Ce que l'on risque vraiment quand on a trop de cholestérol

Ce que l'on risque vraiment quand on a trop de cholestérol

"Ça peut paraître flou pour certaines personnes qui ne mesurent pas le risque concret d'un excès de cholestérol"

Dans la tête des gens, l'excès de cholestérol est lié à une alimentation grasse. Même si certains aliments nous apportent du cholestérol, le cholestérol provient finalement peu de notre alimentation. C'est notre organisme (le foie) qui en produit à hauteur de 70% du cholestérol total. Le corps ne peut d'ailleurs pas se passer de cholestérol car ce dernier remplit plusieurs fonctions vitales : il entre dans la composition des membranes cellulaires, il permet la production de certaines hormones et est le principal constituant de la bile (liquide fabriqué par le foie qui permet la digestion des graisses). Il faut donc suffisamment de cholestérol, mais pas trop non plus, car en excès, il constitue un facteur de risque de maladies cardiovasculaires. "Ça peut paraître flou pour certaines personnes qui ne mesurent pas le risque concret d'un excès de cholestérol", nous précise le Pr Gérard Helft, cardiologue et Président de la Fédération française de Cardiologie (FFC).

Le cholestérol fait donc peur car il est souvent présenté comme "l'ennemi numéro 1 de nos artères". Ce qui est en partie vrai : "Un excès de cholestérol favorise la formation de dépôts sur la paroi des artères du coeur ou au niveau du cerveau. Ces dépôts encrassent les artères, provoquent peu à peu une perte d'élasticité et une réduction de leur diamètre, ce qui rend difficile le passage du sang, jusqu'à le rendre impossible. Et c'est là que survient le risque de faire un infarctus, un AVC ou une artérite", explique-t-il.

Le risque n'est donc pas direct et immédiat, mais il peut s'intensifier dans la durée. Surtout si on néglige un taux de cholestérol trop élevé et qu'on ne modifie pas son hygiène de vie. "Ce qui compte pour chacun d'entre nous, c'est de connaître son risque global d'avoir une maladie athéromateuse". Et ce risque dépend d'un certain nombre de facteurs dont le mauvais cholestérol, mais aussi de l'âge, le fait de fumer, d'avoir une hypertension artérielle ou un diabète, le manque d'activité physique... L'hypercholestérolémie se développe au fil des années dans le plus grand silence : comme elle n'entraine aucun symptôme visible, il est indispensable d'effectuer régulièrement un bilan lipidique (tous les 5 ans pour une personne en bonne santé).

"On peut calculer son risque global en 5 minutes sur le site de la Fédération française de Cardiologie où on a développé un auto-questionnaire intitulé "Comment va votre cœur ?" composé d'une vingtaine de questions liées à son âge, son mode de vie, son sommeil ou son alimentation", poursuit notre cardiologue. Cela peut déjà être un bon moyen de se situer.