au quotidien. Soit en participant à un moment convivial entre collègues (déjeuner, pause…), à une activité extra-professionnelle (de plus en plus d'entreprises offrent l'opportunité de faire du sport ou autres activités bien-être pour la qualité de vie au travail de leurs collaborateurs) ou encore en pratiquant soi-même quelques exercices bienvenus apportant détente, calme et concentration, bien-être à mesure de leur pratique.

En sophrologie, on apprend ensemble à développer votre routine sophro qui sera composée d'exercices simples, accessibles et faisables dans bien des situations pour retrouver vos ressources et capacités propres en quelques minutes. Respiration, contraction/décontraction musculaire, visualisation positive sont autant de ressources à portée de main et de corps.

Quand on va bien, meilleur on est ! Et ce quel que soit son domaine, son rang ou encore ses obligations. Pour donner de l'énergie à son travail, il est important de prendre le temps d'en récupérer régulièrement.

Par Aurélie Baquet, thérapeute certifiée et validée du réseau Medoucine