Anorexie mentale : c'est quoi, comment la soigner ?

L'anorexie mentale est un trouble qui se caractérise par la perte de poids intentionnelle, la restriction de nourriture et une altération de la perception de son corps. Causes, IMC, test, traitement et prise en charge.

Anorexie mentale : c'est quoi, comment la soigner ?
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Définition : qu'est-ce que l'anorexie mentale ? 

D'après la définition du DSM-5, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, l'anorexie mentale se caractérise par "une restriction des apports énergétiques par rapport aux besoins conduisant à un poids significativement bas compte tenu de l'âge, du sexe, du stade de développement et de la santé physique". Le psychiatre Emanuel Loeb ajoute que les personnes atteintes d'anorexie mentale ont "une altération de la perception du poids et ou de la forme de leur corps et souvent un manque de reconnaissance de la gravité de la maigreur actuelle".

Quels sont les symptômes typiques de l'anorexie mentale ? 

Il y a trois caractéristiques essentielles à l'anorexie mentale :

Une restriction prolongée des apports énergétiques ;

Une peur intense de prendre du poids ou de devenir gros ou un comportement persistant interférant avec la prise de poids ;

Une altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps.

Certaines personnes atteintes d'anorexie mentale "présentent des comportement purgatifs par vomissements provoqués ou un mésusage de laxatifs, diurétiques et lavements", rapporte le docteur. Le seuil de sévérité, chez les adultes, est établi à partir de l'indice de masse corporelle (IMC) actuel, il est considéré comme :

  • léger si  IMC ≥ 17 kg/m2
  • moyen si IMC 16-16,99 kg/m2
  • grave si IMC 15-15,99 kg/m2
  • extrême si l'IMC < 15 kg/m2.

Quelles sont les causes possibles de l'anorexie mentale ? 

"On ne connaît pas les causes de l'anorexie mentale, rapporte le docteur Loeb, il existe en revanche plusieurs facteurs de risques." Selon le DSM-5, l'anorexie mentale débute habituellement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, rarement avant la puberté ou après l'âge de 40 ans, "le début du trouble est souvent associé à un événement de vie stressant, comme le départ de la maison pour l'université". Les patients atteints d'anorexie sont en majorité des femmes, le sexe ratio est 1 homme pour 10 patients atteints. "Les troubles bipolaires, dépressifs et anxieux coexistent souvent avec une anorexie mentale" rapporte le manuel, un trouble de l'usage de l'alcool ou d'autres substances peut être comorbide avec une anorexie mental". Enfin, l'environnement et la culture peuvent affecter les individus, "dans les professions qui valorisent la maigreur, par exemple chez les mannequins et les athlètes de haut niveau, le risque est accru".

Diagnostic : y a-t-il un test pour détecter l'anorexie mentale ? 

Le diagnostic de l'anorexie mentale peut s'établir grâce à l'anamnèse, c'est-à-dire les renseignements fournis au médecin par le malade ou son entourage sur l'histoire de la maladie ou de ces circonstances et sur les examens cliniques et biologiques. "On évaluera également les répercussions de la maladie grâce à des analyses biologiques et le passage d'un électrocardiogramme", précise notre interlocuteur.

Qui consulter en cas d'anorexie mentale ? 

L'anorexie mentale nécessite une prise en charge multi-professionnelle, "en fonction de la sévérité de la maladie et de ses conséquences, le patient peut être amené à consulter un psychiatre ou psychologue, son médecin traitant et parfois un psychomotricien", rapporte le psychiatre.

Comment soigner l'anorexie mentale ?

"Le premier traitement est d'accompagner les personnes en y appliquant le moins de jugement possible", conseille le psychiatre. La prise en charge de l'anorexie mentale est longue, le patient doit être accompagné par différents professionnels de santé "il faut d'abord s'assurer que les conséquences de la maladie ne vont pas mettre en jeu le pronostic vital et contrecarrer l'état de dénutrition". Le risque suicidaire étant élevé chez les personnes atteintes d'anorexie mentale, "avec des taux rapportés de l'ordre de 12 sur 100 000 sur un an", selon le DSM-5, la prise en charge globale des personnes souffrant d'anorexie mentale doit comporter une évaluation des comportements et des idéations (productions d'idées, ndlr) suicidaires ainsi que des autres facteurs suicidaires".

Merci au docteur Emanuel Loeb, psychiatre à Paris,

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